Histoire du biomimétisme

Histoire du biomimétisme

Dès les premiers temps de l’humanité, on a pu observer des exemples de biomimétisme. En effet, les hommes préhistoriques se sont inspirés de la nature pour se réchauffer par exemple, en reproduisant le feu. Cette instigation pour reproduire la nature s’est plutôt faite de manière intuitive, sans réelle réflexion : l’homme observant ou vivant un phénomène, voit qu’il est utile ou qu’il peut être transformé pour lui, et le reproduit.

Par exemple, les hommes qui ayant dépecé un animal, observent que la fourrure permet de garder la chaleur, se vêtent alors avec la dite fourrure. Dans leur souci d’avoir plus chaud, ils l’améliorent en la cousant. Ainsi la nature présente au début de la chaîne de fabrication, donne l’exemple à l’homme qui développe alors sa « propre » fourrure artificielle. L’homme suit ici un schéma de constatation, d’adaptation puis d’amélioration.

Dans l’Antiquité, c’est le début des démarches scientifiques. En effet, les hommes cherchent grâce à l'analyse des phénomènes à établir des théories permettant l’amélioration des sciences. On fait donc des observations dans le milieu concret pour en tirer ensuite des conclusions. Ce mode de pensée est particulièrement vrai chez les grecs avec Thalès ou Pythagore. C’est d’ailleurs à cette époque que seront observés pour la première fois le vol des oiseaux en Inde ou encore en Chine et qu'il sera retransmis sous une forme proche de la chronophotographie, c'est-à-dire une suite d’image représentant la position des ailes à des moments très rapprochés, de l’ordre de quelque millisecondes.

Durant la Renaissance, le biomimétisme s’incarna dans un homme, génie de son époque, Léonard de Vinci. Excellant dans tous les domaines, celui-ci s’inspira beaucoup de la nature pour créer des machines toutes plus ingénieuses les unes que les autres. Vinci interprète la nature et cherche à l’imiter parfaitement.

Les oiseaux et les chauves-souris lui inspirèrent des machines volantes. Lui-même donna une définition, simpliste mais acceptable du biomimétisme : "L'oiseau est un instrument qui fonctionne selon les lois mathématiques et l'homme n'a qu'à mettre au point une machine susceptible de reproduire chacun de ses mouvements". Mais l’inventeur se heurte à des difficultés liées aux matériaux, trop lourds pour quitter le sol, ainsi qu’à des problèmes d’énergie. N’ayant probablement pas cherché à les construire réellement, il met cependant sur papier toutes ses idées inspirées de la nature, ouvrant la voix au biomimétisme moderne.

Le “biomimétisme” est un terme plutôt récent, il désigne une science qui nous permettrait de résoudre des problèmes humains à l’aide de la nature. En effet, durant les temps modernes et contemporains, les hommes ont pris conscience de l’importance et de l'ingéniosité de la nature. Plutôt que de construire de toutes pièces de nouveaux matériaux ou objets, ils ont préféré s’inspirer entièrement de la nature et la reproduire, c’est à dire s’inspirer de plusieurs millions d’années d’évolution

De nos jours cette science est appliquée en priorité aux industries, à l’architecture et aux constructions même si les activités plus “secondaires” restent d’actualité. Janine Benyus, scientifique, auteur et consultante en innovation, développe dans ses livres une théorie selon laquelle les êtres humains devraient répliquer le génie de la nature dans leurs conceptions, et ce de façon durable. L'idée centrale est que dans la nature, l'imagination, par nécessité, a déjà résolu plusieurs des problèmes avec lesquels nous sommes aux prises : l'énergie, la production alimentaire, le contrôle climatique, la chimie non-toxiques, le transport et l'emballage.

...