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Modifications Corporelles : Le Tatouage, Son Histoire

Dissertation : Modifications Corporelles : Le Tatouage, Son Histoire. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  4 Avril 2013  •  2 580 Mots (11 Pages)  •  1 541 Vues

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L'origine du mot « tatouage » vient du tahitien « tatau » issu de l'expression « ta-atoua » qui est la combinaison de la racine « ta » signifiant « frapper, heurter » et du mot « atoua » qui signifie « esprit ». Les indigènes tahitiens tatouaient leur corps dans le but de s'accorder les grâces, la protection et les faveurs des esprits. La pratique du tatouage remonte à la préhistoire, elle était répandue dans le monde entier comme le monde de nombreux vestiges telles que des vases, des poteries, des figurines.. La pratique du tatouage ne signifiait pas toujours la même chose selon les époques ou les civilisations, elle pouvait être interprétée par une preuve de courage, un signe de deuil, une croyance, un signe de reconnaissance, lien avec la fertilité, valeur rituelle, emblème de séduction, symbole de protection, moyen de repère et d'identification...

Le docteur Berchon, traducteur du deuxième voyage de Cook en destination de Tahiti en 1772 employa le mot tatoo pour la première fois, le mot sera francisé en « tatouage » à la fin années 1700.

Le tatouage est une pratique certifiée en Eurasie depuis le néolithique. « Ötzi », l'homme des glaces découvert gelé dans les Alpes italo-autrichiennes, porte des tatouages thérapeutiques (petits traits parallèles le long des lombaires et sur les jambes). Les analyses au carbone 14 réalisées par la communauté scientifique estiment sa mort vers 3500 avant Jésus-Christ.

En Egypte, trois momies féminines tatouées sur les bras, les jambes et le torse, datant de 2000 avant Jésus-Christ ont été découvertes dans la vallée de Deir el-Bahari (près de Thèbes), leur description évoque de nombreux tatouages représentant des lignes parallèles et des points alignés. Tout comme en Egypte, plusieurs momies ont été découvertes dans la région de l'ancienne Nubie. En 1910, une première momie, datant de l'an 1500 avant Jésus-Christ est découverte par le britannique Cecil M. Firth sur le site archéologique de Kubban (environ 100km au sud d'Assouan). Elle présente des éléments de tatouage sur la région abdominale en forme de losanges pointillés entourés d'une double rangée de tirets. En 1961, de nombreuses momies tatouées ont été découvertes sur le site de fouilles françaises au village d'Aksha dans le nord du Soudan. Toutes les momies dont le sexe a pu être identifié sont des femmes, à l'exception d'un homme tatoué sur le visage. Le style de tatouage est le même qu'en Egypte et sur le site de Kubban, ils représentent aussi des motifs géométriques, des points et des lignes. Ces momies ont été estimées datant du 1er siècle avant Jésus-Christ, voir du tout début de l'ère chrétienne.

Trois momies tatouées ont été extraites du permafrost (sous-sol gelé en permanence) de l'Altaï, en Sibérie, dans la seconde moitié du XXe siècle (« L'Homme de Pazyryk » dans les années 1940, « La Dame d'Ukok » et « L'Homme d'Ukok » dans les années 1990), elles arborent des motifs zoomorphes (ayant la forme d'un animal) exécutés dans un style curviligne (avec des lignes courbes). « L'Homme de Pazyryk » est tatoué sur l'ensemble des bras, le dos et la poitrine. « La Dame d'Ukok » et « L'Homme d'Ukok » portent aussi des tatouages d'un style proche de la momie de Pazyryk représentant des animaux. Selon les estimations scientifiques, la datation de ces momies se situe entre le Ve et le IIe siècle avant Jésus-Christ.

Dans de nombreuses cultures, passer cette épreuve du tatouage permettait de montrer que la personne tatouée méritait par la souffrance d'accéder à un certain statut. Dans la douleur, l'individu faisait preuve de courage par cet acte. C'est ainsi qu'il honorait sa «marque». Pour de nombreuses tribus, ce rite s'adressait aux guerriers ou encore marquait le passage de l'adolescene à l'âge adulte.

Au début de notre ère, les Bretons arboraient de nombreuses corporelles souvent décrites comme des tatouages dans les récits de conquêtes de Jules César. Un historien romain du IIIe siècle, Hérodien, écrit à leur propos « Les Bretons se tatouent le corps de peintures variées et de figures d'animaux de toutes sortes. Voilà pourquoi ils ne s'habillent pas, pour ne pas dissimuler leurs dessins corporels ». Un grammairien du IVe siècle, Servius, est même convaincu que « les gens de Bretagne portent des tatouages » et que cette forme de marquage doit être clairement différenciée de la peinture corporelle.

Dans le Kojiki, « Chronique des faits anciens », un recueil de mythes concernant l'origine des îles formant le Japon, écrit en 712, on y décrit deux différents types de tatouages, un considéeé comme « prestigieux » pour les personnes illustres, les héros et les nobles, et un plus « vulgaire » pour les criminels et les bandits.

Sur pratiquement toute la surface du globe, du temps des Celtes, dans les pays arabes, en Océanie ou chez les Indiens d'Amérique, on retrouve cette même intention de se faire tatouer pour montrer son appartenance sociale ou son rang.

Néanmoins, le tatouage n'a pas vraiment eu son heure de gloire dans les cultures occidentales, à cause des condamnations d'une culture judéo-chrétienne. Au VIIIe siècle, le pape Hadrien bannit le tatouage, de même que toutes les marques corporelles d'inspiration païenne (croyance en plusieurs dieux). En outre, le judaïsme interdit toute inscription entaillée et marquée à l'encre indélébile (Deutéronome 14,1, Lévitique chap. 19 verset 28 « Vous ne ferez point d'incisions dans votre chair pour un mort, et vous n'imprimerez point de figures sur vous. Je suis l’Éternel »). De plus, les Normands, qui ont envahi l'Europe du Nord au XIe siècle, méprisent le tatouage. L'ensemble de ces interdictions et considération néfastes vis-à-vis du tatouage provoquent sa « disparition » durant de nombreux siècles en occident du IXe siècle au XVIIIe siècle ; à l'exception d'une mention par Marco Polo.

Ce n'est qu'en 1770 que les Européens « redécouvrent » le tatouage, lors des explorations dans le Pacifique Sud avec le capitaine James Cook. Dans la culture européenne, les marins en particulier étaient notamment identifiés avec ces marques jusqu'après la Seconde Guerre Mondiale. Ces mêmes marins européens se tatouaient souvent un crucifix sur tout le dos afin de se prémunir de la flagellation en cas de punition car c'était un crime de défigurer une image pieuse. Ce système d'identification est aussi, avant l'arrivée de la photo

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