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L'Art Deco

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Par   •  18 Juin 2012  •  Cours  •  1 045 Mots (5 Pages)  •  1 464 Vues

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INTRODUCTION

C’est en forgeant qu’on devient forgeron mais ce n’est pas en se mouchant

que l’on devient moucheron ni en sciant que Léonard devint scie.

Francis Blanche.

Puisqu’il fallait bien commencer par quelque chose, ils se choisirent un nom pour désigner l’aventure collective qu’ils s’apprêtaient à mettre en route. Elle s’appellerait : « l’Union » et elle fut d’abord celle de leurs volontés qu’ils rassemblèrent au sein d’une association ouvrière de production créée en mars 1912, rue Niepce à Paris.

Au cours de cette longue histoire, aujourd’hui centenaire, les métiers et les savoir-faire ont changé, ainsi les forgerons ont succédé aux maréchaux-ferrants, mais « l’Union » est toujours restée à l’en-tête de leurs préoccupations comme le point intangible, permanent et la ligne d’horizon de toutes les générations qui se sont succédé. Affaire de fidélité ? Pas seulement. Au-delà des métiers, l’union a donné un sens collectif à leur destin professionnel individuel car elle ne fédère pas seulement une communauté de travail, mais un état d’esprit.

S’unir c’est s’associer, autrement dit reconnaître dans ses semblables des égaux. Or, des égaux ne se dominent pas, mais passent entre eux un contrat d’association qui régit cette égalité, tel est le point d’amarrage de la coopération de production, son originalité. En outre, devenir coopérateur, ce n’est pas contester la nécessité du capital pour entreprendre, c’est mettre en pièces l’exploitation générée par le capital qui condamne les travailleurs à n’être que des salariés qui vendent à d’autres leur force de travail à vil prix. « Nous ne sommes plus vendeurs ! », ainsi pourrait se résumer l’acte d’émancipation provoqué par la création de l’Union des Maréchaux par une dizaine de maréchaux-ferrants syndiqués soucieux de répartir plus équitablement les richesses produites sans se dominer les uns les autres, ni être assujettis, surplombés, épuisés par la loi de fer de la rentabilité d’un capital détenu par d’autres.

Nous sommes en 1912. Depuis le début de l’année, le pays est gouverné par un avocat laïc qui avait été dreyfusard, un républicain libéral qui s’inscrit dans le droit fil de 1789 et dont les modèles politiques sont Jules Ferry et Léon Gambetta. Par sa personnalité, Raymond Poincaré, président du Conseil, rassure la France des campagnes et la bourgeoisie des villes moyennes contre le danger collectiviste et révolutionnaire. Si une majorité de Français se reconnaissent en lui, c’est parce que cet homme de gauche modéré incarne leurs aspirations et leurs valeurs. Attaché aux conquêtes laïques, défenseur de la propriété privée, il se veut le garant de la promotion humaine par le travail et l’instruction. Celui qui l’on désignait naguère comme l’ « étoile montante de la République nouvelle » est devenu cet homme d’Etat dont la France a alors besoin.

Une France au visage encore rural en dépit des fortes migrations d’hommes des campagnes vers les villes en quête des emplois et du progrès social promis par la révolution industrielle. La ville avec ses fumées et ses bruits de métiers, a écrit Arthur Rimbaud, et sans doute aurait-il ajouté,

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