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Dissertation candide

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Par   •  18 Décembre 2022  •  Dissertation  •  1 449 Mots (6 Pages)  •  1 069 Vues

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  D’après le poète Horace, la littérature doit plaire ou instruire, et parfois même faire les deux en même temps. C’est de cette manière que naît la devise « Placere et Docere », utilisée par de nombreux auteurs pour éclairer leurs contemporains et philosopher sur des événements de leur temps. Ainsi, le philosophe des lumières Voltaire créer un nouveau genre au XVIIIe siècle, le conte philosophique, à travers son ouvrage Candide, ou l’optimisme. On pourra par conséquent se demander en quoi cette œuvre répond à la citation « Placere et Docere ». On observera tout d’abord les caractéristiques d’une œuvre de fantaisie plaisante. Ensuite on s’intéressera à la maîtrise de l’art du détournement de Voltaire dans son ouvrage et l’on pourra, pour finir, observer la fonction didactique et contestataire dans ce récit philosophique.

  Tout d’abord, le conte prend sa source comme l’indique le sous-titre dans la critique de la doctrine de l’optimisme et la question du libre arbitre. En effet, le personnage de Pangloss qui est le représentant caricatural de cette doctrine, est ridiculisé et contredit en permanence par les calamitées qui adviennent au cours du récit. La catastrophe de Lisbonne (chapitre V) et l’autodafé (chapitre VI), le vol des biens de Candide à Paris (chapitres XX à XXII). Ainsi on est en accord avec Michel Serres de la chronique du dimanche soir en 2006 qui dit « comment peut-on vivre dans le meilleur des mondes possible, alors qu’un événement pareil peut survenir ». De même, avec Candide, Voltaire remet en cause l’optimisme de Leibniz du « tout est pour le mieux ». Le héros, instruit par les leçons du docteur Pangloss, se retrouve sur le champ de bataille entre Bulgares et Abares, il décrit la scène tel un spectacle magnifique avec notamment l’oxymore frappante « boucherie héroïque » (chapitre III). La philosophie optimiste le pousse à adopter une vision positive là où il y a du malheur. Ainsi, la candeur de Candide, instruit par Pangloss, est en contradiction avec l’idée de « majorité » énoncée par Kant qui exhorte les hommes à penser par eux-mêmes au lieu d’écouter les pensées dogmatiques, et qu’il faut être autonome. De plus, au cours du conte, Voltaire montre le chemin intellectuel de Candide, qui est celui d’une désillusion : l’optimisme, dit Candide, c'est « la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal. » (chapitre XIX). En effet, Candide apprend que la quantité de bien est bien inférieure à celle du mal. À la conclusion de ses multiples périples et aventures, Candide parvient à la maturité, il ne se fie qu’à ses expériences et commence à réfléchir et penser lui-même. Au lieu de suivre les préceptes d’autrui, d’accorder sa confiance aux prétendues autorités, le personnage passe à diriger le cours de sa vie, de son destin. Le héros gagne donc progressivement son libre arbitre et se libère de la doctrine que l’auteur réfute, l’optimisme.

   Ensuite, Voltaire critique l’intolérance religieuse et défend le déisme. En effet, le fanatisme religieux est très présent dans l’œuvre et notamment avec les pratiques de l’Inquisition après le tremblement de terre (chapitre VI). Cette institution exécute des personnes selon son bon vouloir, sans autre raison que des paroles inappropriées, mais on ne sait pas lesquelles. Il n’y a aucune raison logique ou convaincante. En soulignant l’absurdité de l’autodafé, Voltaire dénonce la superstition religieuse. De même, lors du séjour de Candide en Amérique, la manière dont les jésuites ont établi leur hégémonie sur le Paraguay (chapitre XIV-XV) est remise en cause par l’auteur. En effet, le fait que les hommes d'église fassent la guerre aux rois est une contradiction de la doctrine chrétienne comme le souligne l’antiphrase ironique : "C'est le chef d'oeuvre de la raison et de la justice". Voltaire dénonce le comportement scandaleux des jésuites en Amérique du Sud. De surcroit, l’épisode des Jansénistes à Paris (chapitre XXII) souligne la malhonnêteté de l'Église (Rappel du trafic des Indulgences) avec les '' deux dévotes'', femmes qui respecte les règles à la lettre. Voltaire critique la religion, car ce n'est pas leur rôle spirituel, se sont de fausses dévotes. En contrepoint, religion modérée des habitants d’Eldorado illustre conceptions anti dogmatiques de Voltaire puisqu’il n’y a pas de clergé : « nous sommes tout prêtres » et donc pas d’institution répressive. Mais Voltaire ne va pas jusqu’à remettre en cause l’existence de Dieu. Pour lui, l’homme ne peut démêler le bien du mal et il ne peut atteindre la connaissance de la nature de Dieu. Autrement dit, il faut accepter l’inexplicable et faire prospérez, pour le bien de l’humanité, notre jardin. C’est donc aux hommes de prendre en main leur destin et de créer le bien, ou le mal : en tout cas, les hommes sont responsables de leur monde. Voltaire dénonce ainsi l’hypocrisie de l’Église, qui justifie ses privilèges à partir de raisons morales et religieuses, tandis qu’ils ne respectent ni l’Homme, ni Dieu, et valorise le déisme qui est sa religion

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