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La passivité

Dissertation : La passivité. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Mars 2021  •  Dissertation  •  1 431 Mots (6 Pages)  •  358 Vues

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LA PASSIVITE

        Dans les sociétés fondées sur un impératif d’activité perpétuelle, le fait de ne pas être actif et réactif est fortement mal vu. Ainsi, l’inaction ou la paresse, dans le sens commun, est intimement liée au fait d’être passif. La passivité est donc le faire de ne pas agir pour soi, d’être perméable au choix que les autres font pour nous et de subir leurs conséquences. Le sujet impassible est celui qui ne subit rien, il est inaltérable et hermétique aux changements du monde extérieur qui n’ont pas de conséquences sur lui, dès lors la passivité serait une forme de muabilité, car en subissant les actions du monde extérieur il entretient une capacité de s’altérer et de s’adapter à celui-ci. De façon intuitive, nous pouvons établir que le sujet passif ne pratique aucune activité, car c’est principalement l’action, soit le mouvement corporel volontaire et intentionnel qui définit l’activité.  

Cette brève définition de la passivité nous invite donc à se pencher sur la tension qui réside entre activité et passivité, car la passivité n’exclut pas toute activité ; en effet la passivité se démarque de l’état de léthargie ainsi, l’individu peut faire le choix d’être passif, il décide de ne plus agir pour soi et ce fait consciemment. De plus le choix de passer d’un statut d’activité à un état de passivité n’est pas absolu ; le sujet peut alterner sa façon de se comporter : en prenant un cas extrême, la schizophrénie est caractérisée par le passage de manifestations productives à des états de passivité et d’isolement du monde extérieur. Moins l’état d’une action visiblement explicite, la passivité est plus une action implicite et spontanée : même dans un état de passivité notre esprit est toujours stimulé et actif, la pensée est muée par une activité spontanée – se différenciant d’une activité volontaire. Enfin, par observation empirique – notamment les faits de résistance – nous pourrions avancer que la passivité pourrait être feinte dans une optique de dissimulation. Dès lors un antagonisme entre les notions d’activité et de passivité émerge : la passivité est-ce véritablement l’absence d’activité ? Cette relation semble complexe car elles apparaissent paradoxalement liées. Existerait-il un seul état de passivité ou plusieurs attitudes relevant d’un caractère passif ?

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        A priori la passivité se présente comme le contraire de l’activité, comme le fait qu’être passif se résume à ne pas agir, mais nous observerons que la passivité est un choix, une volonté et donc in fine une action faite par le sujet. De plus le postulat qui est fait sur la passivité la caractérisant par un état d’une certaine immuabilité est en fait, davantage un comportement, une attitude adoptée et qu’il est relativement aisé de passer de la passivité à l’activité volontaire dans différents domaines.

        Premièrement, la passivité semble s’imposer d’elle-même comme étant le résultat progressif d’une forme de paresse venant du sujet qui culmine lorsqu’il entre dans un état final de passivité. Un état d’inaction à son paroxysme, une inaction pour soi comme pour autrui, autrement dit le sujet atteste des faits, les stimuli extérieurs qui pourrait, s’il y avait une réciprocité d’action avoir des effets – positifs comme négatif – sur lui mais cette relation est à sens unique : il n’agit pas en retour. Nous pourrions penser dès lors que la passivité est un état qui s’installe indépendamment de notre volonté, mais il n’en est véritablement rien. En effet, l’individu lorsqu’il passe d’un état actif à l’état passif, il fait un choix. La passivité est donc une forme d’action, car si le choix prend ses origines et son dynamisme de la volonté, le sujet choisit consciemment d’être passif. Le choix d’abandonner le sort de son corps au monde qui entoure le sujet est un changement d’un état à un autre et le changement est par définition dynamique et actif. Ainsi, contrairement au sens consensuel, le changement de l’état du sujet vers la passivité est véritablement une action.

Nous pourrions aller plus loin, si nous avions postulé plus haut que la passivité était un état, il s’agirait de nuancer et d’apporter plus de clarté à ce propos. En effet, la passivité se rapprocherait plus d’une attitude adoptée qu’un état constant. Une attitude peut être définie comme un pan d’un caractère que le sujet adopte pour s’adapter à une situation ou un état d’esprit donné. Le sujet passif ayant choisi ce comportement, partant de sa volonté, pourrait avec pour où moins d’efforts et grâce au caractère versatile de la passivité passer d’une attitude passive à une attitude active. L’être passif serait donc un sujet actif et dynamique dans certains domaines d’action. Par exemple, un individu peut tout à fait paraître passif, indifférent et apathique dans les relations qu’il entretient avec le monde social – cela pourrait être le cas des maladies telles que l’autisme– et particulièrement actif dans le domaine du travail, presque comme animé de l’intérieur par une force de caractère. Aussi, l’hypnose se présente dans certaines situations – décision d’arrêter de fumer, etc. – comme une décision Autre exemple, une personne capricieuse peut vivement exprimer ses envies mais être globalement passive dans sa vie quotidienne.

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