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Prince Noir

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Par   •  5 Février 2015  •  2 185 Mots (9 Pages)  •  697 Vues

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Edouard Plantagenêt, plus connu sous le nom de Prince noir ou parfois d’Édouard le noir (15 juin 1330, Woodstock – 8 juin 1376, Westminster), prince de Galles, comte de Chester, duc de Cornouailles et prince d'Aquitaine, était le fils aîné d'Édouard III d'Angleterre et de Philippa de Hainaut.

Son surnom de Prince noir — Princi Negue en gascon — serait dû à la couleur de son armure, mais il n'était pas utilisé par ses contemporains. Il n'apparaît qu'en 1568 dans Chronicle of England de Richard Grafton. De son vivant, on utilisait plus généralement ses titres pour le désigner, soit « prince de Galles » et, entre 1362 et 1372, « prince d'Aquitaine ». On le nommait également selon son lieu de naissance : Édouard de Woodstock.

Pour certains de ses détracteurs, il devait son surnom de « Prince Noir », moins à la couleur de la housse qui recouvrait son armure et qui le rendait reconnaissable durant les batailles, qu'à sa supposée « noirceur d'âme ».

Né au palais de Woodstock (près d'Oxford) le 15 juin 1330, il était le fils aîné d'Édouard III et de Philippa de Hainaut. Dans son enfance, ses loisirs favoris étaient les jeux de balle et d'argent, la chasse au faucon et les récitals de ménestrels, distractions communes de la noblesse de l'époque. Ses précepteurs furent Walter Burley et le chevalier de Hainaut Walter Mauny. À huit ans, alors que son père partait pour la Flandre afin de contracter des alliances contre la France, Édouard fut nommé « gardien du royaume ». Il est choyé par Édouard III qui n'avait négligé ni son éducation ni son instruction de prince.

Déjà habitué et formé aux tournois, Édouard de Woodstock débarqua le 11 juillet 1346 à Saint-Vaast-la-Hougue, guerroya en Normandie aux côtés de son père, et connut sa première grande bataille à Crécy en 1346 où il assuma le commandement de l'aile droite de l'armée anglaise à l'aide du comte de Warwick. Une chronique de l'époque voulait que le jeune prince eût failli perdre la vie ce jour-là : désarçonné par un chevalier français, ce serait son porte étendard qui aurait eu la présence d'esprit de le dissimuler sous la bannière au dragon rouge du prince de Galles, et qui aurait repoussé nombre d'assaillants. La nuit tombée, Édouard aurait commandé l'exécution de tous les soldats français blessés incapables de payer rançon et, au matin, un massacre plus grand encore, quand les milices urbaines françaises vinrent en renfort, mais trop tard : l'esprit de la chevalerie n'avait pas été respecté par le prince, qui en eut grande honte devant son père : c'est après cette bataille qu'il aurait pris l'habitude de porter une armure noire.

À la suite d'une révolte sévèrement matée dans son comté de Chester, il fut nommé lieutenant de Gascogne. Mandaté par son père, il arriva à Bordeaux le 20 septembre 1355, en pleine guerre de Cent Ans, pour protéger les possessions anglo-aquitaines contre les Français. Deux semaines plus tard, il mena une campagne à travers le Sud-Ouest, maraudant à travers les comtés de Juillac, d'Armagnac et d'Astarac. En Languedoc, nombre de villes et de villages furent la proie de la soldatesque, de véritables actes de terreur étant menés à Montgiscard, à Carcassonne et Narbonne. Le but n'était pas de soumettre à la couronne anglaise les terres conquises, mais de les piller pour affaiblir et ruiner le camp français : il s'agissait là de la stratégie fondamentale de la guerre de Cent Ans, basée sur les chevauchées et non sur une guerre de position. Il détruisit Castelnaudary le 31 octobre 1355. Le jour de Noël, il avait regagné Bordeaux, d'où il écrivit à son père pour l'informer de son succès.

Au printemps de 1356, sa réputation de stratège et la crainte qu'il inspirait lui permirent de lever sans mal une armée disparate composée surtout d'Anglais, de Gallois, et de Gascons. Cette campagne de 1356 le conduisit cette fois à travers le Poitou en passant par Bourges qu'il ne parvint pas à enlever, prenant Vierzon dont il fit passer la garnison au fil de l'épée.

Portrait factice du Prince Noir, Cassell's History of England, 1902.

Ralentie par son considérable butin et fatiguée par les combats, sa troupe se replia vers Bordeaux et, à Maupertuis, près de Poitiers, Édouard et ses hommes infligèrent une sévère défaite aux Français qui les poursuivaient. C'est lors de cette bataille de Poitiers, le 19 septembre 1356, qu'Édouard captura le roi Jean II, ce qui permit des tractations avantageuses pour l'Anglais. Cette année-là il mène ses troupes au pillage de Trappes (déjà fortement ravagée par Bouchard IV de Montmorency) .

En 1360, le traité de Brétigny-Calais accorda au roi Édouard III d'Angleterre des terres en plus de son duché d'Aquitaine « traditionnel » qui s'étendait approximativement de Saintes à Bayonne, en passant par sa capitale, Bordeaux. Ces terres étaient le Quercy, le Périgord, le Limousin, le Rouergue, la Bigorre, le comté d'Armagnac, l'Agenais et le Poitou. Ces territoires — cédés par la France en toute souveraineté — constituèrent une principauté autonome (1362) qu'il gouverna sur place jusqu'au début de 1371. Édouard fut nommé prince d'Aquitaine par son père le 19 juillet 1362, et le resta jusqu'à son abdication le 5 octobre 1372.

Édouard de Woodstock se maria en 1362 avec sa cousine Jeanne de Kent. Ils entretinrent à Bordeaux une cour où régnaient luxe et extravagance ; fêtes et tournois étaient fréquents. Les taxes qu'il imposa sur le territoire de sa principauté pour les financer étant considérables, une partie de la noblesse et de la bourgeoisie commencèrent à montrer des signes de mécontentement. Cette véritable « fronde » fut menée par l'un des plus puissants seigneurs de la région, le comte d'Armagnac, fidèle à la maison capétienne.

Le contexte des « chevauchées »

L'historiographie traditionnelle blâme souvent le prince pour le sac de Limoges (24 août 1370). Selon Froissart, 3000 personnes furent tuées ce jour-là. On oublie vite qu'une source locale ne mentionne que 300 morts, ce qui peut correspondre aux « Français » de la garnison installée dans cette ville, ainsi qu'à certains partisans limougeauds des Français. Après tout, les Français agirent de même lors de la prise de Brive (22 juillet 1374). Et on oublie aussi que la ville de Limoges était divisée en deux entités distinctes : la « Cité » et le « Château ». Le Prince Noir n'attaqua

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