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Victor Hugo Acte V, Scène 4 Toute La Scène

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Par   •  7 Mars 2015  •  1 373 Mots (6 Pages)  •  1 145 Vues

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Introduction

L'Acte V de Ruy Blas, de Victor Hugo, s'intitule « le tigre et le lion », le tigre pour Don Salluste (ruse, puissance) et le lion pour Ruy Blas (courage, vaillance). Le dernier acte de la pièce met donc en scène l'ultime affrontement entre Don Salluste et Ruy Blas.

La scène que nous allons étudier est la dernière scène du dernier acte => C'est le dénouement de la pièce.

Dans cette scène de dénouement, la reine éclairée sur la machination de Don Salluste et ce qu'elle considère comme une trahison de Ruy Blas, refuse de pardonner le valet et le conduit à la mort, un motif dramatique que Victor Hugo traite avec une grande originalité.

Problématique : Comment la mort de Ruy Blas est l'occasion pour Victor Hugo de faire un dénouement romantique original ?

Lecture de l'extrait étudié

Acte V Scène IV - La reine, Ruy Blas.

Ruy Blas fait quelques pas en chancelant vers la reine immobile et glacée, puis il tombe à deux genoux, l'œil fixé à terre, comme s'il n'osait lever les yeux jusqu'à elle.

Ruy Blas, d'une voix grave et basse.

Maintenant, madame, il faut que je vous dise.

– Je n'approcherai pas. – Je parle avec franchise.

Je ne suis point coupable autant que vous croyez.

Je sens, ma trahison, comme vous la voyez,

Doit vous paraître horrible. Oh ! Ce n'est pas facile

À raconter. Pourtant je n'ai pas l'âme vile,

Je suis honnête au fond. – cet amour m'a perdu. –

Je ne me défends pas ; je sais bien, j'aurais dû

Trouver quelque moyen. La faute est consommée !

– C'est égal, voyez-vous, je vous ai bien aimée.

La Reine.

Monsieur...

Ruy Blas, toujours à genoux.

N'ayez pas peur. Je n'approcherai point.

À votre majesté je vais de point en point

Tout dire. Oh ! Croyez-moi, je n'ai pas l'âme vile ! –

Aujourd'hui tout le jour j'ai couru par la ville

Comme un fou. Bien souvent même on m'a regardé.

Auprès de l'hôpital que vous avez fondé,

J'ai senti vaguement, à travers mon délire,

Une femme du peuple essuyer sans rien dire

Les gouttes de sueur qui tombaient de mon front.

Ayez pitié de moi, mon Dieu ! Mon cœur se rompt !

La Reine.

Que voulez-vous ?

Ruy Blas, joignant les mains.

Que vous me pardonniez, madame !

La Reine.

Jamais.

Ruy Blas.

Jamais !

Il se lève et marche lentement vers la table.

Bien sûr ?

La Reine.

Non, jamais !

Ruy Blas.

Il prend la fiole posée sur la table, la porte à ses lèvres et la vide d'un trait.

Triste flamme,

Éteins-toi !

La Reine, se levant et courant à lui.

Que fait-il ?

Ruy Blas, posant la fiole.

Rien. Mes maux sont finis.

Rien. Vous me maudissez, et moi je vous bénis.

Voilà tout.

La Reine, éperdue.

Don César !

Ruy Blas.

Quand je pense, pauvre ange,

Que vous m'avez aimé !

La Reine.

Quel est ce philtre étrange ?

Qu'avez-vous fait ? Dis-moi ! Réponds-moi ! Parle-moi !

César ! Je te pardonne et t'aime, et je te croi !

Ruy Blas.

Je m'appelle Ruy Blas.

La Reine, l'entourant de ses bras.

Ruy Blas, je vous pardonne !

Mais qu'avez-vous fait là ? Parle, je te l'ordonne !

Ce n'est pas du poison, cette affreuse liqueur ?

Dis ?

Ruy Blas.

Si ! C'est du poison. Mais j'ai la joie au cœur.

Tenant la reine embrassée et levant les yeux au ciel.

Permettez, ô mon Dieu, justice souveraine,

Que ce pauvre laquais bénisse cette reine,

Car elle a consolé mon cœur crucifié,

Vivant, par son amour, mourant, par sa pitié !

La Reine.

Du poison ! Dieu ! C'est moi qui l'ai tué ! – je t'aime !

Si j'avais pardonné ? ...

Ruy Blas, défaillant.

J'aurais agi de même.

Sa voix s'éteint. La reine le soutient dans ses bras.

...

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