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Quel est le sens de l’art pour l’homme ?

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Par   •  20 Mars 2021  •  Cours  •  2 294 Mots (10 Pages)  •  354 Vues

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IV Quel est le sens de l’art pour l’homme ?

Pourquoi l’homme se livre-t-il à cette activité ? A quoi sert l’art ? C’est la question du sens anthropologique de l’art.

1 L’art peut servir de moyen (être instrumentalisé)

On peut d’abord remarquer que l’homme se sert de l’art pour remplir des fonctions étrangères à l’art.

  • L’art sacré. Ex : Lascaux comme sanctuaire religieux selon Leroi Gourhan. Le Parthénon qui accueille la statue d’Athéna. L’art permet de figurer de l’abstrait, tout en lui conférant une « aura ».
  • L’art pédagogique : pour apprendre. Ex : Vitraux des cathédrales. L’intérêt de l’art est double : il permet la diffusion d’idées à un public qui ne sait pas lire, et il sacralise l’objet de son discours.
  • L’art instrument de pouvoir, de propagande : Ex : La peinture de Napoléon par David, qui valorise la personne de l’empereur. Il se couronne lui-même, il est sa propre cause comme Dieu. Le David de Michel-Ange (Placé devant le Palazzo Vecchio (siège municipal) à Florence, il symbolise pour le gonfalonier Soderini la détermination de la jeune république face aux Médicis). L’artiste est alors au service d’un gouvernement, il produit un « art officiel ».
  • Le contraire : L’art engagé. Ex : Guernica de Picasso, critique du bombardement nazi et fasciste d’un village espagnol en 1937. L’ambassadeur allemand rend visite à Picasso pendant la guerre, voit le tableau et lui demande : « C’est vous qui avez fait cela ? » « Non, c’est vous. » OU Banksy 2005, Graffiti d’une colombe qui s’envole sur le mur de séparation entre Israël et la Palestine.

Conclusion : Dans ces cas, l’art porte un message : il n’est qu’un moyen, au service d’une fin qui n’est pas proprement artistique.

Transition : Mais l’art peut-il avoir un sens, une signification en lui-même ?

2 Ce que l’art rend possible entant que tel (et pas comme moyen)

Pourquoi les hommes se livrent-il à cette activité apparemment inutile ? Que nous apporte l’art ? Propositions.

A L’art permet de purifier nos passions

  • Pour Aristote, l’art permet l’épuration (catharsis) des passions que ressent tout homme. Catharsis = « un allègement accompagné de plaisir », une libération apaisante, comme un médicament qui guérit d’une maladie. Comment ? 
  • La tragédie (ou la musique) représente une passion par un personnage (ou par les paroles d’une chanson). Ex : Antigone représente l’amour fraternel, Jason (Euripide) représente l’ingratitude, la lâcheté de celui qui abandonne Médée, qui représente la vengeance. 
  • Le spectateur s’identifie à ce personnage (mimésis) vit ce destin par procuration en éprouvant pour lui de la pitié, et de la crainte pour ce qui va lui arriver. NB : le spectateur se découvre donc animé par cette même passion, qu’il ressentait plus ou moins consciemment.
  • Mais le personnage a destin tragique car il a cédé à sa passion. Ex : Il meurt. 
  • Le spectateur comprend qu’il faut renoncer à cette passion. Il s’en libère.

Transition : Cette interprétation reste assez morale et intellectuelle : au fond, l’art nous permet de devenir meilleurs. D’autres interprétations de la catharsis existent :

  • Nous sommes « purgés » de la pitié et de la crainte elles-mêmes, ressentie pendant la représentation. C’est une thérapeutique : comme le vaccin soigne en inoculant le mal dans le corps, l’art soigne l’âme. On soigne le mal par le mal.
  • Nous sommes purifiés parce que réconciliés avec notre condition humaine : elle nous est montrée dans toute sa violence, nous la comprenons et comprenons qu’elle est supportable. Consolation métaphysique de Nietzsche. Ex : Œdipe est confronté aux grandes questions humaines (qui suis-je ? Ai-je mérité mon destin ? Ai-je été libre ?). Le spectateur réfléchit à sa condition, humaine.
  • Freud reprend l’idée en insistant davantage sur la dimension curative de l’art que sur sa dimension morale.

Chez l’artiste, l’œuvre permet l’expression des pulsion (sexe et agressivité) tout en le dirigeant vers un but élevé (la sublimation).

Ex : Dans Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci, 1919, Freud interprète le tableau La vierge, l’enfant et sainte Anne. Freud (à vrai dire il reprend Oskar Pfister – pasteur et psychanalyste suisse) pense voir un vautour dans le drapé étrange de Marie= « une image cryptique inconsciente.

[pic 1]

Or Léonard raconte ailleurs un souvenir « étant encore au berceau, un vautour est descendu jusqu'à moi, m'a ouvert la bouche de sa queue et, à plusieurs reprises, a heurté mes lèvres de cette même queue. » Il y a là un désir de fellation dans ce qui est certainement une « production imaginaire » de l’enfance, qui serait cohérente avec l’homosexualité de Léonard (non avérée, historiquement on ne lui connaît aucune relation sexuelle). Or dans le tableau explique l’origine de cette homosexualité : la queue unit le visage de la mère à l’enfant, donc par son homosexualité, Léonard veut retrouver le plaisir de la tétée, l’amour fusionnel pour sa mère refoulé (Œdipe). Léonard ne peut aimer d’autres femmes, pour rester fidèle à sa mère. Pour continuer à vivre cet amour, recherche « le pénis de la femme » (selon Freud, une théorie sexuelle infantile très répandue consiste à croire que la mère a un pénis, ce qu’on retrouve ensuite chez les fétichistes du pied ou de la chaussure). Freud explique l’homosexualité entre autre (plusieurs causes existent, comme des dispositions innées) par la tendresse excessive de la mère, souvent « masculine et énergique » et le retrait du père (ça a été le cas pour Léonard, qui n’a rejoint la famille de son père que vers 3-5 ans, et vivait seul avant avec Caterina). Pour continuer à vivre son amour refoulé pour sa mère, Léonard s’identifie à sa mère et aime les jeunes hommes comme elle l’a aimé enfant (à vrai dire il retombe dans l’autoérotisme).

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