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Approche institutionnelle de l’art

Mémoires Gratuits : Approche institutionnelle de l’art. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Octobre 2014  •  675 Mots (3 Pages)  •  879 Vues

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L’idée fondamentale de l’approche institutionnelle de l’art est que pour expliquer ce qui fait qu’un objet donné est ou non une œuvre d’art, il faut s’intéresser non seulement aux propriétés intrinsèques de cet objet, mais aussi, et surtout, à la place qu’il occupe au sein du contexte institutionnel fourni par ce que l’on peut appeler « le monde de l’art ».

Dans son livre de 1974, Dickie aboutissait ainsi à la définition suivante :

Une œuvre d’art au sens classificatoire est (1) un artefact (2) tel qu’un ensemble de ses aspects fait que le statut de candidat à l’appréciation lui a été conféré par une personne ou un ensemble de personnes agissant au nom d’une certaine institution sociale (le monde de l’art).

L’attitude esthétique est l’attention désintéressée ne se limitant pas aux objets d’art mais comprenant tous les objets de conscience qu'ils soient sentis ou qu'ils soient des produits de l'imagination. autre paradoxe : ce que les philosophes analytiques appellent le « paradoxe de la fiction ». Si le paradoxe de l’horreur est soulevé par la question « comment les gens peuvent-ils être attirés par ce qui est repoussant ? », le paradoxe de la fiction apparaît quand on essaye de répondre à la question « comment les gens peuvent-ils émus par ce qu’ils savent ne pas exister ? »

Pour résoudre le paradoxe de la fiction, il faudrait donc trouver une théorie qui permette de comprendre comment nous pouvons être réellement émus par des personnages dont nous savons en même temps qu’ils n’existent pas réellement. Une telle théorie existe qui consiste à soutenir que les personnages de fiction ont une certaine réalité : s’ils n’existent pas en dehors des pensées que nous formons à leur propos, ils existent réellement dans nos têtes quand nous pensons à eux. Ce ne sont donc pas les personnages de fiction en eux-mêmes qui nous émeuvent, mais les pensées qu’ils provoquent en nous. Autrement dit, dans cette théorie de la pensée émouvante (thought theory)[6], il n’est pas nécessaire de croire en l’existence ou même en la possibilité de quelque chose pour être ému, il suffit d’y penser[7]. Par exemple, si nous nous trouvons en haut d’un précipice mais en parfaite sécurité, nous pouvons être saisi d’une émotion à la seule pensée de tomber. De même, nous pouvons être horrifiés par les zombies sans croire que de tels êtres existent ou puissent exister (Carroll 1987, 56).

Carroll qualifie sa théorie de « co-existentialiste » au sens où l’émotion d’horreur « coexiste » avec le sentiment de plaisir sans le provoquer : il n’y a donc rien de paradoxal. Lorsque l’existence du monstre et la nature de ses pouvoirs sont confirmées, le spectateur voit sa curiosité satisfaite et en retire du plaisir.

L’art peut-il être immoral ? Oui, comme en témoignent certaines fictions de propagande, quand elles exaltent les valeurs de l’oppression, du crime et tiennent pour vrai, même de façon fictionnelle, des opinions racistes et liberticides. L’éternel débat autour de la légitimité ou non de la censure, tantôt condamnée pour son paternalisme et les limites qu’elle impose à la liberté d’expression, tantôt légitimée au nom de la dignité des personnes et de la sensibilité des plus faibles, témoigne,

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