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Suffit-il d'avoir le choix pour être libre?

Dissertation : Suffit-il d'avoir le choix pour être libre?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Mars 2021  •  Dissertation  •  1 477 Mots (6 Pages)  •  807 Vues

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Dissertation de Philosophie                

1er sujet (dissertation) : suffit-il d'avoir le choix pour être libre ?

« J’appelle libre, quant à moi, une chose qui est agit par la seule nécessité de sa nature ; contrainte, celle qui est déterminée par une autre à exister et à agir d’une certaine façon déterminée » a dit Baruch Spinoza. Il expose de ce fait deux mots aux sens opposés. Être libre se définirait donc par le choix, qui se définit lui par un ensemble de choses qu’on a possibilité de choisir. Une liberté sans possibilité de choix paraît donc dénuée de sens, cependant, réduire la liberté à l’existence de choix n’est qu’une définition restreinte de la liberté. On peut donc se demander si la liberté est « d’avoir le choix » ou se détermine-t-elle de manière plus vaste ? Dans un premier temps, nous nous pencherons sur le fondement de la liberté qui s’appuie sur l’existence d’un choix parmi plusieurs possibilités, dans un deuxième temps nous nous interrogerons sur les contraintes dans l’idée de réduire la liberté simplement à l’action de choix, puis dans un troisième et dernier temps, nous développeront le fait qu’être libre ne peut qu’être le fruit d’un acte réfléchit au préalable et assumé.

La liberté se définit par l’état de quelqu'un qui n'est pas soumis à un maître. Elle est l’essence du choix. Effectivement, son principe repose sur la possibilité de choisir entre une multitude de choix exposés. Sans cela, la notion de liberté n’aurait évidemment aucun sens. Le choix représente une possibilité, une alternative et donc une liberté de décision propre à l’individu. Au contraire, une possibilité unique met entre parenthèse cette notion de choix car elle ne permet qu’une seule issue. Cela revient donc à imposer une direction et donc à faire obstruction au principe de liberté.

Cependant, le sentiment d’être libre est un fait de conscience qui nous semble évident. Instinctivement, on se sent libre de faire ce qu’on veut comme on le souhaite. C’est ce qu’on appelle le libre arbitre. Il consiste en l’idée de la présence dans la conscience d’un pouvoir indéterminé et absolu de vouloir. Selon Descartes par exemple, il ne peut y avoir de liberté sans libre-arbitre réel, ce qui repose précisément dans la possibilité de choisir. Le choix est donc un processus imposé qui nous donne le sentiment d’être libre. De plus la possibilité de choisir laisse une place à notre jugement personnel. Paramètre fondamental dans le principe de liberté. Au final, si le simple fait d’avoir le choix suffirait pour être libre, alors la notion de liberté ne serait réduite qu’à ce simple facteur et remettrai en cause tout autre critère définissant ce qu’est d’être libre.

Nous avons vu que la liberté reposait sur la possibilité de choisir entre plusieurs alternatives. La thèse émise dans la première partie ne contient cependant que trop peu d’éléments pour affirmer avec certitude que cette notion de choix représente forcément un fondement de la liberté.

Effectivement, la liberté de choisir et la liberté dans le choix sont deux choses différentes. Cela amène à nous demander si l’individu est vraiment libre si les choix qui lui sont imposés débouchent obligatoirement sur une alternative tragique. On rentre alors dans une situation de dilemme qui se définit par une situation difficile dans laquelle on doit choisir entre deux possibilités différentes, mais conduisant à un même résultat toujours regrettable. De nombreux exemples illustrent ce propos. L’exemple du choix entre la peste et le choléra, ou encore dans un registre plus artistique, dans des pièces de Corneille comme le Cid où le héros, Rodrigue, doit choisir entre l’amour de sa bien-aimée ou défendre l’honneur de son père en affrontant à mort le frère de celle-ci. Ces deux exemples permettent de nous montrer la dimension psychologique du choix et mettent en relief deux notions de la liberté. Il peut en résulter dans chacun des cas que nous sommes libres de choisir entre les différentes options énoncées. En outre, considérer que la liberté se résume au choix revient à oublier le contenu possible du choix. Peut-on alors parler de liberté dans les cas de confrontation d’un individu face à son destin funeste ou s’il ne maîtrise pas l’étendue de ses choix ? Au final le choix ne serait-il qu’une illusion pour feindre la notion de liberté ? C’est en ces termes que réside la question.

Effectivement, si on oppose le fait que le choix est une possibilité de choisir parmi un ensemble présenté et qu’être libre c’est justement s’affranchir de toutes actions imposées, on pourrait en déduire que le choix ne serait donc bien qu’un leurre de la liberté. Plusieurs philosophes remettent en question cette notion de choix et notamment de libre arbitre. Le libre arbitre étant la faculté de l’être humain de penser, décider et agir librement, par lui-même, sans aucune influence extérieure, certains pensent aux contraires que bien d’autres paramètres entrent en jeu dans nos agissements. « La liberté n’est que l’ignorance des causes qui nous déterminent » a dit Spinoza. Pour Spinoza, grand philosophe du 17ème siècle, il s’agit d’une illusion puisque le choix supposé est déterminé par des causes infinies qui déterminent chaque circonstance de l’existence. De plus, la seule liberté se situe dans la connaissance de cet état. Être libre, serait donc d’avoir conscience qu’on n’a pas le choix. Au final, la liberté ne peut se résumer qu’à la simple action du choix, cela est bien plus vaste et complexe. Le choix fait donc partie de la liberté sans pour autant en être l’unique élément.

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