L'arc thoracique

L'arc thoracique est un demi-cercle exact , symé trique par rapport au nombril de celui que dessinent les aines, et qui est souligné par les horizontales rigides qui lencadrent, en-dessous des bourrelets inguinaux.

Il est plus difficile de juger la tête2. D'un exemplaire à l'autre, de menues variations en modifient l'aspect : dimensions des yeux, largeur de la paupière supérieure, courbure exacte de l'arcade sourcilière, largeur des ailes du nez. La réplique la plus fidèle doit être la tête de bronze, sur pilier hermaïque, de la Villa des Pisons (fig. 15)30, qui a livré aussi, en bronze, la tête d'une Amazone, montée de la même façon, et une tête de l'Héracles de Polyclète. Malgré la signature, il s'agit apparemment d'une reproduction mécanique, faite à partir de moulages de plâtre, ou d'un moule pris sur l'original : le raccord des cheveux et du front, très sec, correspond à celui de deux éléments du moule. Une réplique de marbre, également d'Herculanum, en est proche. Vue sous l'angle principal, c'est-à-dire nettement tournée, la tête de la Villa des Pisons paraît assez fine du bas, avec les joues presque plates ; en la regardant de face, et d'un peu plus haut, on s'aperçoit qu'elle est presque sphérique.

Parmi les répliques et reprises, certaines respectent cette forme sphérique, d'autres amincissent le bas du visage, quelquefois non sans problèmes : sur une réplique de Corinthe (fig. 16), dont le travail est d'excellent qualité!, , l'amincissement des joues fait paraître la bouche trop grande cette réplique introduit de nombreuses dissymétries discrètes (arcades sourcilières, inclinaison de la bouche) qui ne devaient pas figurer sur l'origi nal.

Le plus marquant reste la chevelure : la copie d'Apollônios, parce qu'elle est en bronze, peut être fidèle à l'original, avec cette nuance que le moule doit ici simplifier les formes, pour permettre le démoulage - pour que le moule « vienne de dépouille », selon l'expression tech-nique: le fragment conservé du visage

d'Aristogeitôn (t. I, fig. 340)32 montre bien tout ce travail préparatoire, qui fait disparaître le détail des mèches de la barbe. Ensuite, le bronzier qui fait la copie reprend le détail à l'outil : son travail sera d'autant plus fidèle qu'il a l'original sous les yeux; la signature suggère qu'ici, contrairement au cas des plâtres de Baie, destinés à des bronziers installés en Italie, nous avons une copie faite à Athènes. La reproduction mécanique rend dangereux les jugements stylistiques qui cherchent à dater la tête de bronze par rapport aux copies de marbre : la copie de marbre d'Herculanum peut être augustéenne, celle de Corinthe un peu plus récente.

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