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Noéplanète

Commentaire de texte : Noéplanète. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Décembre 2014  •  Commentaire de texte  •  1 367 Mots (6 Pages)  •  564 Vues

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Noéplanète

Árpád Schilling explique dans le livret du spectacle qu'il a voulu faciliter la coopération entre les Roms et non-Roms en Hongrie, qu'il s'est rapproché de la réalité et qu'il sentait qu'il avait des choses à dire. La création d'Árpád Schilling nous pose des questions:

Est-ce qu'on peut sauver tous les indigents? Est-ce qu'il y en a, que seul un miracle peut sauver? D'ailleurs, pourquoi veut-on sauver quelqu'un? Par conviction morale? Par conviction religieuse? Par mauvaise conscience? Par prévoyance, si jamais un jour nous aussi nous devenons l'indigent? Et, si on finit par décider de sauver, comment sauve-t-on? Et comment choisit-on ceux qu'on aide? Quel pauvre est plus pauvre? Quel migrant est le vrai migrant? (...) Y-a-t-il du "choix"? Et y a-t-il des "choisis"?1

En utilisant différents moyens artistiques il nous raconte une histoire fictive basée sur ses expériences passées.

Pendant le spectacle on se trouve face à plusieurs formes scéniques, c'est-à-dire beaucoup de pistes. Le spectacle, qui dure environs deux heures, met en commun le théâtre, le cirque, la performance et le cinéma documentaire. On peut aussi dire qu'il y a plusieurs spectacles: un film coupé en morceaux, des scènes jouées, puis du cirque.

Selon René Solis, le spectacle "(...) propose cette idée de trans-frontière avec un grand mélange des genres et de la dichotomie scène/salle. C’est une sorte de work-in-progress avec des axes métaphoriques comme l’objet de la corde déclinée durant tout le spectacle"3.

Tout le long du spectacle on a un rapport différent de scène-salle, les lumières de la salle s'allument plusieurs fois pour donner la parole au public, on a l'irruption du réel, un théâtre participatif.

Plusieurs thèmes sont abordés dans Noéplanète : l'immigration, la crise, la violence sociale, intolérances, les relations entre l'un et l'autre, le rapport homme-femme.

Le nom du spectacle est "Noéplanète". Il y a une arche de Noé moderne et un dernier voyageur va être choisi.

Au tout début on observe la disposition du théâtre. Le processus n'est pas en cours et il n'y a pas encore de représentation, le spectateur lit donc une théâtralité du lieu et de l'intention.

Le spectacle commence ensuite avec une scène de corde. Un circassien, attaché à une corde située au milieu de l'espace, joue avec des lumières laser. On observe une performativité au travers de la prise de risque et la dépense corporelle.

Suivant cette scène on a une projection dans laquelle nous voyons une ville fantôme. Il n'y a personne. Les codes nous amènent à la fin du monde, au déluge, à la destruction.

Immédiatement après, une autre projection est diffusée, dans laquelle on assiste à des scènes de séparations. Pendant ces moments filmés, on voit plusieurs femmes exprimant les émotions liées à la séparation.

La répétition nous donne des codes de théâtre, l'espace de jeu est toujours présent, les comédiennes "jouent" la situation avec un niveau de jeu assez haut. On est dans la fiction. La théâtralité est là. Cette projection s'enchaine avec un couple qui arrive sur scène. Le spectateur est naturellement dans l'attente d'une nouvelle scène de séparation. Bien au contraire, ces deux comédiens jouent un jeu, comme si la scène était au beau milieu d'un cours d'improvisation. L'homme dirige, la femme joue. On aperçoit le clivage entre le symbolique et le pulsionnel qui nous amène à la théâtralité. Simultanément, les performeurs étant présents en chair et en os (liveness) amène aussi de la performativité. La scène "jouée" par ces deux comédiens se termine après le changement de rôles, avec une phrase de la femme (qui, à son tour, dirige l'homme): "Va-t'en".

Suit une nouvelle projection: il s'agit là d'une décharge dans laquelle un chariot est tiré dans le sens contraire au vent. Ce moment mystérieux fait penser à plusieurs thèmes, tels l'homme contre la nature et la difficulté de la destruction. Il y a de la plurivocité du sens dans le récit.

Ensuite, un présentateur arrive, suspend le récit et casse le quatrième mur. Il s'adresse au public, qui dès lors n'est plus simple public.

Le présentateur nous présente un homme Rom qui est là, présent sur la scène, et qui ne "joue" pas. Il n'y a plus la théâtralité

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