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Qu'est-ce que penser ?

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Par   •  10 Avril 2017  •  Dissertation  •  6 424 Mots (26 Pages)  •  1 234 Vues

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LA PHILOSOPHIE EN QUESTION

Qu'est ce que penser ?

I/ L'énigme du nom de la philosophie

La philosophie apparaît comme une forme de savoir : philein → amour

                                                                                       sofia → sagesse

Or quand on le traduit, philosophie nous renvoie à l'amour de la sagesse, ce qui a de quoi nous surprendre, puisque ce qu'on attend d'un savoir c'est qu'il désigne un objet précis, une part du réel qu'il va s'efforcer de connaître.

Or, la philosophie désigne un concept abstrait.

Exemple : - la physique porte sur un objet précis (phusis → la nature)

  • Biologie : bios → vivant

                 logos → pensée

  • L'histoire désigne son objet d'autant que le terme même, exprime la science exercé et l'objet sur lequel porte cette science.

La philosophie ne désigne pas une part du réel clair, et nous abandonne face à un désir, un simple sentiment.

La pensée moderne s'est construite dans le refus de l'amour et de la subjectivité. Cela entre en contradiction avec l'exigence d'objectivité qu'une science et un savoir doivent respecter afin d’être reconnu comme vrai.

[pic 1]

Est ce qu'un savoir objectif existe ?

Comment faut-il comprendre cette exigence d'objectivité qui garantie pour nous la vérité d'une connaissance ?

 Savoir objectif : - Un savoir objectif est au plus de son objet ou en plein accord avec lui, ce savoir exprime pleinement cet objet sans rien laisser de côté.

C'est une partie de la définition du savoir vrai de Saint-Thomas d'Aquin au Moyen-Age. Il énonce qu'il y a vérité et qu'un discours est vrai si il y a « adequatio rei et intellecti » (adéquation entre la chose que je pense et ma pensée)

Autrement dit, ce que je pense exprime pleinement la chose que je pense .

  • On dira de même qu'un savoir est objectif quand le sujet de la connaissance s'efface devant l'objet qu'il cherche à connaître, afin de le connaître pleinement. Cela suppose que le sujet distingue/sépare, ce qui appartient à l'objet étudié et ce qui est uniquement dépendant de la façon dont il l'interprète.

Tout l'effort de la science à partir du  XVII° siècle repose sur cette distinction. Pour chercher une vérité sur le réel, il faut distinguer clairement ce que sont les choses et la façon dont elles nous apparaissent. Les sensations sont toujours relatives à la subjectivité.

Ce savoir objectif voudrait que le sujet mette de côté sa subjectivité ainsi que tout ce qui est relatif à lui-même, notamment son expérience,ses désirs, son opinion, et à fortiori ses préjugés.

Cette vérité objective est soutenue par Galilée qui fonde la science moderne au XVII° siècle. (cette science vient bouleverser toutes les théories existantes depuis 25 siècles)

Galilée dans son œuvre Le système des deux mondes oppose ainsi les « qualités premières » et les « qualités secondes » des corps physiques.

  • Qualités premières : ce sont les qualités que l'on peut attribuer objectivement à un objet mais qui ne dépende pas de l'expérience que l'on en fait. Tout ce qui est mesurable mathématiquement dans les corps physiques (quantité de mouvement, forme géométrique des corps) constitue les qualités premières des corps physiques.
  • Qualités secondes : ce sont les qualités sensibles que nous reconnaissons aux choses et qui sont purement relatives à l'expérience que nous faisons du monde. Pour Galilée, ces qualités sensibles doivent être mises à l'écart pour atteindre la vérité car elles nous apprennent plus sur nous même que sur la chose en question. Exemple : l'énoncé « la table est jaune » est scientifiquement incorrect car aucune couleur n'est jamais la qualité propre d'une chose puisqu'elle est purement relative à notre vision qui nous fait percevoir d'une certaine façon les ondes lumineuses.

[pic 2]

Conclusion, la vérité n'est pas à chercher dans les qualités sensibles selon Galilée mais dans les qualités mathématiques de la chose, il s'agit de mesurer le réel sans l'interpréter. Si ce qui est mathématiques est vrai, alors cela vrai aussi dans le réel également.

Un savoir objectif est comme nous l'avons vu, un savoir qui suppose que son sujet s'éloigne de son objet afin de se rapprocher le plus de la vérité en mettant de côté sa subjectivité.

Cela nous amène à dire, que la quête de la vérité est une sorte de libération de soi-même, qui permet de transcender son individualité et de dépasser ses limites, afin de s'élever à un savoir universel, c'est à dire un savoir qui exprime pleinement la vérité sur son objet et qui peut être partagé par tout être doué de raison.

[pic 3]

Or, on pourrait se demander en quelle mesure une telle objectivité peut-être pleinement accomplie ?

Comment peut-on prétendre se séparer pleinement de son expérience et de sa subjectivité ?

En effet, toute connaissance requiert un relation sujet → objet et donc forcément une part de subjectivité, car une connaissance totalement objective, serait sans sujet autrement dit, un néant de connaissance.

Un philosophe comme Kant dans Critique de la raison pure souligne la limite de l'objectivité de la science.

En effet, comme il le relève, « la chose en soi » sera toujours pour nous inaccessible et inconnaissable. Ce que Kant appelle « la chose en soi » est la réalité des choses, indépendamment de notre expérience et cela est inaccessible selon lui car on ne connaîtra les choses que par la façon dont elles nous apparaissent, selon les conditions qui ordonnent à la fois notre sensibilité et notre pensée.

[pic 4]

Est ce que cela veut dire pour Kant que la science serait impossible ?

Et qu'aucune science ne serait une forme de vérité ?

Pour Kant, il y a une vérité de la science mais elle consiste à ne pas éclairer un objet mais aussi à comprendre la façon dont notre conscience se rapporte à l'objet.

En ce sens, pour connaître objectivement le monde, il faut commencer par se connaître soi-même.

[pic 5]

Peut-on réduire le réel dans ce qui est mathématiquement mesurable ?

Et à ce qui serait mathématiquement exact ?

Comme le disait Nietzsche dans un passage de La volonté de puissance, « Qu'est-ce qu'on m'aura appris de la musique si on la réduit à un abrégé de formules mathématiques ? »

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