Académie médrano

Deuxième mouvement (deux tercets) :

A. Un art poétique lié à l’idée de modernité

1. On retrouve dans les tercets des ordres, avec le verbe à l’impératif “exprime” ou la tournure impersonnelle “il faut”. A cela s’ajoute le terme “langue”.

2. La “fille” peut être associée à l’idée de jeunesse, et donc de renouvellement et de nouveauté. Il en est de même pour les “lumières électriques” (rappelons que le texte à été écrit au début du XXe siècle). Ces éléments nous incitent à penser que le monde que doit prendre en compte le poète est un monde moderne, en effervescence.

B. La volonté de faire de la poésie un art de l’équilibre

1. Les “jongleurs” et les “trapézistes” sont deux métiers du cirques que l’ont peut associer à l’idée d’équilibre

2. “Aussi” indique l’idée de mélange : il s’agit encore de l’idée de sortir des règles et des identités fixes. Le poète doit créer du nouveau.

3. L’idée de déséquilibre est marquée par l’écriture en miroir, qui souligne ici de façon ludique l’idée que le poète doit prendre le contre-pied des règles et s’en émanciper.

C. Le rejet d’une poésie vieillie et soumise aux règles sclérosantes

1. Le mot “clown” est la métaphore du poète traditionnel, qui est encore dévalorisé.

2. Le mot “tonneau” est la métaphore des règles poétiques qui emprisonnent la langue. Le poète est ridiculisé car il doit se contorsionner pour entrer dans des cadres, des formes fixes.

3. Le sens est difficile à élucider. Les deux expressions désignent ce que doit faire le poète.- à la fois « passer à la caisse », payer la poésie académique dont il emprunte la forme du sonnet.- mais aussi « fasse l’orchestre », devenir acteur de sa propre poésie, innover et « dénaturer » le sonnet pour créer sa propre langue.

4. Le vers est coupé par un contre-rejet. Le pronom relatif “où” est de plus placé de manière provocatrice et peu harmonieuse en fin de vers.

5. Le dernier mot est “supprimé” et indique la fin d’une époque, le rejet définitif d’un respect sclérosant des normes et l’appel à une véritable émancipation poétique. L’allusion aux “billets de faveur” est encore une métaphore relativement opaque. Ces tickets, délivrés gratuitement pour certaines personnes, font certainement référence au fait que le poète académique, embourgeoisé, ne mérite plus de jouir d’un statut à part, qui lui permettait de se placer au-dessus du commun des mortels et de bénéficier par principe des faveurs du public. Il doit être un « bohémien » comme les gens du cirque.

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