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L’art n’est-il pas le fléau de toute doctrine ? N’exerce-t-il pas un aspect contradictoire avec le fondement même d’une société édictée par des lois et des principes ? L’art peut-il être synonyme de révolte pour mener à bien cet objecti

Dissertation : L’art n’est-il pas le fléau de toute doctrine ? N’exerce-t-il pas un aspect contradictoire avec le fondement même d’une société édictée par des lois et des principes ? L’art peut-il être synonyme de révolte pour mener à bien cet objecti. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  29 Avril 2021  •  Dissertation  •  2 578 Mots (11 Pages)  •  532 Vues

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L’art n’est-il pas le fléau de toute doctrine ? N’exerce-t-il pas un aspect contradictoire avec le fondement même d’une société édictée par des lois et des principes ?  L’art peut-il être synonyme de révolte pour mener à bien cet objectif de liberté ?

Tant de questions qui viennent soulever cet appel à l’insoumission fait par les artistes dans leurs arts. « L’art doit donc réussir ce que toute théorie est impuissante à faire, bien qu’elle l’ait toujours exigé comme un préalable à la connaissance : aider l’homme à se libérer des conditionnements et des préjugés qui l’empêchent de saisir la vérité. »

Conjointement, Saint Thomas et Aristote ont amené la pensée que « L’homme n’est ni seulement un corps, ni seulement une âme, mais un composé substantiel de tous les deux. Il n’est ni esprit seul, ni matière seule, mais esprit enraciné dans la matière, ce qui explique que, même dans ses opérations les plus hautes, l’homme ne peut se soustraire à l’emprise de la matière ». Dans son essai, Kant dit que « En présence d’un produit des beaux-arts, il faut prendre conscience qu’il s’agit d’art, et non pas de nature ; mais, cependant, il est indispensable que la finalité, dans la forme de ce produit, semble aussi libre de toute contrainte de par des règles arbitraires tout comme s’il s’agissait d’un produit de la simple nature ». La liberté n’est-elle pas la source du tout ? L’art ne viendrait-il pas mettre en lumière cette notion de liberté dont voudrait témoigner l’artiste ?

Kant parle de liberté mais l’on peut parler aussi de libre arbitre, car l’artiste se libère de plus en plus des conditionnements et des préjugés qui l’empêchent de saisir La ou Sa vérité. Face à cela, l’art n’est pas une quelconque imitation ou réponse à une contrainte. Il est avant tout expression. Le Corbusier le démontre en ces termes qu’il « préfère dessiner » plutôt « que parler. Le dessin est plus rapide et laisse moins de place aux mensonges ». Dans cette phrase, l’artiste reprend à sa manière les dires du philosophe. L’art est une création spirituelle car il vient mettre en éveil tous les sens et les émotions de l’artiste. Il n’a plus besoin de parler car son art parlera pour lui. Il ouvre son esprit et son cœur pour se sentir compris et libre. C’est comme si, il embrassait la vie car il est toujours dans cette constante évolution et de transformation qui lui permettront de montrer le meilleur de lui-même.

Hegel reprend cette idée en disant « l’art est une forme particulière sous laquelle l’esprit se manifeste ». L’objet de l’art n’est plus la nature mais l’écoute de soi. L’esprit de l’homme se projette et se révèle à lui-même. L’art est donc devenu un moyen/un besoin par lequel l’homme s’arrache à la nature et la transcende. Il permet à l’homme de réaliser son humanité. Ainsi le beau ne doit plus être découvert, mais il doit être inventé et par-dessus tout expérimenté : la beauté se trouve désormais dans l’esprit de l’homme lui-même, et non dans l’ordre édicté par les lois et les principes naturels ou humains. L’art est la forme suprême de l’activité humaine. « Le monde est une œuvre d’art qui donne naissance à lui-même ».  Pour lui, l’art se définit comme le bonheur suprême de l’existence, l’art est la source de joie dans le monde. « La joie ne nécessite pas de justification parce que la joie s’autojustifie : à travers la joie, la vie est affirmée. L’art est donc la source suprême de la joie de l’homme ». L’art rend la vie supportable, à la façon d’une consolation métaphysique mais l’art permet aussi d’affirmer et d’accroître la Vie.

Le rôle de l’art est celui de stimuler la vie comme une expression de la volonté de puissance. L’art s’y veut une véritable recherche, une expérimentation dans le monde réel, le doute y est un impératif méthodologique : « L’incertitude pour les artistes qui expérimentent, c’est la condition sine qua non. » Ils ne sont plus assujettis par des dogmes : on attend donc d’eux de l’art contemporain, cette capacité à être dans une rupture et une proposition autre qui se joue non seulement au niveau du sujet, mais plus largement en termes de proposition artistique. Selon Nathalie Heinich, « dans le paradigme classique, l’art se doit d’être conforme aux canons hérédités de la tradition, tandis que dans le paradigme moderne l’art est défini comme l’expression de l’intériorité de l’artiste, ce qui implique parfois la transgression des canons classiques. Enfin, dans le paradigme contemporain, l’artiste consiste en un jeu avec les frontières de ce qui est communément considéré comme de l’art. » L’évolution des pratiques marque à la fois l’empreinte du présent, des conventions validées, et met en perspective les tenants d’un art établi et les précurseurs d’un art en devenir. L’art permet de se détacher de cette instituions qui résume le monde dans lequel nous vivons. C’est une ouverture sur de nouvelle technique et bien plus encore, c’est une ouverture d’esprit sur des idées modernes.

Face à cette notion de liberté, les artistes font donc face à une période de pouvoir et de contrôle centralisateur. Les rapports entre les institutions et les artistes parviennent-ils à modifier ou développer un sens nouveau pour l’art qui se créer dans le temps ? Garantissent-elles l’apparition de nouveaux langages et de nouvelles techniques artistiques en les soutenant ?

Tant de problématiques qui viennent mettre en évidence l’importance de l’histoire et de l’art, dans le but de comprendre l’importance du développement de cette interaction complexe d’interdépendance et d’inter-émulation qui se construit et se déploie dans ce monde ancien et moderne. Si la pensée et les formes antiques ne s’étaient pas totalement éteintes pendant la période médiévale, la Renaissance porte sur ce passé prestigieux un regard renouvelé. Se développe alors la figure de l’artiste de cour, lié à un prince mécène dont il met en scène la puissance. Comme nous pouvons le voir avec la famille Médicis et l’artiste Michel-Ange. L’essor de cette culture s’accompagne d’une reconnaissance nouvelle de l’artiste :  ainsi naîtront les académies, lieu institutionnel où s’affirment ses compétences tant techniques qu’intellectuelles. Le XVI° siècle s’ouvre sur une floraison artistique faite d’harmonie, d’invention et de virtuosité (avec des artistes comme Michel-Ange, Raphael et bien d’autres encore). Ce siècle est aussi un moment d’interrogation sur la légitimité de l’art et sur ses fonctions. Les thèmes artistiques font l’objet de débats, qu’il s’agisse de la codification du nu ou de la représentation des saints martyrs. Le débat sur le rôle de l’art dans la foi divise les partisans de la Réforme (en 1517). Luther refuse d’accorder au mécénat artistique la capacité d’assurer la Salut et il rejette la représentation de Marie et des saints, mais il admet le rôle pédagogique de l’image. Le Concile de Trente organise une réponse à cette Réforme dans le but de faire de l’art un outil décisif de propagande et de propagation de la foi pour l’Eglise. Le catholicisme considère la contemplation des œuvres peut-être source d’émotion spirituelle et rendre présents les mystères divins.

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