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Pourquoi refuse-t-on la conscience à l'animal ?

Dissertation : Pourquoi refuse-t-on la conscience à l'animal ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Octobre 2019  •  Dissertation  •  1 641 Mots (7 Pages)  •  913 Vues

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Dissertation

Pourquoi refuse-t-on la conscience à l’animal?

Personne ne refusera à l’animal une forme d’intelligence, les prédateurs savent quand et quelles proies attaquer et les proies savent qui sont leur prédateurs, les chimpanzés peuvent apprendre à compter et les cacatoès sont capable de déverrouiller un mécanisme complexe pour accéder à une récompense. Cependant admettre que les animaux ont une certaine intelligence ne revient pas à leur accorder une conscience. La conscience est définie par la connaissance plus ou moins claire qu’un sujet possède de lui-même, de ses états et de ses actes, c’est la capacité qu’a un individu de se penser. Mais quelles sont les raisons et le but du refus de donner la conscience à l’animal? Pour quelles raisons et dans quel but les hommes n’admettent-ils pas que l’animal puisse avoir une connaissance de ses actes? L’homme et l’animal sont-ils distincts par nature ou par degré? Nous verrons dans un premier temps par quels arguments peut-on dire que l’animal n’a pas de conscience puis nous verrons en quoi l’animal a une conscience. Dans une troisième partie nous verrons le but de ce refus d’accorder la conscience à l’animal.

Tout d’abord il faut faire une grande distinction entre la conscience et l’instinct. Les animaux possèdent l’instinct de manière innée : ils savent dès la naissance ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas manger. L’instinct est purement génétique tandis que la conscience repose principalement sur du vécu, des expériences et de l’apprentissage qui suit l’éducation. De ce fait, la conscience s’acquiert : les bébés ne se reconnaissent dans le miroir qu’une fois que les parents le leur ont appris, de plus l’utilisation du pronom “je” ne vient que quelques temps après l’apprentissage du langage ce qui montre que la conscience de soi n’est pas innée contrairement à la brebis dans le texte de Thomas d’Aquin. En effet, face au loup la brebis va instinctivement comprendre qu’il lui faut fuir, c’est un “comportement naturel, mais non libre” dit Thomas d’Aquin. La brebis sait naturellement que le loup sera plus fort mais elle n’est pas libre, elle est guidée par son instinct qui lui dicte de fuir. La même observation peut être faite avec les oiseaux migratoires, ils savent exactement où aller et quand pour échapper aux températures extrêmes grâce aux étoiles (d’après les expériences de Sauer en 1956). Donc l’instinct est indépendant de toute expérience personnelle, il est donc relatif à l’espèce et non à l’individu contrairement à la conscience qui par définition est la connaissance de soi, donc de son individualité. Ainsi les animaux ont l’instinct, on parle d’eux en termes d’espèces contrairement à l’homme duquel on parle en

termes d’individus, ceci peut donc expliquer que l’homme soit doté d’une conscience et pas l’animal.

Les animaux et les hommes sont différents par nature sur de nombreux points, par exemple si tous les animaux sont capables de communiquer, ils ne sont pas dotés d’une langue. Ils sont effectivement en mesure de s’échanger des informations telles que la présence d’un danger ou de nourriture cependant ils ne discutent pas comme les hommes ont coutume de faire : Descartes met en lumière cette différence dans la cinquième partie du Discours de la méthode et en conclut “Ceci ne témoigne pas seulement que les bêtes ont moins de raison que les hommes, mais qu’elles n’en ont point du tout” en effet sans langage il paraît impossible d’exprimer sa pensée car dans la langue humaine ce sont les mots qui illustrent celle-ci et qui donne à l’homme sa conscience. Il paraît en effet inconcevable de penser sans mots : comme l’a dit Hegel “Vouloir penser sans les mots est une entreprise insensée”, la pensée de l’animal, si elle n’est pas faite de mots, on suppose qu’elle est réduite à de simples images où à des sons. Des expériences ont été faites et démontrent que les animaux ne possèdent effectivement pas de langage : on a essayé d’apprendre la langue des signes à des grands singes (animaux dotés d’une grande intelligence comme les gorilles, chimpanzés et bonobos) et s’ils ont été capable d’apprendre certains signes, leur apprentissage se limite à quelques centaines de mots tandis que l’homme en possède plusieurs milliers. Donc puisqu’on assimile la conscience au langage, si l’animal n’a pas de langage il ne peut donc pas être doté d’une conscience.

Tout d’abord, comme dit précédemment, on fait une distinction entre la pluralité des individus et l’unification des animaux. Or les recherches scientifiques ont montré qu’il y avait bel et bien une différenciation individuelle dans un même groupes d’une même espèce : lorsque les européens ont vus pour la première fois une girafe offerte à Charles X par Méhémet Ali on pouvait observer une peur réciproque, en effet les européens voyaient un animal grand qu’ils ne connaissaient pas et la girafe avait été retirée de son habitat naturel et était

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