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Schopenhauer, L’art d’avoir toujours raison

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Par   •  21 Mars 2016  •  Commentaire de texte  •  2 457 Mots (10 Pages)  •  9 867 Vues

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Explication de texte

Schopenhauer, L’art d’avoir toujours raison, (1831)

Dans cet extrait de L’art d’avoir toujours raison, Schopenhauer met en avant l’idée d’opinion commune. L’opinion est un avis propre à une personne, c’est un avis personnel. Cependant, cet avis bien que personnel, n’est pas vraiment quelque chose de fondé et de vrai. Or comment une opinion peut-elle être commune ? De quelle façon un avis personnel peut-il devenir un avis commun?

La thèse de l’auteur apparait alors «  Ce que l’on qualifie d’opinion commune, à bien l’examiner, l’opinion de deux ou trois personnes; et c’est de quoi nous pourrions nous convaincre si nous pouvions seulement observer la manière dont naît une pareille opinion commune. » C’est de là qu'il veut montrer d’où vient l’opinion commune et comment celle ci a bien pu se propager. A l’origine l’opinion commune vient de peu de personnes et pourtant elle réussit à se propager et peut avoir une grande influence. Il y a une sorte de paradoxe ici, comment ce qui est commun peut-il être partagé et comment peut-il venir de deux ou trois personnes ? L’opinion est censée être propre à chacun or, ici elle vient de deux ou trois personnes. Peuvent-ils avoir les mêmes opinions ? Est-il possible que tous pensent la même chose tandis que leurs avis ne sont aucunement fondés ? Peut-on de même défendre une opinion qui n’est pas la notre ? Comment l’opinion commune a t-elle pu se propager dans les esprits de tous, au fil du temps ?

Schopenhauer montre dans une première partie (lignes 1 à 9) la naissance, en quelque sorte, de l’opinion commune. Dans un second temps, on voit les conséquences de ces opinions communes sur les personnes et leurs esprits (lignes 9 à 15). Puis par la suite (lignes 15 à 21) Schopenhauer nous fait comprendre qu’il est désormais impossible de remettre en cause l’opinion commune et qu’elle sépare ceux qui adhèrent à l’opinion de ceux qui cherchent à s’en démarquer. Pour finir, il fait le résumé de ce qu’il a exposé précédemment avec une certaine ironie (lignes 15 à la fin).

Tout d’abord, il faut comprendre ce qu’est une opinion commune pour pouvoir assimiler sa naissance et sa création. Effectivement, une opinion est un avis donné par une personne or cet avis n’est pas fondé sur une vraie réflexion. L’opinion commune viendrait alors de plusieurs personnes?

Schopenhauer appuie sur le fait qu’au contraire à l’origine même, c’est « l’opinion de deux ou trois personnes ». Or cette idée est quelque peu paradoxale puisque comment ce qui est commun peut venir de seulement deux ou trois personnes ? Ce qui est « commun » exprime pourtant que cela est partagé par beaucoup de personnes. C’est ici que se trouve la première étape où il appuie vraiment sur l’idée que l’opinion commune viendrait de deux ou trois personnes. L’auteur utilise ensuite le mot « convaincre » qui souligne que nous pourrions être amenés à croire ou penser que l’opinion commune représente celui d’un petit nombre si l’on ne regarde pas comment elle se forme. Il sous entend aussi par « admettre » et « affirmer » que tout commence par le fait que deux ou trois personnes se mettent à certifier une chose qu’ils croient vraie sans avoir de preuves. Or ici, les personnes affirment sans preuve et n’ont pas besoin de faits fondés, elle peuvent donc affirmer n’importe quoi, ce qui est un risque. Il relève ensuite quelque chose d’important avec « on a fait la politesse de croire qu’ils l’avaient examinée à fond ». On comprend que les personnes auxquelles on a exposé cette opinion, malgré qu’elles n’y croient pas, n’ont pas osés contredire les deux ou trois personnes pensant avoir raison, c’est alors par pur respect qu’elles leurs ont laissées croire qu’ils avaient raison.

A partir de là, commence une deuxième étape, étant la conséquence de la première. C’est avec « préjugeant de la compétence de ceux-ci » que tout vient se compliquer. Schopenhauer veut montrer par là que, comme on a laissé croire aux premiers qu’ils avaient raisons, d’autres vont alors penser que leur opinion est vrai ne tenant compte que de l’avis de ceux qui ont fait croire d’être d’accord par simple politesse. Parce qu’une personne a voulu faire preuve de politesse pour ne pas blesser ceux qui pensaient avoir raison, d’autres vont croire à cette opinion plutôt par confiance. Or ceux-ci, en admettant cette opinion, vont tomber dans l’illusion sans en être vraiment conscients.

Pour finir, la deuxième étape en a engendrée une troisième. Celle-ci s’articulant autour d’ « un grand nombre d’autres gens ». L’auteur montre alors l’effet « boules de neige » ou « effet de foule », c’est à dire que de plus en plus de personnes vont croire à l’opinion des premiers sous prétexte qu’ils sont plusieurs à y croire et que donc l’opinion est vraie. Schopenhauer appuie cet argument avec le « car » qui montre bien d’où vient la cause et « paresse intellectuelle » qui explique bien qu’ils ne vont alors plus chercher si l’opinion est vraie mais vont l’admettre sans chercher la moindre preuve. Ils choisissent la simplicité et se plongent alors dans l’illusion. On s’oppose à la « politesse de croire » ici, puisque que les gens savaient que ce n’étaient pas vrai or maintenant avec cet argument ils pensent que l’opinion est vraie. Inconsciemment, ce sont ceux qui ont eu la politesse de laisser les premiers croire qu’ils avaient raison, qui ont permis à l’opinion de se répandre et de devenir une opinion commune.

Schopenhauer utilise différentes étapes pour illustrer la naissance de l’opinion commune et la façon dont elle s’est diffusée. Cependant, la naissance d’une telle opinion a des conséquences plus ou moins importantes.

Une fois adoptée par tous ou presque, que devient l’opinion commune ? Mais surtout a t-elle un impact sur la société ?

Désormais, Schopenhauer insiste avec « c’est ainsi que de jour en jour » sur les conséquences et sur ce que va engendrer la diffusion de l’opinion commune. La suite de cette phrase est assez explicite et montre que comme l’opinion commune s’est répandue, le nombre d’ignorants a augmenté. Les personnes se mettent de plus en plus à croire à des choses dont ils n’ont finalement aucune certitude mis à part le fait que tout le monde a cette même opinion. La population est alors plongée dans l’ignorance. Au début, cela pouvait être volontaire car l’on préférait croire les autres, le plus

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