Sarcophage De Saint-Médard D'Eyrans

Le sarcophage a été trouvé en 1805 à Saint-Médard d’Eyrans en Gironde, en même temps que le sarcophage Ma 1346 qui représente la scène de Dionysos et Ariane.

Le sarcophage est fabriqué en marbre blanc, à gros cristaux et on retrouve des traces de patine dorée. Le marbre utilisé pour la confection des sarcophages venait principalement de Carrare, de Grèce ou d’Asie Mineure.

Il mesure 0,95m de hauteur pour 2,09m.

Il est estimé que l’atelier de production qui avait confectionné ce sarcophage (ainsi que celui de Dionysos et Ariane), soit daté aux alentours de 230 ap. J-C. L’atelier se trouvait à Rome, puis ils ont été exportés.

Ils étaient destinés à un couple dont les squelettes ont été retrouvés à l’intérieur des cuves. En revanche on remarque qu’il y a un espace réservé à l’inscription des noms des défunts mais il est resté vierge. On remarque également que le décor est inachevé notamment le visage de Séléné et Endymion, en effet on pense qu’il était adapté à la demande du commanditaire qui devraient revêtir les traits des futurs défunts une fois le sarcophage arrivé à destination.

On va voir que la production des sarcophages romains à décor sculpté va se répandre largement dès le début du IIème siècle, à la suite de l’abandon progressif de l’incinération en faveur de l’inhumation qui va d’ailleurs s’imposer dans tout l’Empire dans le courant du IIIe siècle.

Problématique: comment va se voir développer une iconographie mythologique associée à une production en masse des sarcophages?

L’iconographie

1.Séléné et Endymion

2. Traitement stylistique des figures

Contexte de réalisation

Production de sarcophages en série

2. La symbolique du mythe

Le thème principal est donc le mythe grec d’Endymion, il est représenté sur la cuve du sarcophage.

Sur le couvercle est traité l’arrivé d’Endymion dans l’Olympe et à droite on s’apprête à célébrer les noces d’Endymion.

Le mythe raconte: Séléné était la fille des Titans Théia et Hypérion, et la sœur d'Eôs et d'Hélios. Elle était la déesse de la lune que les romains appelèrent Luna. Endymion est le fils d'Éthlios, premier souverain d'Élide, et de Calycé, mais aussi considéré dans certains textes comme un berger du Latmos.

Séléné tombe amoureuse d’Endymion avec lequel elle a 50 filles.

Afin de conserver sa préserver sa beauté naturelle, elle demande à Zeus de le plonger dans un sommeil éternel. C’est le dieu du sommeil hypnos qui l’endormira à tout jamais.

Tout à droite de la scène se trouvent, deux nymphes sont enlacées.

Endymion est étendu à droite, la tête penchée sur son épaule gauche et calée sur la main droite, la main gauche tient deux épieux (une lance avec une pointe au bout). Il porte un costume de chasse: une tunique courte et par dessus un manteau.

Hypnos surgit du second plan et se penche sur le berger. Il est nu, ailé, avec un manteau sur le dos.

Un Amour, à droite, nu, veille sur Endymion, aux pieds duquel est assis son chien, tête levée vers Hypnos. Son troupeau l’entoure, deux chèvres et une chèvre et un bélier à ses côtés et d’autres animaux sont dispersés sur le panneau.

Deux putti conduisent Séléné vers le berger. Au centre la déesse descend de son char et est vêtue dans long chiton, ainsi que d’un flambeau à la main, elle vient secrètement visiter son amant. La tête de Séléné n’est qu’ébauchée. Devant la déesse est assis un homme, un berger, où se déroule la scène.

Aura, la personification de la Brise, saisi une courroie passée autour de la tête d’un cheval du char de Séléné qui se cabre devant elle. Aux pieds d’Aura, Tellus (déesse de la mythologie romaine est l’équivalente de Gaïa «déesse mère» est à demi étendue et soutient une corne d’abondance.

Le panneau est encadré par deux groupes de figures. A gauche, un berger se retourne pour contempler la scène. Son chien est assis à ses pieds et son troupeau l’entoure. Sur le côté droit de la cuve, Séléné est dans un char tiré par des taureaux.

Traitement stylistique

La composition, qui se développe sur un panneau de proportions très allongées est marquée par un schéma strict qu’équilibre le fourmillement du relief. Deux verticales redoublées encadrent le panneau (les nymphes à droites, Aura et le berger à gauche) construit autour de deux obliques convergeant (le char et Endymion) de part et d’autre d’un axe vertical (Séléné).

Le caractère géométrique de cette représentation en éventail se traduit par un schéma très simple est néanmoins atténué par des jeux de lignes : ainsi à gauche le mouvement des jambes d’Aura et du berger (parallélisme de la cuisse de l’un et e la jambe de l’autre) et celui des bras rompent la verticalité ; à droite, la symétrie des têtes des nymphes est contrebalancée par celle des jambes ; Tellus à gauche fait contrepoint à Endymion à droite ; ou bien encore l’apparition d’Hypnos modifie l’équilibre des masses à droite.

L’entassement des personnages et la multiplication des plans en hauteur comme en profondeur sont abondants, certaines des tendances développées au début de l’époque sévérienne et marquent l’aboutissement d’une évolution. Cette construction dénote une horreur du vide qui conduit à multiplier les petits personnages, Amour, divinités locales, animaux, qui remplissent tous les espaces libres.

Le marbre soigneusement poli est presque translucide à certains endroits. Les personnages sont sculptés en fort relief, jouant des effets de matières et des contrastes d’ombre et de lumière obtenus par l’utilisation du trépan (outils qui sert à accentuer le relief).

Le travail du marbre démontre une grande maîtrise technique. L’artisan

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