Biographie d'Alfred de Musset.

        Alfred est né un jour très différent d’hier, par un temps de décembre froid et mélancolique, à Paris dans notre rue des Noyers. Il entre à neuf ans au lycée Henri IV ou commença dans l’ombre à grandir son brillant esprit. C’est dire qu’il était promis à une grande carrière, il est maintenant au côté de Shakespeare et Schiller et ils le jalousent. Ils jalousent l’art peste, la facilité déconcertante de mon cher frère à écrire et à exprimer sa souffrance et croyez-moi, il souffrait. Sa souffrance commença en 1930n on le fit tomber en disgrâce avec l’échec de sa pièce Nuit Vénitienne, malgré le brillant Contes d’Espagne et d’Italie écrit un an auparavant. Notre père décéda 2 ans après du terrible choléra, ce qui nous affecta profondément, celui qui nous avait fait découvrir Rousseau était mort.

        C’est en 1833 qu’il rencontre Amantine, George Sand, lors d’un dîner. Il rencontra alors sans le savoir la Souffrance. Il partit donc à Venise avec elle, et c’est alors que son esprit incroyable mit naissance à Lorenzaccio, son chef-d’œuvre monumental. Mais commença sa torture sentimentale, Amantine préférait alors son médecin plus que son amant. « Jamais homme n’a aimé comme je t’aime, je suis perdu, vois-tu, je suis noyé, inondé d’amour… Tu as un autre amant, je le sais bien. J’en meurs mais j’aime, j’aime. » là était son génie, un ange noir, il puise dans l’amour et dans la douleurs pour écrire et il nous offre une explosion de sensibilité endiablée. Amantine tomba amoureuse de la musique par la suite mais mon frère resta amoureux de la souffrance qui ne le quittait plus. C’est à ce moment qu’il publia Les Nuits chef-d’œuvre enlaçant douleur, amour et inspiration.

        Il fut épris alors de Caroline Jaubert puis de ma propre femme qu’il abandonna plus tard pour Pauline Garcia. Ah ! Mon frère réservait aux femmes grâces et charmes. Il pouvait être heureux mais à chaque échec la souffrance le rattrapait. Éloquence charmeuse et habilité littéraire, il plaisait aux femmes.  

        C’est en 1838 qu’il fut nommé bibliothécaire au ministère de l’intérieur mais une année après il cessa d’écrire et sa santé se détériora et sa souffrance grandissait. Certains disait qu’il était alcoolique, mais comment expliquez-vous alors la lucidité de son œuvre ? Il publia alors Œuvres complètes en 1942. Puis il reçut en 1847, Balzac à ses côtés la légion d’honneur, puis en 1852 il est élu à l’Académie française, Hugo lui-même le louait. Lors de sa première candidature en 1850 il n’obtint que 5 voix, laissez vous dire lesquels, ce fut Lamartine, Victor Hugo, Alfred de Vigny, Epis et Victor Cousin. Les héros littéraire de notre temps reconnaissant le génie de mon frère, vous devriez en faire autant.

        Mon cher frère est un de ces auteurs qui faut juger avec indulgence. N’est-ce pas pour mieux l’écrire qu’il était débauché ou souffrant en permanence ? Mon frère reste sincère et véritable. Il ne vous trompe pas. Il vous écrira les fièvres de la débauche comme celle de l’amour. Et sa plume sera celle du plus grand cygne mélancolique de notre temps. Mon frère n’est pas vulgaire, il est passionné, sensible, glorieux et envié. Que ceux qui dise qu’il n’était qu’un poète malheureux se taise ! Il a su éprouver amusement, bonne humeur, gaieté, grâce et raison.

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