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Le Beau est-il la fin de l'Art ?

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Par   •  14 Janvier 2018  •  Dissertation  •  1 647 Mots (7 Pages)  •  2 677 Vues

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L’art est très présent dans nos sociétés et existe dans toutes les civilisations humaines, c’est une des caractéristiques de l’humanité car propre à l’Homme. Le terme “art” porte plusieurs sens, de la maîtrise de la technique dans un domaine particulier à l’expression artistique aujourd’hui reconnue et exposée dans les galeries. Lorsque l’on s’intéresse à l’art et à ses finalités, on a tendance à le définir comme “la production d’une chose belle” posant de facto la beauté, le beau comme but et finalité de l’art. Cette définition, nous le développerons, ne peut tenir puisque le beau vient d’un jugement de goût et est donc subjectif. Il ne peut exister de beau universel. Ce qui est problématique puisque l’art vise à toucher le plus grand nombre. Nous allons tentons de dégager des éléments de définitions de l’art et, suivant ceux-ci, démontrer en quoi le Beau ne peut être la fin de l’art.Nous verrons donc que d’une part, le beau ne peut pas être la finalité de l’art mais que, d’autre part, l’art en possède d’autres et peut se définir en dehors de toute notion de beauté.        

                                

I/ Si l’œuvre d’art avait pour finalité le Beau

  1. Quelle définition du Beau, le Beau existe-t-il ?

Si on se penche sur le fait de savoir ce qu’est le Beau, on touche à une impossibilité de jamais l’atteindre.

Selon Platon, le Beau est, comme la justice ou la vérité, un idéal auquel l’Homme ne peut accéder. Il décrit dans le mythe de la caverne la façon dont l’homme est enchaîné par sa nature, ses sens et son esprit, et ne peut jamais atteindre l’idée de Beau mais simplement s’en approcher, par la religion, la philosophie.

Toujours dans cette idée que le Beau ne peut jamais être atteint. Kant nous dit, dans Critique de la faculté de juger, que le Beau n’existe pas. Seul le jugement de goût existe et amène l’appréciation personnelle et singulière du spectateur que l’œuvre est belle ou non. Ainsi la critique qui trouve ou non de la beauté dans une œuvre vient uniquement du jugement personnelle, qui ne peut se faire au regard de toute considération extérieure – certes, un individu pourra affiner son jugement selon les considérations d’autrui, selon des critères de beauté issues de livres classiques mais son premier jugement, son impression pure de l’œuvre ne se fait que par lui-même (on peut critiquer au regard du déterminisme social). “Le goût ne prétend qu’à l’autonomie”.

En fait la beauté répond à la subjectivité alors que l’idée de Beau doit forcément répondre d’une certaine objectivité. Etant insaisissable, et l’art existant pourtant, le Beau ne peut être la finalité, l’unique axiome de l’art. Ainsi une œuvre de Cézanne que je vais trouver belle et répondant à tous mes critères du Beau selon moi pourra être jugée de la manière opposée par un autre. Pourtant il s’agira toujours d’une œuvre d’art.

Si l’art ne répond pas que du Beau, qu’est ce qui peut en être la finalité ? (autre)

Dire que le Beau est la fin de l’art ôte tout autre dessein de l’artiste dans la production de son œuvre. Ainsi une œuvre ne pourrait pas avoir pour objectif de dénoncer, de critiquer, de faire apparaître une vérité.

Ainsi le Beau se définirait plus volontiers comme un jugement de goût universel, mais à l’existence utopique, et qui répondrait à des critères définis. Ces critères du “Beau” impliqueraient l’apparition de règles pour produire une œuvre considérée  comme de l’art.

La question est donc de savoir si une œuvre peut encore être de l’art si elle répond à des règles entendues ?

      2) L’œuvre d’art est artistique car elle provient de la liberté de l’artiste, ne peut aller avec le Beau ou en tous cas, qu’avec le Beau uniquement.

Lorsque Kant parle d’Art, il prend la définition que devrait, selon lui, suivre le droit : “En droit on ne devrait appeler art que la production par liberté, c’est-à-dire par un libre-arbitre, qui met la raison au fondement de ses actions”. Avec cette définition, on comprend que la condition essentielle de l’art est que la production définie comme artistique doit provenir de la seule réflexion rationnelle de son auteur et qu’ainsi, il ne peut obéir à des contraintes naturelles telles que les pulsions, l’art ne peut être un produit limité par les limites physiques de production de l’homme. Ainsi “Seul ce que l’on ne possède pas l’habileté de faire, même si on le connat de la manière la plus parfaite, [304] relève de l’art.”. L’art, dans cette logique, ne peut non plus suivre des contraintes liées à des règles de sa production. Car si une œuvre est considérée comme de l’art par le fait de la réflexion rationnelle de son auteur, on ne peut admettre que soit considérée comme artistique une œuvre dont la réalisation de l’auteur aurait été biaisé, rognée, censurée, par des règles ou des critères préétablis sur ce que doit être une œuvre d’art. Ainsi dire qu’une œuvre doit être belle ou répondre au Beau pour appartenir à l’art n’est pas envisageable avec cette définition de l’art. Car dans cette optique, définir l’art passe par définir le Beau et fait entrer en jeu des critères et règlements limitant le pouvoir de réflexion de l’auteur.

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