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Une accusation

Fiche : Une accusation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Mars 2014  •  Fiche  •  455 Mots (2 Pages)  •  669 Vues

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Axe 1: Une accusation.

- les anaphores des "J'ai vu" rappellent les "J'accuse" de Zola. Même litanie donnant l'impression d'une série de crimes insupportables, d'autant qu'elles constituent de courts paragraphes.

- elles s'accompagnent d'un registre de vocabulaire particulièrement violent dans le domaine criminel ("bannie, anéantie, renversée. couteau, ruine, ruiné, ruinerai, fer, assassiner,larme, mourras, douleur, tristesses, crime) et ce vocabulaire se marie parfaitement avec un registre juridique ("contrats, paiement, lois, débiteurs, ministres obligation"). L'effet obtenu est de confondre le crime avec sa légalité. Montesquieu fait allusion ici aux opérations frauduleuses par lesquelles de grands financiers avaient ruiné des familles en toute impunité (Law avait eu l'idée d'émettre du papier monnaie qui avait très vite entraîné une inflation gigantesque).

- Les "J'ai vu" attestent l'authenticité des faits ainsi que les propos rapportés au discours direct : ceux-ci révèlent, outre la corruption, le cynisme et l'égoïsme (autant de négations de la vertu) mais aussi la collusion de l'infamie et de la loi (l'homme "qui porte un écritoire" = l'huissier de justice; le "je n'ai fait que ce qui est permis par la loi"). Rarement le ton d'Usbek-Montesquieu aura été aussi vibrant de colère. Les anaphores donnent à la lettre une tonalité oratoire et lyrique.

Axe 2 : L'indignation

- Ces caractères se retrouvent dans l'expression de l'indignation. De nouvelles anaphores (les questions finales et en particulier les "Que dira?") en sont les moyens essentiels : elles s'adressent par-delà Rhédi à l'ensemble des lecteurs et représentent l'étendue d'une faute.

- Il est tentant d'abord de rapprocher ce tableau des mœurs perverties et celui des mauvais Troglodytes (lettre XI), en particulier l'avant-dernier paragraphe où il est question d'un obscurcissement de la vertu.

- pourtant les questions indignées trahissent surtout une réaction nobiliaire. Le crime de ce ministre est d'avoir entraîné avec lui toute une classe dans la honte. On remarque alors le retour du registre moral ("crime, corrompt, dégrade. dignité, vertu, mépris, rougir, bonté, indigne, déshonore"). Le dernier paragraphe révèle surtout cette préoccupation, et on oublie la plume d'Usbek : Montesquieu oppose le fer des aïeux (la vieille noblesse d'épée) à la noblesse moderne avilie par l'or. Témoignage réactionnaire d'aristocrate vertueux (et provincial) plus que dénonciation révolutionnaire ?

- il faut cependant relier cette indignation aux convictions politiques et morales de l'auteur des Persanes : l'enrichissement doit être le produit du travail et de l'industrie, l'activité économique doit se faire dans la limite du respect des particuliers, il n'est pas de pratique collective (politique, notamment) qui ne doive s'accompagner de vertu. On pourra conclure cette lecture en soulignant la place particulière de Montesquieu dans l'activité des philosophes du siècle. Nullement révolutionnaire, attaché

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