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Peinture et Nourriture

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Par   •  30 Mars 2013  •  2 781 Mots (12 Pages)  •  2 082 Vues

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LA NOURRITURE DANS L'HITOIRE DES ARTS Nature morte, tableaux de table et vanités du XVIIe au XIXe

Depuis toujours, le peintre s'interroge sur la représentation de la réalité et le rapport entre l'art et la nature. Au cours de l'histoire se pose donc la question de la mimesis ( imitation) qui semble coexister avec la dimension symbolique de la nature morte.

Durant l'Antiquité, le myhe de Zeuxis et de Parrhasios nourrit déjà ce débat. On raconte que ces deux peintres rivalisaient. Zeuxis avait peint des grappes de raisin que les oiseaux, trompés, venaient picorer. Défié, Parrhasios invita alors Zeuxis à lui dévoiler sa propre œuvre derrière un rideau peint qui trompa son rival lui-même. Quelques fresques représentant des natures mortes retrouvées à Herculanum et à PompéÏ, témoignent de la présence de ce type de réalisation durant l'Antiquité.

Au Moyen âge, le rapport à l'imitation de la nature change. L'acte d'imiter est presque un acte théologique et métaphysique dans lequel on rivalise avec Dieu. C'est alors la représentation symbolique qui prend le pas sur la représentation de la réalité.

A la Renaissance, on s'intéresse de nouveau à la représentation du réel, du vrai et surtout du beau. C'est alors le XVIIe siècle qui marque l'apogée de la nature morte. Les tableaux représentant des tables servies deviennent des sujets de tableau de chevalet de plus en plus recherchés. Les objets représentés conservent leur symbolique religieuse, héritée des textes chrétiens, Les objets choisis évoquent la vie sur terre, le temps qui passe, la fugacité de l’existence et l’inéluctable issue qu’est la mort, « la grande voleuse de toutes choses » Des formules comme « Vanitas vanitatis et omnia vanitas », « Vanité des vanités, tout est vanité », apparaissent parfois, tirées du premier chapitre de l'Ecclésiaste. Cependant contrairement à la période médiévale, l'aspect esthétique de la peinture prend une importance primordiale, et la nature morte est l'occasion de prouver l'habileté de l'artiste.

A partir du début du XVIIe siècle s'affrontèrent plusieurs écoles qui produisirent des œuvres variées et dont la lecture se fit selon les cultures. La nature morte devient alors un outil au service des principales puissances religieuses du moment.

Les Pays-Bas et les Flandres produisent des natures mortes qui offrent des interprétations différentes et illustrent l'opposition entre le protestantisme et le catholicisme En Espagne, les natures mortes se présentent essentiellement sous la forme de vanités à la morale catholique. Alors que la méticulosité l'emporte chez les Flamands et les Hollandais, l'école italienne quant à elle, influencée par le caravagisme où l'éclairage joue un rôle primordial et apporte une contribution particulière au genre.

En France, en 1667, Felibien et l'académie mettent en place la hiérarchie des genres. La nature morte est réhabilitée en tant que genre même si elle reste le genre le moins noble avant le paysage, le portrait et les tableaux d'histoire. Ainsi, très peu de peintres français de l'époque s'y consacrèrent. On peut quand même citer Nicolas de Largillière qui fut un précurseur de Chardin.

C'est surtout la nouvelle richesse des Pays-Bas, générée par son commerce et ses marins, qui donna un formidable essor à ce genre de peinture dans laquelle excellèrent nombre d'artistes. Jusqu'en 1650 on ne parla que de pièces de fleurs, de fruits, de poissons ou de repas servis avant qu'apparaisse le terme de Still-leven, still signifiant immobile. En France, on ignorait celui-ci et on parlait de tableau en vie coye et ce fut que plus tard qu'on évoqua l'expression « nature reposée ». Quant au terme italien Natura morta, dérivé du latin, il fut probablement forgé dans les cercles académiques avec une certaine nuance de mépris.

Au XVIIème siècle, le thème de l’alimentation intéressait particulièrement les acheteurs de

Marie Demarcq, CPAV, Bassin de Valenciennes. 1

tableaux car la maison était un système économique autarcique et refermé sur lui-même produisant les denrées nécessaires à sa propre survie.

La production et la préparation des aliments constituaient les problèmes économiques les plus importants de la société, d’où l’importance des représentation de scènes de cuisines.

Les motifs de repas tirés de la Bible sont prétextes pour représenter les habitudes de la consommation, de l’état d’esprit à l’égard de la nouvelle richesse.

Poissons, viandes sont des figures de symboles théologiques, qui du point de vue de l’église représentent la volupté charnelle (« volupta carnis »).

Les vanités disparaissent peu à peu au 18ème siècle. Seuls des tableaux aux motifs de fleurs, purement décoratifs, subsistent. Chardin est le seul phare du genre à cette époque. Il ouvrira la voie à Cézanne et Manet.

Petit à petit, la nature morte devient un laboratoire de réflexion sur la création plastique. Les cubistes, les dadaïstes, les futuristes, Cézanne, Manet, revisiteront le genre en posant les bases de la peinture moderne.

Le XXe :

Pop Art, Nouveaux Réalistes et Art contemporain.

Au Xxe siècle, avec le développement de la société de consommation des artistes s'intéressent au rapport à la nourriture. C'est le cas des artistes du mouvement Pop Art qui se diffusent aux EU dans les années 60, du mouvement des nouveaux réalistes en France, et d'encore beaucoup d'artistes contemporains.

Chaque artiste du Nouveau Réalisme a détourné à sa manière le réel, utilisant des objets divers ou des rebus du quotidien. Daniel Spoerri (né en 1930) a choisi de fixer des restes de repas sur le plateau de la table et d'accrocher la table au mur: il appelle cela ses « tableaux pièges ».

En 1962, il invente le « eat art » ou art comestible. Il transforme les galeries en restaurant et organise des déjeuners après lesquels il réalise des œuvres avec les restes.

Le 27 Octobre 70 à l'occasion du dixième anniversaire du Nouveau Réalisme célébré à Milan, Daniel Spoerri organise le banquet funèbre du nouveau réalisme. Pour chaque artiste, il imagine un menu correspondant à sa spécialité artistique.

Ex : pour Arman : une accumulation d'anguilles et de poissons.

pour César : une compression de

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