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Apprendre à disserter en philosophie

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Par   •  1 Octobre 2023  •  Guide pratique  •  1 469 Mots (6 Pages)  •  76 Vues

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Apprendre à disserter en philosophie 

( voir aussi votre manuel, p 467 à 470 )

I /  la démarche introductive.

Nous nous trouvons face à une question qu'il faut transformer en problème philosophique Cette opération intellectuelle et analytique est la  mise en problématique ou problématisation du sujet. Elle est au cœur de l’introduction. En effet, sans problème à « résoudre », il n’y a pas lieu de disserter. Une dissertation est une réponse progressive ( examen de plusieurs thèses ) et argumentée à un problème philosophique.

Introduire, c'est manifester ce qui pose problème dans la question de départ, le faire surgir et mettre en valeur l’importance du problème, ses enjeux et la nécessité d'engager une réponse argumentée. 

Il y a problème quand la réponse à une question n’est pas évidente, quand je peux apporter plusieurs réponses possibles et valables ( vraies ou probables ), entre lesquelles il va falloir décider, cad trancher. Ainsi, une introduction pertinente et efficace va montrer en quelques lignes en quoi la réponse à la question n’est pas évidente, autrement dit mettre en lumière une tension ( paradoxe ), une alternative, une « suspension du jugement » : la réponse n’apparaît pas immédiatement, ou la première réponse qui surgit n’est peut-être pas recevable : elle rencontre des limites, des objections, et peut-être même une réfutation.

Travail préparatoire de lecture et d’analyse du sujet :

/ Bien lire la question, être attentif aux mots de l'énoncé, à la manière dont il est formulé. Reformulez avec ses propres mots pour assurer qu'on a bien compris l'énoncé. 

/ Toujours se demander : pourquoi cette question se pose ? Ce qui revient aussi à questionner ce qu'elle présuppose, ses présupposés. Un présupposé, c'est une réponse implicite qui est remise en question par le fait même qu'on se pose la question. 

Cette réponse implicite, c'est une opinion commune, une certaine vérité générale. Par exemple, « faut-il aimer la vérité plus que tout » semble appeler une première évidence : la vérité est aimable ( elle a et elle est une valeur ) et doit être aimée et recherchée…mais alors, pourquoi poser la question ?

Si la question se pose, c'est qu'il y a sûrement des raisons : lesquelles ?

  • En philosophie, on nomme cette première réponse évidente ou commune la "doxa" ( opinion, en grec = ici, celle qui consiste à poser le langage animal comme une évidence  ). Cette doxa ou réponse communément admise n'est pas synonyme d'erreur : c'est une certaine affirmation qui n'est pas suffisamment fondée, qui suscite le questionnement, le doute, qui mérite un examen plus approfondi, qui appelle des objections, une évidence qu’on va mettre en doute, examiner. 

= Douter, c'est remettre en question une sorte d'évidence, une vérité communément partagée, admise mais qui manque peut-être d'une justification rationnelle. 

/ commencer à analyser plus précisément les termes du sujet ( travail d’analyse conceptuelle ) = de quoi parle-t-ici ? En quel sens faut-il comprendre les mots du sujet ? Quelle autre réponse possible pourrait-on apporter au sujet ? Ce travail d'examen rationnel et sémantique de l'énoncé va permettre de faire surgir une autre ( ou d'autres ) réponse(s) possible(s), soit un paradoxe ( paradoxa = contre l'opinion = une thèse qui propose une autre voie de réponse possible, qui entre en tension avec la première ) Par exemple pour votre sujet : la vérité est-elle toujours aimable au point de passer avant tout le reste ? L’amour de la vérité est-il la plus haute forme d’amour ? N’y aurait-il rien de plus aimable que la vérité ?

Cet examen du sujet, des présupposés et enfin des différentes possibilités de signification d’un terme laisse donc apparaître une deuxième thèse ( paradoxe ), que vous signalerez dans la rédaction de votre introduction par un « mais », un « cependant » bref, un marqueur d’opposition.

/ Une fois le paradoxe dégagé et l’alternative explicitée, reste à formuler explicitement et clairement le problème mis en lumière à partir de l’analyse du sujet :

Exemple : alors, aimer la vérité, est-ce vraiment le premier devoir qui incombe à l’homme ?

Ou bien : alors, rien ne serait-il vraiment plus aimable que la vérité ?

NB : la rédaction FINALE de l’introduction se fait plutôt après avoir organisé et mis au clair votre argumentation au brouillon. Cette rédaction finale doit faire apparaitre au moins les éléments suivants :

  • Amorce du sujet ( par un exemple, une citation…) qui permet de montrer d’emblée que le sujet est cerné et que ses enjeux sont identifiés
  • Une rapide reformulation de l’énoncé ( « on nous demande ici » / « on nous invite à réfléchir ici sur… » ) et un travail rapide de définition des termes de l’énoncé ( ne pas trop s’attarder sur les définitions des concepts centraux dans le sujet car vous les utiliserez dans votre argumentation )
  • La proposition d’une première réponse à partir des présupposés du sujet : la plus commune, la plus évidente ( « il est communément admis que », « on aurait volontiers tendance à penser que »…)
  • La formulation d’une seconde voie de réponse possible ( paradoxe ) introduite par un connecteur d’opposition  ( mais, cependant, néanmoins ) Cette seconde réponse peut être amenée à partir d’un contre-exemple ou d’un contre argument ( ne pas trop développer, vous y reviendrez dans votre argumentation) qui vient mettre en doute la légitimité de votre première réponse. 
  • Une formulation claire et efficace du problème en jeu ici sous forme d’une ou deux questions.
  • Une annonce rapide de plan, plutôt sous forme de trois questions.

II / Construire une argumentation 

Rappel : attention à la confusion exemple/argument. Un exemple montre, parfois de manière forte, une idée ou un concept mais il n’a pas au sens strict de valeur démonstrative.

Faites des phrases claires pour énoncer vos idées générales ( une thèse n’est pas un seul mot ou deux mots ) et pour formuler vos arguments dans chaque partie.

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