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J'aime l'araignée et j'aime l'ortie

Commentaire de texte : J'aime l'araignée et j'aime l'ortie. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  18 Mai 2021  •  Commentaire de texte  •  1 677 Mots (7 Pages)  •  1 648 Vues

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                                           Lecture Linéaire

J’aime l’araignée et j’aime l’ortie :

Introduction :

 Ce poème est extrait des Contemplations, recueil de poésie de Victor Hugo,  il est composé de sept quatrains contenant des décasyllabes et des pentasyllabes qui s’alternent un vers sur deux (« J’aime l’araignée et j’aime l’ortie » 🡪 décasyllabe ; et au vers suivant une pentasyllabe 🡪 « Parce qu’on les hait »).

Ce poème est loin d’être commun et son sujet est assez décalé, apparaissant comme une déclaration, un plaidoyer, exprimant un amour étonnant pour des êtres habituellement rejetés et méprisés : les araignées et orties.

Deux mouvements peuvent être distingués, permettant de séparer le poème en deux parties distinctes : les quatre premières strophes exposent l’amour du poète envers ces créatures, les causes et raisons de cet amour. Les trois dernières sont des invitations à reconsidérer ces créatures, elles les défendent et les mettent en avant.

Le registre est plutôt lyrique (expression des sentiments du poète) et argumentatif (défense des êtres considérés comme parias), et le thème du poème repose sur une certaine forme de romantisme.

Nous montrerons comment le poète exprime cette opinion à l’opposé de celles de ses homologues, et comment il démontre paradoxalement son amour envers un végétal et un animal, et nous invite donc à repenser la façon dont nous considérons ces êtres rejetés.

Problématique :

Comment Victor Hugo, en exprimant une compassion paradoxale à l’égard de ces créatures, invite-t-il le lecteur à adopter une nouvelle vision de l’araignée et de l’ortie ?

Premier mouvement : L’expression et les causes de l’amour du poète envers l’araignée et l’ortie

Strophe 1

Vers 1 et 2 : Cette première strophe débute avec une double déclaration d’amour direct « J’aime l’araignée et j’aime l’ortie » contrastant avec le second vers « Parce qu’on les hait »  (antithèse aime/ hait) qui exprime le fait que cet amour résulte d’une opposition a l’opinion commune, ce qui constitue un paradoxe du fait que la cause de l’amour de ces créatures provient du rejet des autres envers celles-ci.

Vers 3 et 4 : Cette haine que porte tout le monde face à ces êtres considérés comme misérables les détruit : “Et que rien n'exauce et que tout châtie leur morne souhait”. Le présent de vérité générale indique la fatalité du sort commun que l’araignée et l’ortie partagent. L’oxymore ‘morne souhait’ renforce l’aspect pathétique et fait de ces deux êtres des victimes. On ressent la colère du poète, il transmet d’ailleurs ce sentiment au lecteur en y apportant une touche de tragédie.

Strophe 2 :

Vers 5 et 6 : Dans cette deuxième strophe, Victor Hugo nous incite à la compassion et l’empathie avec l’énumération de mots et d’adjectifs péjoratifs évoquant la laideur (chétives, noirs êtres rampants) qui expriment les raisons que le commun des mortels a d’être répulsé.

Vers 7 et 8 : Mais aussi des mots qui évoquent une forme de fatalité (maudites, triste captives) exprimant que l’araignée et l’ortie sont prises dans un piège (d’où la notion de guet apens) , une malédiction, les enfermant dans des préjugés qui les poussent à être détestées.

Dans cette strophe, le poète choisit ses mots afin d’insister particulièrement sur le malheur des protagonistes.

Strophe 3 :

Vers 9 et 10 : « Prises dans leurs œuvres » ici même idée de piège se refermant sur elles, comme prisonnières. « Ô sort » et « Fatals nœuds » renforcent toujours cette notion tragique d’un destin fatal, l’araignée et l’ortie sont condamnées à ne pas pouvoir s’échapper de l’image négative qu’il leur a été attribuée, le « Ô » rapporte encore au lyrisme émanant du texte, et à une dimension tragique encore approfondie.

Vers 11 et 12 : Ici dans les deux derniers vers de la strophe, nous pouvons observer deux métaphores, l’une identifiant l’ortie à une couleuvre (comparaison paradoxale animale/végétale) qui est un reptile a l’aspect dangereux et effrayant mais qui est en réalité inoffensif, cela appuie la défense de l’ortie prétextant qu’elle ne provoque aucun réel danger en soit ; et l’autre comparant l’araignée à un gueux, qui est un mot extrêmement négatif signifiant marginalité, misère sociale, malheur, être méprisé, misérable…Cette personnification entraine donc volontairement la pitié et la compassion chez le lecteur.

Strophe 4 :

Vers 13 et 14 : « Parce qu’elles sont l’ombres des abimes […] Parce qu’on les fuit » notion de terreur que les gens ressentent à l’égard de ces créatures, les abimes rapportant à l’enfer, puis une autre évocation du rejet que rencontrent ces deux êtres avec le verbe « fuir ».

Vers 15 et 16 : « toutes deux victimes » nous pouvons ici remarquer une transition puisque le mot « victime » est enfin employé pour désigner l’araignée et l’ortie. L’auteur du poème signe enfin le statut tragique des deux créatures qui passent de coupables a victimes sous sa plume. Quant au vers suivant, « sombre nuit » (qui fait écho à « ombres des abimes ») laisse penser que les deux êtres méprisés sont presque condamnés à rester exclues dans l’ombre.

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