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E. Berheim

Commentaire de texte : E. Berheim. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  1 435 Mots (6 Pages)  •  513 Vues

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                                                     EMMANUÈLE BERNHEIM    

Née en 1955, Em. Bernheim est écrivaine et scénariste également. Elle débute en 1985 avec le récit Le Cran d’arrêt, et continue avec Un couple (1987), Sa femme (1993), qui remporte Le Prix Médicis 1993, Vendredi soir (1998), Stallone ( 2002) et Tout s’est bien passé ( 2013). Elle est aussi scénariste de 9 films artistiques.

Sa littérature fait partie du mouvement minimaliste, apparu au début des années 80 et poursuivi à peine jusqu’en l’an 2000. Les représentants de ce courant seraient Jean-Philippe Toussaint, Jean Echenoz, François Bon, Patrick Deville, Christian Oster, Christian Gailly, Hélène Lenoir. Em. Bernheim aussi, avec la réserve de certains critiques sur le fait que nous n’avons pas d’humour, de l’autoironie chez elle, qui est un trait spécifique du récit minimaliste. Des récits  qui héritent du Nouveau Roman, où il n’y a pas d’intrigue, les personnages sont pauvres en substance et une place importante est laissée aux objets, les récits minimalistes le sont jusqu'à leur dimension : pas plus de 100 pages, en général. Le lecteur ne reçoit plus trop d’explications, l’ellipse étant l’une des figures préférées des auteurs minimalistes. Le style est froid car l’émotion ne doit pas être exprimée. Mais cette sécheresse fait que chaque mot s’impose et la description minutieuse du décor et des gestes des personnages proposent une nouvelle poétique narrative et descriptive.

Le thème du couple est prépondérant dans les récits de Bernheim  et nous y trouvons une illustration excellente d’un nouveau type de rapport amoureux et d’un nouveau type de femme, engendrés par un nouveau type de société, la société hypermoderne.                                                                              

                                                                                                                     

Un nouveau couple. Selon Elisabeth Badinter, philosophe, à l’idée romantique de l’union de “deux moitiés”, a suivi, après l’émancipation des femmes, en Occident, l’idée de “deux ensembles autonomes” qui seraient plus des amis que des amants passionnels. Les risques de dégâts affectifs auraient été remplacés par un dialogue équilibré, dans la confiance réciproque et le calme. Les besoins des partenaires n’étant plus la passion déchaînée, mais le besoin d’être “compris”, “consolé”, “pardonné” et “protégé”, l’Autre ressemble plutôt à un “frère”. D’ailleurs, le recul du mariage au profit d’une union dans laquelle l’Autre est appelé “compagnon” témoigne dans ce sens.

Pourtant, ce qu’on attend de son partenaire, c’est toujours l’amour, même s’il ne revêt plus la forme passionnelle de la perte de la raison. On attend toujours de cet amour qu’il soit authentique, réciproque et prouvé. Ce qui a changé, c’est la manière de se rapporter à soi-même dans le cadre du couple. Si la femme a eu pendant des siècles la mission de se dédier à son homme et à ses enfants, en se plaçant soi-même en position secondaire, voire en s’oubliant soi-même, de nos jours, elle a acquis le droit de se considérer tout aussi importante que son conjoint. Ce n’est pas une attitude égoïste mais l’expression de la célèbre déjà égalité des sexes. Le Moi, qu’il soit féminin ou masculin, a besoin de s’épanouir d’abord soi-même avant de se donner à l’Autre. Selon la philosophe française, le Moi est désormais source de “plaisir, bonheur, gloire et peut-être même d’éternité”.

Le couple moderne doit donc relever un défi qui n’est pas facile : il doit arriver à maîtriser cet amour de soi, qui précède l’amour de l’Autre, afin qu’il ne devienne pas amour de soi narcissique.

Les héroïnes principales d’Emmanuèle Bernhein sont des femmes libérées de la guerre des sexes: célibataires trentenaires, elles ont un métier qui leur permet de bien vivre seules, dans le décor d’un appartement confortable et, à travers leurs relations amoureuses, l’intention de fonder une famille ne semble ni prioritaire ni exclue. L’univers de ces récits est postféministe dans la mesure où la femme n’a plus à s’engager dans un combat avec l’homme et s’ils se retrouvent dans des malentendus, c’est de manière évidente une faute partagée.

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