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La parole

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Par   •  25 Février 2019  •  Cours  •  3 424 Mots (14 Pages)  •  490 Vues

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LA PAROLE

A ne pas confondre avec l’oralité

A entendre dans un sens plus large, celui qui fait que nous nous caractérisons comme des êtres parlants, écrire c parler, écouter c parler, parler c parler.

Ce que nous appelons le silence n’est pas exclusif de la parole, dans quelle mesure le silence existe ? Sommes-nous jamais silencieux ?

La parole c ce qui semble être toujours déjà là lorsque nous somme là.

C ce que dit Heidegger au début de « la parole », texte de 1950 publié dans Acheminement vers la parole, en Allemand « Die Sprache » (la langue). En français on distingue langue et parole mais pas en allemand. La distinction parole, langue et langage est caractéristique du français et est déjà une façon d’interpréter ce qui est là lorsque nous parlons. Come si la langue conditionnait déjà la façon dont nous pensons. Ce qui caractérise en premier la parole c une forme d’omniprésence, ce qui ne peut pas ne pas être là aussi longtemps que nous sommes là. Ce qui signifie que la parole ne ressemble guère à un outil, car on ne peut s’en débarrasser, ni à un moyen, car on ne peut l’employer, fatalement nous parlons, le silence nous est refusé, inhumain.

Becket, Fin de partie => comment faire disparaître ces voix,

Pour nous être c’est parler

Cf. : F. Morellet => Mais comment taire mes commentaires ?

Dans son texte, Heidegger fait d’abord un constat, il y a une constance de la parole, nous parlons car cela nous est naturel et cela ne s’explique absolument pas par une volonté, plus je veux me taire plus je parle par le simple fait de vouloir. Il peut ensuite se référer à la fois à un lieu commun mais aussi prendre ses distances avec ce lieu commun « on dit que l’homme possède la parole par nature » => sujet indéfini « on ». Nous ne possédons pas la parole, c’est ce par quoi nous sommes possédés, elle nous possède et aussi lgtmps qu’elle me possède, je suis. Mais cela ne signifie pas que l’homme qui parle possède la faculté de parler.

Dire que la parole n’est pas une faculté que nous posséderions, c dire que la parole n’est pas à notre disposition, c dire que nous nous inscrivons dans le cours de la parole bien d’avantage que la parole ne s’inscrit dans le cours de notre existence. Au niveau de l’individu, dire que la parole n’est pas un moyen ou ma possession c dire que je ne me suis jamais emparé de ma parole, je n’ai jamais commencé à parler. Le mot « enfant », en latin « in-fans », veut dire « celui qui ne parle pas encore », l’enfant c celui qui ne fabule pas encore, l’enfant est celui qui ne parle aucune langue (français, anglais, espagnole...). Quand nous disons d’un enfant qu’il est en train d’apprendre à parler, c qu’il est en train d’apprendre une langue, mais comment pourrait-il apprendre une langue s’il n’était pas déjà un être parlant ? Il ne peut apprendre une langue que dans la mesure où lorsque je lui parle, il m’entend, cad il perçoit que je m’adresse à lui pour lui dire qlqch, il perçoit que je ne suis pas simplement en train de faire du bruit, il sait qu’il y a qlqch qui s’appelle « dire », et s’il ne le savait pas il ne pourrait jamais comprendre que je suis en train de lui dire qlqch et ensuite comprendre ce que je suis en train de lui dire. L’enfant parle d’une façon qui lui est propre, en pleurant etc. La différence réside dans l’articulation, les sons que prononce le bébé ne sont pas des bruits car ils sont articulés et ressemblent donc déjà à une langue. L’enfant parle sans cesse, sans que cela suffise à la compréhension, mais lui donne accès à la langue, on ne peut pas passer du silence à la langue. On peut apprendre prcq nous sommes pris dans la parole avant même notre naissance. Au plan individuel, la parole n’est pas qlqch dont nous nous emparerions à un moment de notre existence pour en faire une certaine utilisation. Nous apprenons la langue mais pas la parole. On peut élargir cela au-delà du seul individu pour dire que non seulement je n’ai jamais commencé à parler mais aussi que les hommes n’ont jamais commencé à parler, les langues telles que nous les connaissons auj n’ont pas tjrs existé mais l’homme n’a jamais commencé à parler. Il n’y a pas eu de première parole car si qlqun avait commencé à parler au milieu d’autres inaptes à parler, alors cela n’aurait été qu’un bruit, un plat. Pour qu’une parole soit une parole, elle doit être entendue par des gens parlant qui sont au moins capables de se dire que ce qu’ils entendent veut dire qlqch.

Cf. : Mythe de Narcisse, narcissisme c croire que moi = le monde

Toute parole a un passé, comme si les notions de parole et de commencement étaient incompatibles, comme si la parole était intemporelle

Evangile selon Saint Jean : «au commencement était le logos (la parole) » => rien ne précède la parole, la parole précède le monde, cad que la parole n’apparaît pas à un certain moment, quand ça commence la parole est déjà là. Dans la Genèse « Dieu dit » => elle existait déjà, il ne l’a pas créée.

Védas : « au commencement était le seigneur des créatures et avec était la parole. La parole était en vérité Brahman (Seigneur). » elle se confond avec Dieu, elle n’est pas des choses crées.

Si la parole ne commence jamais, elle se produit néanmoins sous des formes différents et pour les êtres que nous sommes, elle se produit en langues. Les différentes langues sont les différentes façons par lesquelles les hommes produisent la parole. Elles sont le mode spécifiquement humain de production de la parole. Parole et langue sont devenues indissociables. Qu’est-ce qu’une langue ?

Une langue apparaît d’abord comme une pluralité d’éléments que nous appelons des mots, de telle sorte qu’apprendre une langue nous semble être apprendre des mots, une langue est d’abord une quantité d’éléments discrets (distincts, séparés les uns des autres, discontinus) appelés les mots et ces mots sont considérés comme des signes, des choses dont la caractéristiques serait que lorsque la présence a la particularité de s’absenter pour présenter une absence. Les mots sont des êtres qui ont le pouvoir de rendre des choses absentes. Un signe est un signe dans la mesure où il a un référent, il se réfère. Cette caractérisation de la langue comme une somme de mots constituants eux-mêmes des signes ne correspond

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