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Fiche de lecture "Le sexe du savoir" de Michèle le Doeuff

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Par   •  3 Juillet 2025  •  Commentaire d'oeuvre  •  14 934 Mots (60 Pages)  •  11 Vues

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LE SEXE DU SAVOIR - Michèle Le Doeuff

“La pensée, c’est mâle chez nous” ? (p.231)

C’est dans son expérience militante, qu’elle trouve le nerf de sa pensée philosophique = exigence de concrétude. = pragmatisme et la concrétude de l’existence des femmes dans les institutions scientifiques.

Ligne principale: idée sur laquelle s’ouvre le livre, le savoir n’est pas autonome, il est réglé par autre chose que lui.

« Voir le mâle partout » → le masculinisme est comme de la poussière, où qu’on regarde il en reste même chez les auteurs que l’on soupçonne le moins.

La femme est le nom d’un repoussoir. (dehors du discours philosophique), toujours l’autre sexe, le deuxième sexe…

L’originalité de l’ouvrage est que l’écriture de Le Doeuff cesse complètement d’être académique. (on ne peut pas parler de « traité » pour cela).

Une pensée philosophique est faite de détours, explorations latérales = écriture capricante (bienfaits de la dérive ?). C’est une pensée vagabonde: “tout ouvrage sérieux devrait contenir etc. et se dire hors-sujet”.

Cette liberté de ton se retrouve dans les matériaux de sa pensée : ce qu’il l’intéresse est l’interdisciplinarité.

Elle a l’art et la volonté de faire sauter les verrous académiques qui sont ceux de la clôture du savoir masculiniste.

Versant critique, pour éviter le déni, qui veut mettre sous les yeux par l’analyse « le discours sont tenu sur les femmes par des gens qui, en principe, n’ont pas le droit à la sottise ».

Ils sont censés avoir fait vœu de rationalité et il va falloir dénoncer le sexisme tant dans le champ académique que dans les grands textes (on leur a pardonné trop de choses). = chez Bourdieu, « l’aveuglement des professionnels de la lucidité ».

Propose une périodisation historique selon l’accès aux femmes au savoir :

→ Hipparchia, Hypathie et l’Antiquité (mort de cette naissance de l’accès)

→ la religion qui enlève aux femmes ce droit

→ réappropriation du savoir à la Renaissance (dames et petites bourgeoises) dont elle présente la figure de Christine de Pisan

→ Harriet Taylor, Mary Wollstonecraft , Simone de Beauvoir

INTRODUCTION: S’attaquer aux mythes, au « déjà-pensé-en-image »

> Christine de Pisan et la notice assassine que lui consacre Lançon dans son histoire de la littérature française. = notice exemplaire d’un discours excluant et qui ne renvoie pas toujours à des explications extrinsèques.

c.f Figure de la bas-bleue

BUT: interroger les mythes ou images “réglant les rapports entre intellectualité et sexualité” (imaginaire collectif). Il n’y a pas de travail intellectuel qui n’amène pas avec lui un imaginaire: Quel imaginaire neuf produire ?

p.8 “On blâme l’orientation scolaire, la famille, les enseignants… comme si la responsabilité pouvait se répartir ou se diluer. Ce faisant, on omet de s’interroger sur la texture de ce qui s’appelle savoirs ou sur le milieu culturel dans lequel individus et “savoirs” se rencontrent.” (mythes qui nous relient au savoir)

p.9 “Constance de la bêtise, ténacité des adversaires, vitalité d'arguments éculés”

* citation de Derrida (la question survit au XXe siècle)

Inégalités qui survivent dans les institutions intellectuelles

ex: lapsus de Lévi-Strauss “Le village entier partit, nous laissant seuls avec femmes et enfants dans les maisons abandonnées”

> La soi-disante différence cognitive:

ex: mystification de voir le travail de la femme de science comme un rapport doux à l’objet (elle fait preuve d’empathie au lieu de la vigilance critique ?)

> Réactivation du thème du péché originel: la femme de savoir a forcément perdu sa jouissance

> Verrouillage cognitif de la femme dans l’existence d’un cercle de la violence (intimidation cognitive de sorte que les actes de violence sont devenu invisibles)

CHAPITRE 1: Déshérences, Généalogie de la notion d’intuition féminine (p.17 à 105)

Organisé autour de la figure du bas-bleu

(d’abord figure des membres du Blue-Stocking Parliament, des élus de Cromwell)

Déplacement alors qu’il avait été forgé pour des hommes (motif des jambes) → Dès qu’une femme montre du talent pour les idées, un automatisme se déclenche: on lui prête une déficience, des inaptitudes à satisfaire des demandes que les hommes pourraient lui adresser.

On leur lègue ce que les hommes abandonnent, ce qu’ils ne veulent pas. Ils se réservent d’autres choses. = succession sans héritier, parce que ce sont les femmes qui en héritent.

1 - Comment l’intuition vint au femmes (p.20 à 28), les femmes sont les “poubelles de l’histoire”

Dans la langue antique: Il n’y a pas nécessairement de contradiction entre intuitif et discursif (ni projection sur un ou l’autre sexe)

> intuition = mode de connaissance immédiat, saisie intellectuelle directe de quelque chose de vrai, (modèle cartésien) opposée à la

> connaissance discursive = connaissance médiate avec raisonnement, discussion, dialectique, débat intérieur, déduction… (modèle platonicien)

* l’absolu doit être intuitionné et non conçu (contact ineffable et inintelligent avec l’être)

* tradition de mépris des Absolus (Hegel)

Comment donc l’intuition est venue aux femmes ? N’existe-t-il pas un imaginaire du connaître qui régit nos perceptions de ce que c’est penser, connaître ?

L’intuition

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