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Stabat mater dolorosa, Pergolèse

Commentaire d'oeuvre : Stabat mater dolorosa, Pergolèse. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Novembre 2017  •  Commentaire d'oeuvre  •  635 Mots (3 Pages)  •  862 Vues

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Stabat mater dolorosa, Pergolèse

COMMENTAIRE D’ŒUVRE

Comment Pergolèse exprime-t-il la douleur de Marie à travers la musique et le texte ?

Giovanni Battista Pergolesi est un compositeur italien du XVIIIème siècle (période baroque) dont le travail porte principalement sur des œuvres lyriques et des œuvres religieuses.

Le Stabat Mater est une pièce musicale catholique romaine du XIIIème siècle dont le texte a inspiré des compositeurs de toutes les époques, de Palestrina (XIVe s.) au groupe Woodkid, en passant par Dvořák. Le texte présente la douleur maternelle de Marie devant Jésus mort sur la croix. Pergolèse a composé son Stabat Mater en 1736, deux mois avant sa mort ; ce fut sa dernière œuvre.  

L’introduction instrumentale fait entrer dans une atmosphère dramatique :

 La basse suggère l’harmonie, dans une écriture carrée. Les valeurs de croches de la ligne sont utilisées sur un motif ascendant, ce qui fait rapport à Dieu.

En ce même temps deux parties de violons entrent en imitation, rejoints par une partie de violon alto. Ces cordes ont un discours dissonant et un caractère tendu : le thème à deux voix des violons – qui sera plus tard repris par les voix lyriques – présente des intervalles tendus entre elles, dès le début avec le Sol du Violon I qui "frotte" avec le Fa du Violon II, sa seconde. Cela fait ressentir en ces quatre premières mesures la discorde et la tension qu’on retrouvera plus tard dans le texte.

Ce langage évolue en une phrase conclusive plus aérée et bienséante, c’est-à-dire qui est plus parlant à nos oreilles. Les silences ponctuent la fin de cette introduction instrumentale, qui a un espace sonore rempli alors autrement : les deux parties de violons présentent des homorythmies et il en est de même pour la partie d’alto et la partie de violoncelle. L’ambitus des cordes dans le mouvement est alors exposé, et la place est laissée au chant.

        Il y a donc opposition entre l’idée de tension, de douleur et l’idée du rapport à Dieu ; ce qui définit un caractère désespéré, perdu et l’atmosphère dramatique ainsi que recueilli, de par l’effectif instrumental composé d’un petit ensemble.

        Le texte amplifie ce qui était introduit en musique. Le poème du Stabat mater est soutenu par la musique :

Les voix de femmes soprano et alto – représentant la voix de Marie, de la mère – ont mélodiquement les mêmes caractéristiques que les violons, sur l’ostinato en basse, dans l’introduction.

Des effets comme la trille intensifient le caractère expressif de la pièce. L’écriture est souvent mélismatique ; on remarque notamment un mélisme sur « dolorosa », la douleur, qui dure quatre mesures. Ce mot est d’autant plus compréhensible que le décalage laisse place à une homorythmie des voix à la mesure 17. Et ensuite, le principe de "question/réponse" dans une carrure antécédent/conséquent fait vivre la deuxième phrase qui est répétée deux fois dans les mêmes valeurs rythmiques mais pas à la même hauteur.

La troisième phrase rapporte la situation de Marie pleurante – « lacrimosa » aussi mis en valeur par un mélisme – devant son fils, Jésus, crucifié. Les valeurs de la troisième phrase sont plus longues et les paroles semblent "étirées" dans un mouvement d’ensemble à la mesure 22. L’espace sonore est chargé de douleur.

Le caractère religieux est par la suite rappelé par le retour de l’intermède musical des cordes, qui revient aussi à la fin. Il y a une de cycle, d’éternité.

Le tercet est chanté une deuxième fois (même idée de cycle) et les mots « dolorosa » et « lacrimosa » sont de nouveau utilisés par Pergolèse ; la douleur et les larmes de Marie ne s’arrêteront jamais et elles reviennent sans cesse dans ce mouvement, restant gravés dans l’âme de Marie.

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