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Histoire des arts - Les demoiselles d'Avignon

Commentaire d'oeuvre : Histoire des arts - Les demoiselles d'Avignon. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Février 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 960 Mots (8 Pages)  •  1 731 Vues

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Les Demoiselles d’Avignon, Pablo Picasso.

Les demoiselles d’Avignon de Pablo Picasso est un tableau peint en 1907 à Paris. C’est une grande toile de de 2m44 de hauteur et de 2m35 de largeur. Cette peinture est une huile sur toile. Elle est actuellement exposée au musée d’art moderne de New-York.

Pablo Picasso est né en 1881 en Espagne sous le nom de Pablo Ruiz. Son père est professeur de dessin. Au cours de ses études à l'Ecole de Beaux-Arts de Barcelone, Pablo Picasso montre un talent d'exception. En 1901, il prend le nom de sa mère, Picasso. En 1904, il s'installe à Paris à Montmartre, à l'atelier du Bateau Lavoir. De 1901 à 1904, on parle de période Bleue. Ses peintures sont froides et tristes car en 1901, au mois de février, son grand ami d'enfance Casagemas se suicide. Picasso sera très affecté. Puis arrive la période Rose de 1905 à 1906, il tombe amoureux, reprend goût à la vie. Il fréquente le Louvre et de nombreux amis artistes, côtoie les Fauves, regarde les Impressionnistes, et s'intéresse particulièrement à Paul Cézanne. Il rencontre Georges Braque, et avec lui ils inventent le Cubisme. Mais Georges Braque est enrôlé pour la guerre de 1914-1918. Picasso continue de peindre. A partir de 1925, il arrête le cubisme et revient à la figuration classique : Le surréalisme. Après la Seconde Guerre mondiale il s'installe dans le sud de la France et y meurt à l'âge de 91 ans en 1973.

En quoi cette œuvre est un exemple de rupture ou de continuité ?

Au début du XXème siècle, l’Europe est dominée par les monarchies et les empires, la France figure d’exception. Les Droits fondamentaux de l’homme sont mieux respectés qu’ailleurs. L’influence de l’Eglise catholique est moins contraignante qu’en Italie et en Espagne depuis la loi de séparation des églises et de l’Etat de 1905. Le XIXe siècle est celui qui a bouleversé le monde artistique. A cette époque, c’est en France que Nicéphore Niepce invente la photographie et que les Frères Lumières créent la cinématographie. Au niveau artistique, c'est une période riche et effervescente, où les artistes se rencontrent beaucoup dans les café Parisiens et voyagent ensemble

Ce tableau est le début du nouveau courant artistique que Picasso a créé : le cubisme. Les artistes cubistes proposent de représenter les objets et les corps en les décomposant par formes géométriques simples, en multipliant les angles de vision du sujet représenté. Ils représentent peu de courbes. Il n'y a pas d'effet de perspective.

Lorsque Picasso expose pour la première fois les Demoiselles d’Avignon en 1907, le choc est immense. La crudité du tableau, la violence avec laquelle il rompt avec tous les styles, toutes les conventions de l’époque scandalise jusqu’à ses amis artistes. Il n’a pas peint cette œuvre sous un coup de tête, elle est le fruit de neuf mois de travaux préparatoires, d’esquisses, de croquis. Voulant faire mieux que son rival Henri Matisse, il veut frapper un grand coup. Au début 1907, le thème est trouvé et il sera volontairement provocateur pour l’époque : l’étalage sans pudeur de prostituées dans une maison close. Picasso appelle son œuvre le Bordel d’Avignon, une allusion cachée à la rue d’Avignon, à Barcelone, réputée pour ses prostituées. Mais lors de la première exposition de la toile, en 1916, il faut un titre capable de passer la censure : ce sera Les Demoiselles d’Avignon. A l’origine, le peintre avait prévu deux personnages masculins supplémentaires : un étudiant et un marin. Mais il les supprime dans la version finale, ce qui concentre l’attention sur les femmes impudiques et transforme le spectateur en client voyeur.  

Les nombreuses visites au Louvre de Pablo Picasso, et le temps passé à admirer les sculptures antiques, comme la Vénus de Milo ont nourrit l'artiste. Ce tableau est donc le résultat de plusieurs influences. Tout d’abord, le tableau d’Ingres « Le Bain Turc », qui aborde un groupe de femmes nues, assises ou debout. Mais aussi les arts africains, qu’il adorait et dont il collectionnait les masques et les œuvres.

Les Demoiselles d’Avignon représentent cinq femmes devant des draperies, qui exhibent leur nudité dans des positions variées. Elles semblent désarticulées et déformées, déshumanisées. Elles semblent également gigantesques, elles s’imposent aux spectateurs. Picasso a emprunté au « Bain Turc » d’Ingres l’accumulation des corps et la pose aux bras levés. Il a aussi intégré la leçon de Gauguin, qui est un peintre très admiré par Picasso, sur la massivité des corps. Les volumes puissants des bras, des torses, des cuisses sont simplifiés à l’extrême. Ils n’ont plus rien de réalistes. Cependant lorsqu’on les observe en détails, on remarque qu’ils n’ont pas tous le même traitement. Les trois femmes de gauches ont été peintes en première. Leurs corps sont géométrisés mais leurs formes restent claires. La première femme de gauche a des cheveux longs et noirs, elle est représentée de profil, mais son œil de face. Sa position tournée vers la droite, nous invite à regarder le centre du tableau. Elle se tient aux étoffes grâce à sa main imposante. On reconnaît la forme des jambes même si elles semblent cachées par les tissus. A droite de cette première femme, une autre femme nue aux long cheveux noirs, est représentée de face, mais son nez de profil. Elle semble dévisager le spectateur. Sa position paraît instable, son bras est replié sur sa nuque. Sa cuisse est à moitié recouverte d’un léger tissu blanc. Au centre du tableau, la troisième femme fait face au spectateur et le regarde. Ses deux bras sont levés et croisés derrière sa nuque. Ses cheveux noirs sont coiffés en un chignon haut. Son nez est lui aussi représentée de profil. Elle se tient dans une position instable elle aussi, comme déhanchée.

Les deux femmes de droites, peintes plus tardivement, ont l’apparence d’une accumulation de surfaces plates. Il les disloque, notamment celle assise, les jambes écartées, dans une position impossible. Son corps, vu de dos est surmonté d’une tête vue de face.  

Comme les corps, les visages sont simplifiés. Il les réduit à un assemblage de signes élémentaires : signe de l’œil, du nez, de la bouche, des oreilles. Il emprunte cette simplification pour les trois femmes de gauches avec les yeux cernés et l’importance des oreilles. Et il utilise l’art africain pour la femme en haut à droite. Son œil  vide, son nez massif et sa bouche basse évoquent certains masques africains. Quant à la femme assise, elle préfigure les futures recherches du peintre sur le cubisme avec son visage décomposé, vu à la fois de face et de profil. Leurs visages sont hachurés, comme hachés.  Ces deux visages-masques, bien différents des trois autres, amènent l’idée qu’un tableau peut être composé de styles différents. Cette idée est une révolution dans l’art.

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