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La culture fait-elle l'homme ?

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Par   •  9 Décembre 2018  •  Dissertation  •  2 580 Mots (11 Pages)  •  1 300 Vues

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      L'homme et la culture sont apparus en même temps, comme si l'humanité ne pouvait apparaitre que culturellement. La culture est un ensemble de productions artificielles par lesquelles l'homme s'éloigne de la nature. A priori, l’humanité de chaque être humain relève de l’évidence et personne n’a passé de test pour être reconnu comme humain. Pourtant, si chacun appartient à la même espèce, l’humanité ne peut pas se réduire à une simple appartenance génétique commune. Ainsi, si d’un côté on peut considérer que la nature nous fait hommes dès la naissance, la culture semble nous indiquer que la nature ne suffit pas et que l’humanité doit être acquise par un travail régulier à effectuer  par soi-même. Que peut-on penser de ce processus? Peut-on dire qu'elle le transforme au point d'en faire ce qu'il est ? L'homme ne devient-il lui-même que grâce à ce processus de transformation qu'est la culture ? Ou, au contraire encore, peut-on craindre ou constater que la culture "défait" l'homme ? Nous serons donc amenés à évaluer le rôle de la nature dans la production de l’être humain, avant de montrer si la culture fait-elle vraiment l'homme.

      On associe souvent l’idée de culture à celle de nature. Il existe beaucoup de préjugés sur ces 2 idées. Par exemple, on peut traiter quelqu’un de sauvage quand on trouve qu’il n’est pas cultivé ou civilisé et donc on ne le considère pas comme un Homme car on le trouve trop  naturel ou alors on va parler de « contre-nature », comme si certains hommes ne seraient plus des hommes. Ces préjugées sont contradictoires car on critique celui qui est trop naturel et celui qui est contre-nature. Peut-on vraiment distinguer le naturel et le culturel de l’homme ?

Au sens individuel, la culture c’est la formation de l’esprit au cours de l’éducation. D’ailleurs on dit « se cultiver » pour dire : former son esprit. Mais il y a aussi la culture au sens collectif qui est l’ensemble des pratiques, des croyances et des connaissances propres à une communauté, transmises de génération en génération. Il existe plusieurs cultures, chacune à une identité et une histoire propre comme la culture musulmane, la culture chrétienne ou la culture catholique. Enfin, il y a la notion de culture au sens universelle, qui a un processus de développement artificiel, c'est-à-dire basé sur le travail humain, s’oppososant à la nature. On peut citer par exemple la société, le travail ou la religion qui sont des phénomènes culturels universels. Ces 3 sens de la culture sont liés à une triple identité de l’homme : son identité individuelle, collective et universelle. Elles sont indissociables car l’homme est à la foi un être humain, un membre d’une ou plusieurs cultures et un individu singulier. Mais est ce qu’il existe vraiment une nature humaine ?

La nature humaine permet de savoir que l’homme à une identité qui ne changera pas grâce à des propriétés qui sont l’inné (ce qui est donné à la naissance) et l’acquis (ce qu’on devient par contact avec notre environnement). L’inné aurait été transmis par l’hérédité biologique par exemple notre anatomie ou nos besoins vitaux alors que le culturel serait de l’acquis. La première conséquence à cette notion de « nature humaine » c’est qu’elle permet de créer l’humanité comme un tout, indépendamment des différences culturelles. La deuxième conséquence c’est que si on part de l’idée qu’il existe bien une nature humaine, alors celui qui ne correspond pas aux critères de cette nature peut être rejeté de l’humanité. Et même certaines coutumes pourraient être considérées comme « contre-nature » comme l’homosexualité.

On peut dire que l’idée de nature humaine permet de penser que la nature passe devant la culture. Le naturel et le culturel permettraient de concevoir une humanité universelle mais ça peut aussi être utilisé pour exclure certains hommes de l’humanité. Est-il vraiment possible de parler de nature humaine ? Est-ce que l’idée de nature humaine n’est pas facilement utilisable pour rejeter celui qui ne nous ressemble pas ?

 L’enfant sauvage est un film de François Truffaut inspiré d’une histoire vraie, celle de Victor de l’Aveyron, enfant de 10 ans retrouvé dans les bois du Tyran semblant avoir été abandonné très jeune et avoir vécu en pleine nature se comportant ainsi comme un animal. C’est un exemple qui nous montre qu’il n’y a pas vraiment de nature humaine universelle dans le sens où on aurait des caractéristiques qui nous différencierait des animaux. Ce qui constitue l’homme dépend de la culture car on voit dans le film qu’on est obligé d’apprendre à marcher à l’enfant sur les deux pieds mais qu’il n’y arrive pas, l’identité de la culture dépend donc de son environnement. Pour définir la nature humaine, il nous reste uniquement des fonctionnements biologiques mais ceux-ci ne permettent pas de différencier l’homme et l’animal et donc ne permettent pas de définir une nature humaine. On appelle souvent « naturel » ce qui n’est souvent qu’une valeur culturelle et on le fait pour donner à cette valeur un caractère universelle. Par exemple certaines personnes pensent qu’être orgueilleux et ambitieux viendrait de la nature de l’homme alors qu’une femme serait plutôt douce et sensible par nature. La société nous éduque et  nous apprend des gestes,  à parler, à nous situer dans le temps … Et on assimile inconsciemment ces habitudes comme naturelles et du coup la culture devient une seconde nature. On confond donc des pratiques culturelles avec des déterminations naturelles. Il n’existe donc pas de nature humaine car tout dans l’homme est culturel.

       On peut dire que la culture fait l'homme dans le sens où elle le façonne. Cela peut paraître évident qu’elle implique un ensemble de transformations par lesquelles l'homme est changé. Ce que l'homme est devenu aujourd'hui est le fruit du processus d'évolution qui est la culture. Les acquis de la culture sont déterminants pour l’homme. Ils sont à l’origine des savoirs, qu’on peut diviser en deux catégories : les savoir-faire et les connaissances. Les savoir-faire sont cruciaux car l’homme, sans techniques, ne peut survivre, comme dans le mythe de Prométhée, son corps ne pouvant subvenir à ses besoins. Et les connaissances constituent le cadre général dans lequel l’homme baigne. Or ce qui détermine l’homme, c’est justement ce double mouvement avec la nature construit par dessus la celle-ci : d’une part parce qu’il la transforme  comme la scène finale de La Planète des singes, mais aussi parce qu’il en parle avec le rôle du langage, tout à fait particulier chez l’homme puisqu’il n’est pas instinctif.

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