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Les bagnes, une histoire refoulée?

Chronologie : Les bagnes, une histoire refoulée?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Février 2018  •  Chronologie  •  1 703 Mots (7 Pages)  •  642 Vues

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Un bagne est un établissement pénitentiaire de travaux forcés. Sa finalité est d’y envoyer certains criminels afin de pouvoir avoir une main d’œuvre gratuite. Les forçats qui sont envoyés aux bagnes sont appelés « bagnards ». Au XVème siècle, avant la création des bagnes, ces criminels étaient envoyés dans des galères (navire à rames et à voile latine sur un deux ou trois mâts) afin de servir en tant que rameurs durant leur peine. Les corps

pénitentiaires des galères seront supprimés en septembre 1748 par Louis XV car les galères étaient devenues des navires trop vieux technologiquement et leur force militaire était devenue fragile face aux autres vaisseaux de haut bord. Ces forçats qui ont dû quitter les galères vont donc être transférés vers des bagnes portuaires militaires de la marine. Les premiers bagnes portuaires créés avec le but Galère à deux mâts typique du XVIIIème siècle d’accueillir les bagnards étaient situés à Toulon,Rochefort et Brest. Le rôle des bagnards était d’effectuer des travaux dans ces ports. Mais les bagnards n’y seront pas appréciés par les ouvriers et les travailleurs car ils proposent les même travaux pour beaucoup moins cher. Ils représentent une concurrence très rude pour certains commerçants. C’est ainsi que l’idée d'éloigner de la métropole les criminels condamnés aux travaux forcés et les opposants politiques condamnés à la déportation fit son chemin. Influencé par l’exemple du gouvernement britannique, qui avait envoyé des milliers de prisonniers en Australie dès 1717, Napoléon III entendait ainsi débarrasser la société française de ses éléments les plus dangereux, tout en développant cette lointaine colonie grâce au travail des forçats. La Guyane fut choisie en 1852, en outre, car quelques années après l'abolition de l'esclavage, en 1848, il y manquait sacrément de main-d’oeuvre, notamment pour y développer la culture et pouvoir ainsi y étendre sa population. Les 5 000 Guyanais sont les premiers surpris par ces arrivées de masse.

2) Une certaine volonté de colonisation: multiplicité des localisations pour étendre son empreinte et tentative d’intégration des femmes, pour une politique de natalité.

Avec la croissance de l’importance des colonies d’outre-mer vers 1840, les politiques cherchent à éloigner les criminels hors de France et décident de créer des bagnes dans les colonies, ceci afin d'aider les colonies à se développer avec une population à faible intérêt pour l’État.

Les bagnes vont s’étendre des îles du Salut, au large de Kourou, au fleuve le Maroni. Lorsqu’on pense au “bagne”, on pense “Cayenne - Guyane” mais en réalité il y a eu non pas un, mais une multiplicité de pénitenciers pour étendre l’empreinte coloniale, mais aussi pour des raisons d’opposition entre Métropole et Colons. Le bagne s’installera partout - par des pénitenciers de petite taille mais pas à Cayenne - le siège de l'autorité gouvernementale - qui refusera en effet le bagne. La chambre de commerce de la ville le dit tout net: «Nous ne voulons pas de cette plaie chez nous ! » Alors, on repousse les bagnards le plus loin possible, vers le nord. Ne seront implantées au sud que de petites entités, comme le pénitencier de la Comté, qui n'hébergent souvent qu'une poignée de condamnés, tandis que Cayenne se contente d'un dépôt accueillant les détenus ayant accompli leur peine. Cela n'est en rien comparable avec les 2 000 bagnards de Saint-Laurent-du-Maroni. Du jamais-vu, en France ! On a créé de toutes pièces, là-bas, sur les rives du Maroni, une ville destinée aux détenus. Saint-Laurent aura le statut de commune pénitentiaire jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Pour favoriser le développement des colonies, on enverra aussi dans les bagnes des femmes volontaires qui auront pour but de se trouver un mari et fonder une famille. Malheureusement pour la plupart des femmes qui tombent enceintes, s’en suivra un avortement car ces femmes ne voulaient pas que leur descendance vivent dans des conditions si terribles que celles des bagnes.

Pour autant, cette politique d’extension géographique et de place des femmes se nomme la colonisation pénale et marque un tournant important dans l’histoire des bagnes car le but des bagnes n’est plus seulement de faire travailler les forçats, mais aussi de profiter de cette main d'oeuvre pour coloniser des régions isolées à moindre frais.

3) Outre cette multiplicité de bagnes, il y aura, au fil du temps, différents types de bagnards: les «transportés», les «déportés», les «relégués» jusque 1885 …

Le bagne a vu évoluer, au fil du temps, “sa population de bagnards”, envoyés hors de France. De la seule finalité de rétention, il est devenu un moyen moral de rédemption par le travail , “offert” aux “hors-la-loi” jugés dangereux pour la société, et devant racheter leur peine par le travail fourni au bénéfice de la nation. Puis, le bagne s’est étendu à des “cibles” plus larges que l’on pourrait définir comme “hors-de-la société”, et qui permettaient à la fois, face à la pression sociale, de rassurer la société bourgeoise, en recherche d’une protection sécuritaire renforcée, mais aussi de créer de la richesse économique à coût quasiment nul. Cette double dimension sociétale et économique a entraîné une augmentation du nombre de bagnards par l’extension de la peine

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