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L'hyperréalisme

Dissertation : L'hyperréalisme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Février 2019  •  Dissertation  •  6 178 Mots (25 Pages)  •  830 Vues

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I) Un miroir de la réalité

Un reflet choquant

L'hyperréalisme est un courant artistique de peinture et de sculpture principalement né vers 1965 aux Etats-Unis, qui se caractérise par une représentation minutieuse de la réalité et qui s'inspire d'images ou de photos, qui peuvent être rassemblées pour représenter une seule œuvre. Ce mouvement se rapproche d'un autre mouvement célèbre, le Pop Art dans les idées qu'ils défendent, dénoncent ou décrivent qui sont la société de consommation et la vie quotidienne des habitants. Ces deux mouvements, apparus à la même période font face au courant de l'Expressionnisme Abstrait qui était très répandu à la même époque aux Etats-Unis. Ces deux courants s'opposent dans le sens où l'expressionnisme abstrait ne représente pas l'exactitude de la réalité, tandis que certaines œuvres hyperréalistes peuvent être confondues avec des photographies tellement elles sont exactes.

Les thèmes exprimés dans le mouvement hyperréalistes sont engagés et divers : les artistes évoquent la justice sociale, culturelle et politique. On peut citer par exemple Latif Maulan et Denis Peterson, qui ont créé des scènes de diaspora, de génocides, de réfugiés ou encore des scènes de l’Holocauste. Certaines de ces œuvres sont plus frappantes et poussées que des photographies où l'on montre des scènes réelles, car l'artiste dans son œuvre combine à la fois sa capacité de reproduire la réalité avec une exactitude extrême, mais il y ajoute son imaginaire, son style et ses émotions.

Le style hyperréaliste est unifié, il est difficile de distinguer un artiste d'un autre par son style différent, car les scènes par exemple de paysages ou de villes contemporaines se ressemblent énormément. En effet, dans ce courant ce n'est pas le style qui différencie les artistes mais les thèmes choisis par chacun d'eux.

On pourrait se demander quelle est l'utilité de représenter exactement la réalité en peignant ou en sculptant pendant de nombreuses heures ce qu'une photo pourrait faire en un clic, et l'explication donnée par les artistes est qu'en faisant ce long et minutieux travail, l’œuvre acquiert une personnalité qui la rend unique, contrairement à une photo qui retranscrit juste un moment. Les œuvres peuvent être faite à partir de photos prises par l'artiste lui-même, qui va les assembler et les retranscrire à sa manière, avec l'éclairage, la disposition, la composition ou encore les couleurs qu'il choisi.

C'est notamment le cas de Richard Estes, un artiste américain connu pour ses peintures photoréalistes, qualifiées surtout de superréalistes, de paysages urbains et de vitrines. Cet artiste utilise un logiciel numérique afin de mélanger plusieurs clichés dans une seule image, qu'il retranscrira ensuite sur sa toile avec des traits tellement minutieux qu'ils sont invisibles à l’œil nu. Estes réalise alors des prestations époustouflantes, il parvient à recréer une scène de la vie de tous les jours en 3D sur une toile en 2D. A l'aide de ses différents clichés, il représente des villes sans déchets, propres, mais principalement des vitrines, des bâtiments et les images qui se reflètent dans les fenêtres. Comme il prend différentes photos d'un même lieu, il parvient à capter différentes lumières qu'il utilisera pour sa peinture finale et qui lui permettront de rendre plus réelle la scène représentée.

Estes évite de représenter des monuments connus ou des repères célèbres de la ville où il travaille ; New-York. En effet, il préfère se plonger dans des rues peu connues, présentés des bâtiments ou des endroits peu célèbres qui font découvrir la ville d'une autre manière. Malgré les changements qu'il opère en superposant différentes photos et en les modifiant un peu, il est primordial pour Estes de garder l'authenticité de l'endroit, afin qu'il puisse être reconnu dans la ville.

Il n'y a pas que des villes qui sont représentés dans l'hyperréalisme, mais aussi des visages. Chuck Close souffre d'une maladie appelée la prosopagnosie : il lui est impossible de se souvenir des visages des gens. Pour pallier à sa maladie, l'artiste peint des visages, mais dans des dimensions gigantesques. Il dit « Je regardais quelque chose de petit et très net, alors j'en ai fait quelque chose de très grand et net ».

Dans une interview, il explique son choix pour la peinture et l'hyperréalisme : il explique que tout ce qui lui plaisait en photographie existait déjà, et que prendre des photos est le moyen le plus simple de créer une œuvre d'art, il dit : « Tout le monde peut être compétent dans la photographie, toute personne avec une caméra peut prendre une photo décente et un chef d’œuvre apparaît de temps en temps. Mais alors que la photographie est le domaine le plus simple où l'on peut être compétent, c'est le moyen le plus dur d'avoir une vision personnelle distincte. »

Close n'est néanmoins pas un ennemi de la photographie, puisqu'il l'utilise pour ses œuvres. En effet, avant de réaliser une peinture, il prend ses modèles en photos sous différents angles et lumières, afin d'avoir une vision complète du visage. Il utilise un stroboscope pour illuminer différentes parties du visage et faire que d'autres parties se reflètent. Cela crée un contraste sur les visages, allant d'un noir sombre jusqu'à un éclat lumineux, et ce sont ces contrastes que Close utilise dans ses peintures.

La photographie aide également Chuck Close à gagner du temps : ses peintures sont immenses et extrêmement détaillées, elles mettent énormément de temps à être produites. Un tableau peut prendre de 12 à 14 mois pour être terminé. La photographie est pour l'artiste un moyen de présenter différentes idées et points de vue qu'il utilisera pour son œuvre finale, et c'est donc un outil pour lui qui lui permet de perdre moins de temps sur un choix de lumière, car il a déjà une idée de ce que ça va donner sur le visage avec la photo.

L'hyperréalisme ce n'est pas que la peinture, c'est aussi de la sculpture. Peut-être avez-vous déjà étudié une sculpture d'Hitler à genou avec une taille d'enfant ? Cette sculpture est l'oeuvre de Maurizio Cattelan et a beaucoup fait parlé d'elle pour finalement être vendue en 2017 pour 17 millions de dollars. En revanche certaines de ses œuvres sont moins connues, mais elles font toute polémique.

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