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Asger Jorn

Compte Rendu : Asger Jorn. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Mars 2014  •  2 105 Mots (9 Pages)  •  1 004 Vues

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Avant de commencer, il faut savoir que l’œuvre d’Asger Jorn à été partiellement oubliée, dans la plupart des textes et des articles consacrés à l’artiste, son parcours est évoqué de façon fragmentaire et réduit essentiellement à deux groupe auxquels il a collaboré : Cobra d’une part, l’internationale situationniste de l’autre.

Asger Jorn nait en mars 1914 au Danemark sous le nom de Jorgensen. Il grandit au sein d’une famille modeste. Très jeune il souhaite être instituteur comme ses deux parents et intègre après une scolarité classique, l’école normale supérieure. En 1932 à l’âge de 18 ans il découvre l’art moderne lors d’une exposition itinérante et sous l’influence d’un peintre danois qu’il rencontre Martin Kaalund Jorgensen commence à peindre et dessiner. En 1936, il reçoit son diplôme de fin d’étude mais revient sur ses projets initiaux pour se consacrer à la peinture. Il quitte pour cela le Danemark la même année pour rejoindre Paris ou il intègre l’atelier de l’art contemporain de Fernand Léger. Il est formé à la peinture et au dessin par ce dernier. Il collabore à la même époque avec le Corbusier pour un décor du pavillon des temps nouveaux à l’exposition universelle de 1937 ainsi qu’a l’agrandissement d’une peinture de Léger pour le Palais de la découverte. Ce seront ces premières grandes productions bien qu’anonymes puisque signées par Le Corbusier et Léger. Les influences du milieu artistique parisien et des artistes qu’il côtoie à cette époque seront décisives pour son évolution future, il aura d’ailleurs du mal à s’émanciper de ces modèles. Il tente alors d’établir un nouveau langage plastique aux antipodes du style de Léger, de déconstruire ce qu’on lui a appris. Il expérimente différents techniques parmi lesquelles la peinture, le dessin, et la gravure mais peine à établir une unité de style. Comme on peut le voir dans ces trois dessins extraits de ses carnets, Asger Jorgensen expérimente plusieurs positions esthétiques dont un travail de la ligne mais sans aucune cohérence. Il s’agit de recherches éloignées. Il revient à plusieurs reprises à Paris durant les années suivantes et suit en parallèle l’enseignement de l’académie des beaux arts de Copenhague. Mais aux débuts de la seconde guerre mondiale en 1939, les relations intereuropéennes cessent, Asger Jorn rentre au Danemark et étudie l’œuvre de Wassily Kandinsky, Edvard Munch, Paul Klee, Joan Miro et d’autres tout autant que les données de l’art populaire et primitif nordique. Il met progressivement en place une nouvelle manière de peindre dominée par l’omniprésence d’une ligne fluide parcourant une multitude de formes colorées comme dans Sommerfaver datée de 1941. En complément de ses expériences artistiques, il rédige plusieurs articles dans lesquels il exprime ses conceptions de l’art pour les revues auxquels il collabore. Il ne reviendra à Paris qu’en 1946, mais participa durant ces six années à différentes tendances et groupes d’avant-garde.

Avec la fin de la guerre, Asger Jorgensen change son patronyme en Jorn, reprend contact avec le milieu artistique parisien, prend connaissance des dernières évolutions artistiques et rencontre de nombreux acteurs de la scène de l’art parmi lesquels Pablo Picasso, André Breton, Hans Hartung ou Wilfredo Lam... En 1947, il prend contact avec le groupe belge des surréalistes révolutionnaires emmené par Christian Dotremont, et parvient à rassembler de nombreux artistes aux préoccupations semblables pour fonder en novembre 1948 la revue CoBrA, acronyme de Copenhague, Bruxelles, Amsterdam : villes où vivent et travaillent l’essentiel des artistes collaborant à ce groupe parmi lesquels le danois Carl-Henning Pedersen, les hollandais Karel Appel et Constant ou encore le belge Pierre Alechinsky. Ce groupe puise ses racines dans plusieurs tendances d’avant-garde ayant vu le jour dans les années 30 et 40, citons pour le Danemark le groupe « linien » de 1934 et la revue helhesten publiée de 1941 à 1944 auquel collabora Asger Jorn qui proposait des œuvres lithographiées et d’articles consacrées à la création contemporaine.

Ayant des influences communes puisées dans la mythologie nordique et de différents arts primitifs (Scandinave, calligraphie orientale, symbolique africaine), chaque artiste développe son style propre mais marqué par une esthétique commune qualifiée d’informelle, d’expressionnisme abstrait ou encore d’ « expressionnisme primitiviste » par Willemijn Stokvis qui est un spécialiste du groupe.

Le groupe CoBrA marque une rupture avec le surréalisme classique de Breton, il refuse l’automatisme psychique, et préfère à la figuration, l’abstraction.

Ils militent en outre pour le décloisonnement des différentes disciplines artistiques et entreprennent des collaborations plus ou moins atypiques.

Parmi elles les toiles modification Cobra, datant de 1949, repeinte par Jorn, Appel, Constant, Corneille et Erik Nyholm ; la peinture-texte Il y a plus de choses dans la terre … d’Asger Jorn et Christian Dotremont de 1947-48 mais aussi la décoration au cours de l’été 1949 d’une maison d’architectes près de Copenhague.

Durant la période CoBrA, Jorn continue à voyager régulièrement à travers l’Europe et au-delà pour diffuser ses idées et découvrir de nouvelles cultures.

A partir de 1950, Jorn entreprend une série de « visions de guerre » marquées par le contexte international, et avant tout par la peur d’une troisième guerre mondiale.

En effet l’Europe se remet lentement des horreurs de la guerre, particulièrement de la découverte des charniers dans les camps de concentration nazis et des destructions atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki au Japon.

Et l’angoisse latente d’un conflit international est ravivée par la peur d’une nouvelle guerre entre le bloc communiste et l’occident.

Ces œuvres sont dominées par un bestiaire d’animaux fantastiques, hybrides, monstrueux, angoissant dont le sommet sera la toile Ørnens ret le droit de l’aigle peint en 1951, cette toile de taille modeste 74 x 60 cm interpelle par son traité expressif, dynamique, froid aux couleurs violentes et symbolise le spectre cauchemardesque de la mort.

Un dessin préalable à l’encre à été réalisé.

Au début des années 50 le style de Jorn est dominé par une facture très expressive, sombre et dynamique.

En 1951, des conflits au sein de CoBrA mette fin au groupe.

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