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Qui suis je?

Dissertation : Qui suis je?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Décembre 2018  •  Dissertation  •  1 017 Mots (5 Pages)  •  488 Vues

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La question « qui suis-je » admet-elle une réponse exacte ?

En posant la question « qui suis-je », on cherche une réponse identitaire qui porte sur plusieurs dimensions: psychique, existentielle ou encore physique. On ne pose jamais cette question car elle amène une certaine évidence, on se connaît. Alors n’est-il pas possible de répondre à cette question de manière exacte ? Dans la mesure où, je suis moi, et par conséquent aucun acteur extérieur ne peut m’empêcher de me voir, de m’examiner, n’est-il pas possible de répondre exactement et aisément à cette question par une simple introspection ? Et pourtant, une réponse exacte est une réponse conforme à la réalité et doit donc en conséquent ne pas être subjective. Ma réponse risque d’être inexacte par son objectivité. Il semble donc qu’il soit impossible de répondre exactement à cette question. Mais la question qui suis-je porte aussi sur l’identité physique, quels sont les traits qui me caractérisent et qui me définissent ? Admettre que la question n’a pas de réponse exacte signifie que rien ne me définit, et par conséquent que je n’ai aucune consistance. N’est-il donc pas indispensable de penser que la question admet une réponse exacte pour que mon existence ait une cohérence ?  On peut en conclure que la question est loin d’être évidente, il est difficile de dire si elle admet une réponse exacte ou pas. En effet, puis-je me connaitre de manière objective ou dois-je accepter que mon identité ne peut être définie, que je n’ai pas de consistance ? Nous nous demanderons d’abord en quoi la question admet une réponse exacte, et ensuite pourquoi la question ne peut pas être résolue avec exactitude.

La question peut amener à chercher son identité, qui s’affirme en permanence. Il est un fait que si je me demande à tout moment qui je suis, la réponse qui me vient est mon nom. Non seulement je sais donc tout le temps qui je suis, mais j’ai même conscience d’être toujours le même malgré les modifications de ma personne : l’évolution de mon caractère, l’acquisition  de nouvelles connaissances, mes relations à autrui n’affectent pas mon identité. Certes, ce que je suis peut être transformé au cours du temps mais cela ne change la personne que je suis. J’ai perpétuellement conscience que le référent du « je » que j’emploie pour parler de moi au passé, au présent ou bien encore au futur, est toujours le même. L’exacte réponse à la question « qui suis-je ? » consisterait donc en une affirmation de la permanence de ma personne que symbolise, par exemple, mon nom.                                                Cependant, poser que le « je » existe et même montrer qu’il n’est pas possible de penser que « je » ne pense pas, affirmer la conscience de soi ne constituent pas des réponses à la question « qui suis-je ? ». Déterminer ce qu’est cette chose qui pense en moi et que je désigne par « je », ce n’est pas non plus répondre, ou, en tout cas, ce n’est pas répondre exactement à la question « qui suis-je ? ». Il s’agit en effet de réponses décalées. Nous pouvons juste affirmer qu’il s’agit de réponses, respectivement, aux questions « suis-je ? » et « que suis-je ? ». Autrement dit en qualifiant le « je » qui pense de chose pensante, par opposition à la chose étendue, Descartes ne qualifie pas un sujet personnel et particulier mais bien la nature de tout sujet possible. Or la question « qui suis-je ? » suggère, par le recours au pronom « qui », une réponse beaucoup plus ciblée et individuelle. En d’autres termes, il faudrait, pour pouvoir donner une réponse exacte à la question, montrer la possibilité de l’introspection, la possibilité d’un examen détaillé du moi ; il faudrait pouvoir qualifier exactement ce « je » à partir duquel s’élaborent toutes mes pensées.                                                                                        Il faut toutefois préciser que cela suppose que mon identité est à chercher principalement dans les éléments conscients
de ma personne. Si je peux dire exactement qui je suis grâce à la seule introspection ou grâce à la seule conscience de moi, cela signifie que seuls ne sont pris en compte les éléments auxquels
la conscience a accès. Ces éléments sont, par définition, des éléments conscients et non inconscients, ni même physique (je ne suis pas pleinement conscient de ce qui advient dans mon
corps).


C’est ainsi que cette réponse ferme à la question « qui suis-je ? » est obtenue, par Descartes, par une
introspection qui l’amène progressivement à se couper de tout ce qui ne relève pas de la seule conscience, dans les Méditations métaphysiques
notamment. En effet, Descartes y cherche une certitude qui puisse servir de point de départ pour fonder l’ensemble de son savoir. Or, dans cette quête, il est progressivement amené à douter de
tout, sauf d’une chose, de sa propre existence. Ainsi, cette certitude est déduite abstraction faite de tout excepté la conscience : il se coupe du monde extérieur, de son propre corps.
In fine, cela signifie que la substance du sujet peut être ramenée à la seule conscience. Si tel est le cas, il est alors tout à fait logique que je
puisse répondre de manière exacte à la question « qui suis-je ? » en m’appuyant, précisément, sur les données fournies par ma seule conscience.

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