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Les relations entre poètes et pouvoir dans notre société

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Par   •  7 Janvier 2018  •  Dissertation  •  1 218 Mots (5 Pages)  •  662 Vues

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Chili, Isla Negra, 8 heure du matin, le 8 avril 2013, les premiers coups de pioches entament les soixante centimètres de terre qui recouvrent la crypte où repose le grand poète et prix Nobel chilien Pablo Neruda.

La justice chilienne a ordonné l’exhumation du corps du poète enterré depuis 1973 afin que son autopsie révèle s’il a été effectivement empoisonné par la dictature du général Pinochet.

Pablo Neruda reste un symbole du poète politiquement engagé dans la lutte contre le pouvoir d’un état totalitaire.

Lorsque Malherbe affirme « Un bon poète n’est pas plus utile à l’Etat qu’un bon joueur de quilles », il réduit l’utilité du poète à des considérations économiques, à un rapport capitaliste, dans lequel le poète n’est qu’un contributeur passif.

Mais lorsque l’Etat menace la liberté de pensée, le poète, libre penseur est souvent en première ligne pour défendre l’idée d’une société juste et démocratique.

Nous allons limiter notre argumentation au rapport entre le pouvoir (l’Etat) et le poète (libre penseur).

 Pour cela notre dissertation comprendra trois parties : le poète et le totalitarisme, le poète et la démocratie et enfin le poète au pouvoir.

Dans la plupart des civilisations, le poète incarne l’idéal d’une pensée libre, qui lui confère sa noblesse. Son pouvoir imaginatif est capable d’inspirer, d’exalter, de faire rêver tout un peuple ; le grand poète est souvent la conscience d’une nation.

C’est pourquoi il a toujours représenté une cible pour le pouvoir totalitaire, qui va soit le combattre, soit récupérer sa pensée soit s’assurer de sa complicité.

Dictature et liberté de pensée n’ont jamais fait bon ménage. L’histoire nous donne de nombreux exemples de poètes qui se sont opposé au totalitarisme. Victor Hugo fut le défenseur de la république contre l’empire,

« Sauver Paris c’est sauver le monde », Pablo Neruda disait « Ah ! Si seulement avec une goutte de poésie ou d’amour nous pouvions apaiser la haine du monde ! »

 ou encore Paul Eluard en 1941 « Une seule pensée qui deviendra Liberté » poème imprimé à Londres et parachuté en milliers d’exemplaires sur la France occupée par les nazis.

Le poète, grâce à la force de ses mots, devient un combattant de la liberté au même titre qu’un soldat sur le champ de bataille, prêt à donner sa vie pour préserver ses idéaux démocratiques.

L’idéologie totalitariste, n’a jamais hésité, pour alimenter sa propagande, à récupérer les œuvres de certains grands poètes à partir du moment où elle pouvait légitimer l’exercice de son pouvoir.

Richard Wagner a été le musicien le plus utilisé par la propagande nazie, dans la promotion de la culture aryenne et dont la puissance musicale fut détournée à des fins militaires (la Chevauchée des Valkyries).

De nos jours la propagande des djihadistes de L’Etat islamique sur internet utilise sans vergogne, des textes de grands poètes arabes afin de légitimer leurs actions.

Cela démontre à quel point la force évocatrice de la poésie, qui touche l’âme autant que l’esprit, doit être préservée de sa pureté contre les convoitises des ennemis de la liberté.

 

Si le poète a le plus souvent combattu pour la liberté, certains d’entre eux l’ont bafoué. Le grand poète italien Gabriele D’Annunzio fut un des soutiens des premières heures du fascisme mussolinien, lorsqu’en 1919 il s’empare de la ville de Fiume et soutient le nationalisme guerrier des fascistes italiens et la cinéaste Leni Riefenstahl se mettant au service du troisième Reich en réalisant des films de propagande nazie sur le thème du sport (Le Dieux du Stade,1936).

Si certains se sont compromis, la grande majorité des poètes sont de farouches défendeurs de la démocratie. Ils seront tantôt les gardiens, les promoteurs ou les acteurs au service de celle ci.

Il en est le gardien lorsque la censure sévit, rappelons-nous du procès de Baudelaire, suite à la parution des « Fleurs du mal » (1857, « Ne cherchez plus mon cœur, les bêtes l’ont mangées », extrait des Fleurs du mal, Charles Baudelaire) les poèmes censurés de Paul Verlaine ou plus récemment la censure du dernier film de Pier Paolo Pasolini « Salò ou les 120 jours de Sodome » interdit de projection par la police de la ville de Zurich… Le poète est alors le sonneur d’alarme, celui qui nous prévient que la liberté d’expression est menacée.

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