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Comment expliquer l'engagement politique ?

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Par   •  5 Juin 2022  •  Dissertation  •  1 455 Mots (6 Pages)  •  322 Vues

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A l’approche des élections présidentielles de 2022, le thème de l’engagement politique ressort très fortement avec des sondages qui prévoiraient plus de 30% d’abstention au 1er tour. L’engagement politique se traduit par différentes formes variées : le vote, le militantisme, l’engagement associatif et la consommation engagée.

Malgré tout, les individus restent homo-economicus, c’est-à-dire qu’ils raisonnent en termes de coûts/avantages. Des lors, on peut parler de paradoxe de l’action collective, car le choix rationnel des individus qui aurait intérêt à se mobiliser les amènent à ne pas engager d’action. Ils se comporteraient donc en passager clandestin en voulant profiter des avantages sans subir les coûts.

L’engagement politique peut-il s’expliquer juste par des variables socio-démographiques ?

Nous commencerons par aborder les différentes variables socio-démographiques, puis nous nous pencherons sur les autres variables qui peuvent expliquer l’engagement ou le non-engagement politique.

        L’engagement politique s’explique par des variables démographiques, telles que le sexe, l’âge et la PCS, mais aussi par la socialisation primaire.

Le sexe joue un rôle dans certaines formes d’engagement politique, et plus encore depuis l’émancipation de la femme. Lors des élections, tous types confondus, autant d’hommes que de femmes votent. On peut affirmer que les hommes ont plus le goût du militantisme, c’est-à-dire le fait de participer à des actions menées par un syndicat, un parti ou un mouvement social. On peut dire que les hommes sont donc plus engagés dans les partis politiques et les syndicats, alors que les femmes seront plus engagées dans des associations humanitaires, caritatives, pour le respect des droits. Malgré tout, depuis les années 1990, les femmes sont de plus en plus engagées dans la politique. Par exemple, de 1958 à 1993 les femmes représentaient seulement entre 1% et 5% des députés, avec une augmentation très faible, mais depuis 1993, on observe une augmentation croissante passant de 5% à 40% en 2017. Le taux de femmes parmi les députés entre 1993 et 2017 a été multiplié par 8, et nous pouvons espérer que d’ici quelques années la parité soit établit (doc 3).

L’âge est un critère important pour expliquer l’engagement politique. Il faut d’abord dissocier l’âge de la génération : l’âge est un chiffre qui détermine la situation d’un individu dans le cycle de vie, alors que la génération est l’ensemble des individus nés à un même moment et donc vivant à un même moment. On observe que les jeunes sont très faiblement engagés dans les syndicats, que leur engagement se traduit plutôt par des actions temporaires, ponctuelles, avec des revendications plus pragmatiques, plus idéologiques, des actions plus polyvalentes. On appelle cela l’engagement post-it. Les jeunes sont donc engagés politiquement dans des formes protestataires avec des structure peu organisées. Par exemple, un jeune va un jour aller militer pour l’écologie avec une marche pour le climat à Strasbourg et la semaine d’après faire une manifestation pour la Gay Pride. L’écart d’abstention entre les 25-29 ans et les 65-69 ans était très élevé au 2nd tour des élections législatives de 2012, presque 40 points de pourcentage d’écart, ce qui montre que les jeunes votent moins que les plus âgés (doc. 2).

En fonction de sa Profession et Catégorie Socio-professionnelle, l’engagement politique n’est pas le même. Plus on a de diplôme, plus l’intérêt pour la politique est grand. De même, plus on est intégré socialement, plus on possède un capital culturel, et donc plus la participation à la vie politique en général est grande. Les personnes les plus diplômées se sentent plus compétentes et à l’inverse les personnes des milieux plus populaires se sentent incompétentes, voire illégitimes. On peut aussi utiliser l’expression « cens caché », c’est-à-dire que bien que l’accès au suffrage soit ouvert à tous, bien que la population puisse adhérer à des associations, certaines catégories de la population se sentent exclues, d’elles-mêmes, par leurs compétences ou incompétences. Lors des élections de 2017, l’écart du taux d’abstention entre les ouvriers et les cadres étaient de 25,8 points de pourcentage, ce qui montre que les cadres votent plus que les ouvriers, et que la PCS joue un rôle important dans l’engagement politique (doc. 2).

Au-delà de ces variables socio-démographiques, on peut aussi parler du rôle que joue la socialisation primaire sur l’engagement politique. D’après Durkheim, la socialisation est le processus d’apprentissage de normes et de valeurs par des instances de socialisation comme la famille, l’école et les amis. La socialisation primaire est surtout faite par la famille. C’est-à-dire qu’en fonction de l’engagement politique des parents, de la famille, les enfants auront tendance à le reproduire. Les convictions et valeurs transmises lors de la socialisation primaire seront d’autant plus forte dans la vie future de l’enfant. Il est prouvé que les enfants votent, en général, comme leurs parents, ou au moins sont de même bord politique que leurs parents. Si dès leur plus jeune âge les enfants sont emmenés à des manifestations contre une cause par exemple la cause animale, ils auront tendance à être plus engagés par la suite dans leur vie d’adulte. Par exemple, un enfant qui est amené à faire des manifestations pour l’écologie avec ses parents durant toute son enfance est plus à même de voter pour des partis écologistes à sa majorité.

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