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Pareu / Pareoii

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Par   •  13 Août 2014  •  Commentaire de texte  •  415 Mots (2 Pages)  •  586 Vues

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PĀREU / PARÉOii

À l’origine, le reu était un vêtement fait d’un morceau d’étoffe en fibres végétales finement tressées ou de liber d’écorce battu (tapa), d’un mètre de large environ sur approximativement deux mètres de long, dont les femmes notamment se ceignaient les reins (pāreu) pour vaquer à leurs occupations domestiques.

Ce vêtement unique, qui arrivait au-dessus des genoux de ces dernières, devint au fil du temps, non plus simplement un vêtement, le reu, mais aussi le port d’un vêtement, pāreu, une manière de le porter, dans des circonstances particulières, liées au domaine du sacré notamment.

Ainsi, passer à proximité d’une enceinte religieuse par exemple, obligeait la personne à faire un détour, mais aussi à se dévêtir le haut du corps, en portant son vêtement rabattu, replié, roulé jusqu’aux hanches. Faire ce geste de respect se dit « e pāreu », soit « replier, rabattre, rouler son vêtement jusqu’aux hanches ».

Bien après que les Polynésiens aient délaissé les pratiques cultuelles anciennes pour épouser la religion chrétienne, et encore aujourd’hui dans nos familles polynésiennes, cette tradition séculaire qui consiste à montrer son respect en faisant le geste du pāreu continue d’être perpétuée dans les traditions d’accueil. Ainsi montre-t-on chaleur et respect à son hôte en l’accueillant de la gestuelle du pāreu, en roulant son reu, calé au plus bas de ses hanches : ce

geste honore l’hôte qui, de fait, devient un être sacré que l’on respecte et que l’on accueille donc, comme un « dieu ».

Toutefois, ce geste ancestral s’est quelque peu perdu dans la vie trépidante des temps modernes, et la fonction vestimentaire du reu a, petit à petit, supplanté la symbolique de son port, au point qu’aujourd’hui, le terme « pāreu » ne désigne quasiment plus que le vêtement, le morceau d’étoffe, de coton généralement, aux motifs fleuris et colorés dont on se ceint, que l’on noue autour de son corps de différentes manières, en fonction de son humeur, du temps qu’il fait, du lieu où l’on est et du moment de la journée, des personnes avec qui l’on est, et selon ses activités du moment.

E pāreu — c’est-à-dire porter le reu, aujourd’hui « le pāreu », francisé en « paréo » — : un geste vestimentaire venu des temps immémoriaux pour témoigner son humble respect aux divinités ; une gestuelle empreinte de traditions culturelles pour exprimer les valeurs fondamentales d’accueil polynésiennes ; un vêtement, très « couleur locale » et contemporain, une deuxième peau pour ressentir et vivre son identité polynésienne au naturel…

Texte :Hiriata MILLAUD.

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