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Menzel La forge

Commentaire d'oeuvre : Menzel La forge. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Décembre 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 483 Mots (6 Pages)  •  2 674 Vues

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La Forge, Adolf Von Menzel

L’œuvre :

La Forge est une huile sur toile du peintre allemand Adolf Von Menzel (1815-1905) datant de 1875. Ce grand tableau (1.58x2.54 m) porte également un sous-titre : Cyclopes modernes. Il est exposé à la Alte Nationalgalerie à Berlin.

Cette œuvre représente des ouvriers dans une usine sidérurgique allemande. Elle s’inscrit dans le courant du réalisme, courant qui rejette les considérations académistes, c’est-à-dire la représentation de scènes historiques, religieuses ou mythologiques et une idéalisation des idées, pour représenter la réalité dans les sociétés.

Le peintre a représenté la réalité de l’usine avec des détails impressionnants : les ouvriers, leurs vêtements, leurs outils, leurs gestes et même leurs expressions.

L’auteur :

Menzel est un peintre, illustrateur et graveur allemand de la fin du XIXème siècle. Il est né en 1815 à Breslau et mort en 1905 à Berlin. Il vient d’un milieu modeste, son père est imprimeur. Il se fait connaître en réalisant 400 illustrations sur bois pour L’Histoire de Frédéric le Grand de Franz Kugler. Frédéric-Guillaume IV lui commande alors d’autres travaux sur le même thème, ce qui augmente également sa notoriété. Ses œuvres majeures sont La Forge et La Place de marché à Vérone.

Adolf Von Menzel (Source: Wikipedia)

Le contexte :

A partir du milieu du XIXème siècle, on entre dans la deuxième révolution industrielle en Europe avec des innovations techniques comme la sidérurgie (travail de l’acier), l’électricité et l’utilisation du pétrole. L’Allemagne devient peu à peu une puissance industrielle. Elle est le berceau de grands industriels comme Krupp et des premières grandes entreprises. Fortes de leurs nombreuses mines de fer et de charbon, les régions de la Rühr (à l’ouest) et la Silésie (au sud de l’actuelle Pologne) deviennent les régions industrielles principales d’Allemagne et d’Europe.

Dans les usines, on a besoin de main d’oeuvre : cette révolution fait baisser le chômage mais les conditions de travail sont affreuses. On assiste à un exode rural : remplacés par les machines agricoles, une partie de la main d’oeuvre agricole part pour les usines, en ville. Ils emmènent avec eux leurs familles et certains habitants des campagnes qui investissent dans l’industrie.

En quoi cette œuvre est-elle intéressante ?

Cette œuvre semble, au premier abord, la représentation chaotique et confuse d’une scène de travail. Mais en réalité, l’œuvre est parfaitement structurée et organisée.

Au fond, à gauche, on voit des ouvriers qui s'affairent autour de la lueur du feu et du métal fondu. Au centre, d’autres tentent de saisir avec de grandes pinces du métal en fusion qui se trouve dans la rigole de la machine. Au premier plan, à droite, des ouvriers prennent leur pause déjeuner.

Quand on regarde le tableau, l’œil est immédiatement attiré par le métal flamboyant, au centre qui illumine l’usine peinte dans des tons sombres. Cela fait de la scène du centre, la scène principale. Au sol, on voit des outils.

Cette scène permet de représenter les gestes des ouvriers et leurs outils.

Mais le plus important ce sont les conditions de travail qui sont ici exposées. Les lignes verticales et horizontales des poutres et des poulies encadrent la scène comme les barreaux d’une prison, ils forment une impression d’enfermement des ouvriers. Les formes rondes des pinces, des bras des ouvriers, des roues donnent de la dynamique au tableau et suggèrent un travail répétitif et un mouvement mécanique. Les ouvriers ne portent aucune protection contre les projections. Ils prennent leur déjeuner dans l’usine à côté des machines. Ils semblent entassés.

On remarque que tous les ouvriers ou presque tournent le dos à la scène principale (à part ceux qui prennent part à cette scène). C’est de là que vient le sous-titre de l’œuvre : Cyclopes modernes. Dans la mythologie, les cyclopes sont des créatures qui ont été aveuglés par le feu et qui vivent dans une cave sombre. Ici, les ouvriers semblent avoir été aveuglés par le métal en fusion et se concentrent donc dans les coins les plus sombres de l’usine tels des cyclopes. L’expression “cyclopes modernes” montre que l’industrie croissante lié au capitalisme naissant (Krupp) remplace la mythologie et les dieux. Tandis que le feu est la source du mal des cyclopes dans la mythologie, ici c’est l’industrie et le métal en fusion.

Peut-on rapprocher cette œuvre d’autres ?

On voit une réelle volonté du peintre de représenter la réalité, que ce soit dans les gestes du métier d’ouvrier, ou dans les conditions de travail. Ceci est typique de la seconde moitié du XIXème siècle : à cette époque, de nouveaux mouvements apparaissent, en peinture comme en littérature, et sont empreints de cette volonté à représenter la vérité entière. C’est par exemple le réalisme, ou encore, le naturalisme.

Je pense ainsi que l’on peut rapprocher cette œuvre de certains romans

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