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Fiche de lecture Retour à Reims

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Par   •  17 Mars 2021  •  Fiche de lecture  •  1 017 Mots (5 Pages)  •  1 359 Vues

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Nicolet Louise                 fiche : retour à Reims

Didier Eribon est né le 10 juillet 1953 à Reim, c’est un sociologue et philosophe francais. Il a aussi été professeur à la faculté de sciences humaines et sociales et philosophie de l’université d’Amiens et chercheur au centre universitaire de recherches sur l’action publique et politique. Il est né dans un milieu modeste d’un père ouvrier et d’une mère femme de ménage. Dans son adolescence, il milite un temps dans une organisation trotskiste qu’il abandonne ensuite, jugeant alors que la politisation des questions sexuelles passe « par une mise à distance du marxisme qui ne considérait comme politique que ce qui relevait de la domination de classe. Didier Eribon est l’auteur d’une quizaine de livres, dans les domaines de la philosophie, de la sociologie et l’histoire des idées.

Retour à Reims est un essai autobiographique de Didier Eribon paru le 30 septembre 2009. Après la mort de son père, l’auteur retourne a Reims qui est sa ville natale, et retrouve donc donc sa mère, son milieu d’origine avec lequel il avait rompu des années auparavant. Il décide dans ce grand livre de sociologie et de théorie critique, de se plonger dans son passé et de retracer l’histoire de sa famille. Evoquant le monde ouvrier de son enfance, restituant son ascension sociale, il mêle à chaque étape de ce récit intime les éléments d ‘une réfléxion sur les classes sociales, la politique, le vote, la démocratie…  Dans ce livre, Didier Eribon expose et analyse certains des determinismes sociaux qui ont pu peser sur lui et le définir, la démarche est critique, autoréflexive. Il raconte comment il a été amené à choisir de quitter Reims et sa famille et pourquoi il a couper les ponts avec celle ci. En effet partir, c’est mettre en place des conditions pour se changer soi-même.  Mais comment il n’a aussi pas tout perdu de son passé, il déclare « Les traces de ce que l’on a été dans l’enfance, de la manière dont on a été socialisé perdurent même lorsque les conditions dans lesquelles on vit à l’âge adulte ont changé » .Didier Eribon qui n’a presque que travaillé sur la vie intelectuelle francais ou sur les questions relatives à la sexualité dans ses ouvrages, ici veut se pencher sur des questions concernant la classe ouvrière, pauvre, et sa propre naissance au sein de cette classe.  L’objet central dans Retour à Reims est donc la création de soi au-dela l’appartenance à tel groupe, à telle classe. Dans ce livre, l’auteur analyse le fait que les normes de la classe ouvrière dans laquelle il est né et a grandi s’imposent et comment elles produisent de l’inclusion et de l’exclusion. Mais s’extraire de ces normes est au final seulement devenir quelqu’un d’autre que ce à quoi sa classe d’appartenance le destinait grâce a l’adoption de nouvelles manières, règles de pensée, autre ethos : une condition de tout cela étant la négation de la classe ouvrière ici. Didier Eribon va s’interroger sur ses propres choix intellectuels à travers l’autoréflexion. Comme la classe ouvrière ne devait plus exister dans sa vie individuelle, elle ne devait plus exister dans son travail intellectuel.  Le propos de Didier Eribon n’est cependnat pas totalement autobiographique ou mémoriel, il souhaite illustrer les analyses de Bourdieu par son propre vécus. L’auteur est en effet un proche de Bourdieu, de Foucault, s’inscrivant dans une pensée critique du monde social. Ainsi, il cite le cas de ses frères qui n’ont pas accédé aux études longues, comme un exemple parmi d’autres de le sélection sociale qu’opère le système scolaire, l’auteur cite : « Car ils sont tôt tracés, les destins sociaux ! ». Lors de son retour chez sa mère, il se rend compte que sa trajectoire ascendante lui a fait profondément intégrer une forme de honte de ses origines, une occultation de tout ce qui le liait à sa famille. Par exemple, il cite une anecdote qui nous semble manifeste : alors qu’il est étudiant à Paris, il croise dans la rue son grand-père circulant en mobylette pour aller laver les carreaux de boutiques en ville. Cette rencontre le « gêne, le terrorise » à l’idée qu’on puisse le voir avec un tel individu, il  se demande ce qu’il aurait pu répondre si on lui avait demandé avec qui il discutait. Il explique qu’il était constamment tiraillé entre deux sentiments : une haine sourde à l’égard de sa famille, un rejet de leurs ethos et habitus, contradictoire avec sa volonté de lutter contre la domination sociale, et se rends compte qu’il reproduit les jugements et les catégories de pensées de « dominants ». Dans la troisième partie de l’ouvrage, Didier Eribon revient sur le positionnement électoral de sa famille. Il décrit « l’affiliation naturelle » de ses parents et grands parents au parti communiste, changée à partir des années 1980 pour celle du front national. L’auteur s’interroge sur les propos que tenait son père à l’époque, il pestait contre les étudiants qui « voulaient nous dire ce qu’il faut faire » et qui « dans dix ans viendront nous commander ». Il tente ensuite d’expliquer la montée du Front national ches d’anciens électeurs de gauche. L’arrivée au pouvoir des socialistes en 1981 explique pour lui la progressive désaffection des classes populaires pour les partis de gauche et leur d étournement vers l’extreme droite.

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