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Le mouvement dans l’art : énergie et trace

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Par   •  21 Février 2019  •  Cours  •  1 669 Mots (7 Pages)  •  933 Vues

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Le mouvement dans l’art : énergie et trace

« Laisser sa trace sur une surface ou sur une feuille de papier, c’est l’une des premières prises de conscience de son existence. »[1] 

« Tout mouvement de quelque nature qu’il soit est créateur. »[2]

Mouvement : Action de se déplacer, de changer de place, de modifier la position du corps ou d’une partie. Ensemble de gestes, de déplacements du corps orientés dans un but esthétique, athlétique, etc. Rythme dans une œuvre artistique, dans un récit. Impulsion, élan qui porte à manifester un sentiment.

Energie : Puissance physique de quelqu’un, qui lui permet d’agir et de réagir. Volonté tendue vers une action déterminée ; puissance, vigueur, force morale.

Trace : Marque, empreinte laissée par le passage d’un animal, d’un humain ou d’un véhicule. Marque qui reste d’une chose, d’un évènement passé.

        Peut-on imaginer l’émerveillement de l’homme, quand un jour, dans la boue, le sable, sur la neige, il a vu son empreinte ? Quand avec son silex, un peu par hasard, il a incisé l’os ou la pierre et que cette trace a pris forme ? A partir de là, tout à commencé. L’homme a créé l’art, inventé des signes pour communiquer et a laissé des traces. De siècle en siècle, d’autres hommes ont recherché ces traces.

La trace, ici, est vue comme une empreinte, ce qu’il reste de l’action, du geste. Elle montre ce qui s’est passé et l’homme est le seul être vivant à pouvoir l’interroger. C’est de là que vient le principe de la trace artistique, c’est-à-dire, réfléchie dans le processus de création artistique notamment par l’action, le support et l’acteur.

Le geste artistique est un mouvement du corps révélant un état d’esprit ou visant à exprimer, à exécuter quelque chose. Son intérêt n’est pas dans le résultat mais dans le mouvement lui-même et ce qu’il produit. L’intention est simple : libérer le geste, sans anticipation afin de ne garder que le mouvement, la trace du geste, le dynamisme éphémère.

Les traces, taches, et diverses empreintes rencontrées dans les œuvres ne sont pas de simples macules, mais sont au contraire chargées de significations figuratives. On peut contempler des heures durant une œuvre de Pollock essayant d’en faire émerger des formes ou représentations comme on pourrait le faire avec des nuages ou les veines d’un marbre. C’est d’ailleurs un jeu dont les peintres de la Renaissance étaient très friands. Appelé les «pierres imagées», ils les classaient selon leurs potentialités figuratives : agates, marbres, jaspes, pierres où se découvrent des tourbillons d’algues et de coquillages, etc. On part de traces, de taches, pour aboutir à des figures et paysages cosmiques ou divins.

Les taches et coulures que contiennent des œuvres comme celles d’Henry Michaux ou Tir de Niki de Saint-Phalle, 1961, témoignent d’une énergie. Elles représentent un univers de vibrations, de tensions et d’élans où le geste est primordial. Il est fugace, représente un instant, une intention. C’est son empreinte qui est capturée, figée à jamais. Celle-ci devient alors une trace mémorielle, car elle révèle le passage de l’artiste et de son action. Dans les peintures de Pollock ou les peintures de feu de Klein, c’est l’acte qui prime, le geste, l’énergie et non pas le résultat. Au contraire, l’œuvre finie est témoin, elle est ce qui reste des actions produites et est chargée de l’énergie de leur création. La surface de la toile devient le support de la pulsion créatrice de l’artiste, traduite par des signes et des traces. La sensation de mouvement est perceptive et intuitive, elle donne un dynamisme à l’œuvre. On ressent le rythme du peintre qui à son tour rythme la lecture de l’œuvre achevée. La peinture n’est plus alors une représentation classique d’un paysage ou d’un quelconque objet, ni même vraiment une peinture abstraite, mais le reflet de son auteur, le miroir de ses gestes, une peinture vivante. Elle est en quelque sorte le portait gestuel du peintre, la capture d’un moment de sa vie et de ses émotions. La peinture gestuelle a complètement cassé les codes de la peinture. Il n’y a plus de plans, de compositions, de rapport de forme, de profondeur ou de perspective. Ne subsiste que le geste à l’état brut. La peinture gestuelle revalorise l’acte, revalorise l’humain. Car le geste est une manifestation vitale et naturelle de l’homme.[3]

Notions : Tache, trace, touche, geste, coulure, griffure, empreinte, art informel (tachisme), action burning, action painting, dripping, statisque/dynamique...

Œuvres :

Twombly, Cold Stream, 1966.

Jackson Pollock, Convergence, 1952.

Yves Klein, Peinture de Feu F 124, 1962.

Yves Klein, Anthropométries, 1960.

Bernard Frize, Tuli, 2011.

Man Ray, Ray-o-Graph-III, 1927.

Bibliographie en cours :

Cozens, L’art de la tache, 1785.

Dubuffet,  L’Homme du commun à l’ouvrage, 1991.

André Chastel, Le Geste dans l’art, 2008.

David Rosand, La trace de l’artiste, Léonard et Titien, 1993.

Ministère de l’éducation National, La sensibilité, l’imagination, la création (école maternelle), Éducation artistique (école élémentaire), Collection École document d’application des programmes, 2003.

Rowell, La peinture, le geste, l’action. L’existentialisme en peinture, Klinckseick, 1985.

Techniques artistiques : de l’espace au cadre, de main à l’outil, de la matière à la couleur, Jacotop, 2003.

Travailler le mouvement, la gestuelle en arts visuels au cycle 2, classe de CE1

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