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Taha Hussein

Fiche : Taha Hussein. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Décembre 2022  •  Fiche  •  1 832 Mots (8 Pages)  •  197 Vues

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Mémoire portant sur l’influence de Taha Hussein dans les relations diplomatiques et culturelles franco-égyptiennes.

        Sources principales : archives familiales, correspondances, héritage littéraire de Taha Hussein, archives diplomatiques, presse locale, actes de colloques…

         Présentation actuelle se base principalement sur un de ces ouvrages les plus célèbres : Al Ayyam, le Livre des Jours, qui me permet de dérouler sur le fil directeur que suit mon mémoire. Ce que je propose c’est d’évoquer 3 thèmes qui sont véritablement des clés de compréhension de sa vie et de son œuvre et qui rythment et questionnent ma réflexion pour écrire ce mémoire.

Quelques mots sur l’œuvre de Taha Hussein.

[Lecture de la préface d’André Gide] Il est le premier à faire connaitre en France dès 1947 l’œuvre et la vie de Taha Hussein en préfacant son Livre des Jours de manière flatteuse et intelligente. C’est d’ailleurs son ouvrage le plus célèbre. Il a été traduit en plus de 40 langues, est lu et rééedité encore aujourd’hui.

Taha Hussein est né le 14 novembre 1889 dans un milieu rural et très modeste de Moyenne Egypte. Il est le 7e d’une famille de 13 enfants. Lorsqu’on parle de Taha Hussein, on pense aussitôt cessité. Il n’est pas né aveugle et c’est sans doute encore plus cruel. Il a perdu la vue à l’âge de 3 ans pcq dans le milieu déshérité et ignorant dont il était issu, on ne savait pas soigner, diagnostiquer intelligemment. Et lorsqu’il a eu, comme beaucoup d’enfants, une ophtalmie, elle n’a pu être soignée. Ses parents font appel à un barbier qui lui instille un liquide dans ses yeux qui ont brûlé au point de le rendre aveugle – et il le raconte dans son autobiographie avec une immense précision. Cette cessité est importante car elle conditionne en fait une vie de combat, tout ce qui fait de Taha Hussein un révolté contre l’injustice du destin, contre une situation stagnante dont il va tenter de s’affranchir. En fait, le terme qu’utilise André Gide dans sa préface, ce terme de « révolte », on peut constamment l’associer à Taha Hussein. Il a été habité par cette révolte contre l’obscurantisme, contre la sclérose de l’enseignement, la bêtise… Tout ceci qu’il aperçu très vite, très tôt, avant les siens. C’est vraiment ce qui défini cet homme.

Le premier thème pour comprendre la vie et l’œuvre de Taha Hussein, ce sont les prémices, finalement comment il a construit son existence. Dans le Livre des Jours, qui a été dicté en 1926 en 9 jours, d’un jet – il évoque son enfance déshéritée, modeste, difficile dans ce village de la moyenne Egypte, qui devient une sorte de lieu presque intemporel, un espace qu’il ne voit pas mais qu’il perçoit. Dans le second volume du Livre des Jours, il évoque ses années d’étude à la grande mosquée Al-Azhar. Il y part vers 12-13 ans, constamment tributaire de ses amis/frère pour aller à la mosquée, se nourrir, aller chez lui. Il faut imaginer ceci dans l’Egypte de ces années 20 et dans un milieu aucun soutien financier ou appui social n’est instauré pour épauler cet enfant qui sait qu’il est d’une étoffe différente des autres. S’il peut inspirer la pitié, lui sait au fond qu’il  comprend plus vite, mieux que les autres, plus profondément. C’est ce qu’il explique dans son autobiographie.

Une précision est rappelée par André Gide, précision qui évoque le contexte dans lequel a été dicté le Livre des Jours. En fait dès 1926, Taha Hussein écrit un ouvrage qui jette un trouble considérable dans le milieu de l’époque où il met en cause, avec des arguments historicistes, l’authenticité réelle d’un certain nombre de poèmes de la poésie préislamique. Ce qui a montré un séisme relatif à la culture azhaérienne, c’était la réaction d’Al-Azhar au livre « attentatoire » que TH a écrit sur la poésie anté-islamique. Elle constitue l’un des deux trésors que porte avec lui tout Arabe. Le premier est le Coran et l’autre : poésie. Une poésie qui nous émerveille. TH, revenait d’Europe et il avait pris contact avec certaines méthodes du criticisme occidental

Très impressionné par ces droits de la critique, il apporte une approche nouvelle, une lucidité sur ce vieux matériel poétique. On lui a cherché querelle sur menues expressions où on l’accusait d’avoir un peu titiyé de trop près le texte coranique. Mais le fond de la question n’en n’est pas moins que ce paradoxe étonnant de voir un corps religieux prendre fait et cause pour un poète paien. Pourquoi ? Parce qu’au fond, derrière la querelle des poètes, il s’en prennait à l’esprit critique et à la rationnalité dont TH se faisait d’emblée le messager le plus décisif du monde arabe.

Le deuxième thème : vénération pour la culture, la science. N’aime pas l’ignorance qui l’a rendu aveugle. Toute sa vie, combat pour science : culture, éducation soit accessible au plus grand nombre. Il sera un enseignant, un écrivain, un traducteur. Après le temps des difficultés, de la misère, lorsque les honneurs, le doctorat, la consécration, les voyages, la reconnaissance internationale, les colloques de par le monde, et même les fonctions pô car Ministre Instruction, pendant toute cette vie, il voudra vaincre les ténèbres de l’ignorance.

Taha Hussein est instruit à Al-Azhar, grande université tradi. Encore sous forme ancienne, bien qu’ayant subie quelques modifications, il a vu les faiblesses de cette institution qui représentait vraiment les temps anciens de l’éducation. C’était (1930 : réformes et après) une université avant tout théologique et les autres sciences servaient la théologie (grammaire, droit, éloquence, rhétorique, accessoirement la littérature…). Elle n’était pas insérée dans vie moderne, au moins dans ses contenus. Parce que quant à la formation humaine qu’elle donnait, on ne peut nier qu’elle occupait une place importante et profonde dans les peuples égyptien et musulman. Et puis, en 1908 est créée l’Univ Laique au Caire, à laquelle Taha Hussein s’inscrit ensuite pour étudier la littérature, la grammaire. Il va se sentir renaitre. Il va avoir des profs européens, ce que l’on appelait à l’époque des orientalistes, de grands noms qui contribuent à son enseignement. Et cet enfant qui a appris à 9 ans le Coran, ce qui était usage réservé aux aveugle, son père pensait lui rendre le plus grand service en lui faisant apprendre par cœur le Coran, pour le protéger, obtient une bourse pour partir en France. Ce départ pour la France est déterminant à tout point de vue (œuvre et vie future). Apprend choses à la Sorbonne, doctorat, latin, français, grec et rencontre avec Suzanne qui joue rôle fondamental.

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