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L'homme est-il défini par sa seule conscience?

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Par   •  11 Mai 2017  •  Dissertation  •  2 400 Mots (10 Pages)  •  2 193 Vues

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L’homme est-il définit par sa seule conscience?

Que l’homme se questionne sur sa condition et réfléchisse à sa propre définition semble incontestable. Les nombreuses interrogations auxquelles tentent de répondre les philosophes depuis des siècles en sont la preuve. La conscience ne définit-elle pas cette capacité de penser et de réfléchir sur soi-même? Cette capacité semble être réservée aux hommes. La conscience permet également la construction d’une identité chez un homme et est donc personnelle, individuelle. Ainsi, il ne semble pas absurde de se demander s’il est possible de définir l’homme par sa seule conscience.

La conscience définissant une pensée, elle est individuelle et propre à chacun. Peut-on alors affirmer que sa seule conscience définit l’homme? Cela serait oublier que l’homme vit en société, qu’il est donc entouré d’autres hommes qui comme lui ont une conscience. Mais on peut également se demander si l’on peut réellement se définir. Quelles sont les limites à cette définition? N’existerait-il pas d’autres dimensions qui nous échappent ?

Nous verrons que la conscience est une particularité unique à l’Homme. Mais nous nous demanderons si restreindre l’homme à sa seule conscience n’implique pas un oubli de ce qui l’entoure, car la conscience a un rapport au monde. Nous devrons alors examiner les limites d’une définition de l’homme bornée à sa conscience.

La conscience possède deux sens mais dans chaque cas, nous pouvons constater qu’elle est unique à chacun: au sens psychologique, la conscience de soi permet à l’homme de se forger une identité, identité qui va être permanente malgré le temps, et au sens moral, la conscience va permettre de construire ses propres valeurs morales.

La conscience sur soi est la capacité de l’homme à exercer un retour sur lui-même, autrement dit à réfléchir sur sa condition. Ainsi, l’homme possède un sentiment d’existence et il a conscience de sa propre mort, il peut y penser. Descartes définit cette capacité de l’Homme de se saisir comme un être pensant la rex cogito, ou substance pensante. Lors de l’expérience qu’il réalise du doute absolu, il établit que la conscience prouve l’existence de l’individu. La conscience me fait ainsi découvrir que j’existe, au moins comme une chose pensante. Cette connaissance est selon Descartes le fondement et le modèle pour toute forme de connaissance, elle est une des seules certitudes que l’on peut établir. Il établit aussi en disant « Par le mot penser, j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous apercevons immédiatement par nous-mêmes. » dans son œuvre Principes de la philosophie, rédigée en 1644, que la conscience est «immédiate» envers elle-même, le sujet se saisit instinctivement, instantanément, ce qui lui permet d’avoir sa propre identité. L’utilisation du «je» traduit cette capacité qu’a l’Homme de se sentir et permet de définir un sujet unique. D’après Kant, la conscience a en ce sens un pouvoir d’unification : « Le « je pense » doit pouvoir accompagner toutes mes représentations » (Critique de la raison pure, 1781). Pour lui, le sujet est capable d’uniformiser ses représentations, participant ainsi à une permanence de l’identité en fonction du temps.

Cependant, si par la conscience l’homme peut se forger une identité, comme peut-on affirmer qu’il possède la même identité après quelques années? La notion de mémoire permet d’expliquer la permanence de l'identité dans le temps. Grâce à sa mémoire, un homme possède la capacité d’intégrer son passé et d’en revendiquer les particularités. La mémoire fait donc de l’individu une personne dont l’identité est maintenue dans le temps. La mémoire est de première nécessité, selon le philosophe anglais John Locke, au fonctionnement de la conscience de soi: elle permet à l’Homme d’établir une relation entre les évènements passés et le présent. « L’identité de telle personne s’étend aussi loin que cette conscience peut atteindre rétrospectivement toute action ou pensée passée; c’est le même soi maintenant qu’alors, et le soi qui a exécuté cette action est le même que celui qui, à présent, réfléchit sur elle. » (John Locke, Essai sur l’entendement humain, 1686) Le philosophe anglais rappelle ici que la conscience de soi est indispensable pour la construction d’une identité en affirmant qu’un individu doit avoir conscience de ses actions passées ET de lui-même dans le présent. Ainsi, la mémoire certifie la permanence de l'identité d’un sujet à travers le temps en prenant part à la conscience de soi que chaque individu a de lui-même. Par exemple, un soldat ayant vécu un traumatisme pendant une guerre sera bouleversé, con comportement sera différent que durant l’avant-guerre, et pourtant, ses mémoires antérieures à la guerre font qu’il est toujours le même en son for intérieur. La mémoire permet de donner de la valeur aux actions passées qui seront constituantes de l’identité d’un individu.

Si la conscience au sens psychologique que nous évoquions jusqu’alors permet de distinguer l’homme des autres hommes de par son identité, il n’en est pas moins de la conscience au sens moral. La conscience morale est définie par un état moral intérieur, la capacité de chaque personne de comprendre par lui-même les valeurs morales. La conscience morale est caractérisée également par une volonté d'agir consciemment et librement selon des règles pourvues par la raison. Pour Kant, ces règles seraient des « impératifs catégoriques ». « Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle. » En écrivant cela dans Fondements de la métaphysique des mœurs en 1785, Kant explique qu’il faut impérativement se demander si ce qui motive notre action pourrait être « une loi universelle » pour savoir si elle fera le bien ou le mal. Par exemple, si l’on veut commettre un vol, on peut se demander si l’on voudrait que le vol soit une loi pour tous: nous serions tous obligés de voler pour se procurer des objets. Cela serait catastrophique car alors il n’y aurait plus d’ordre puisque l’achat de divers objets repose sur un échange plus ou moins équitable permettant de satisfaire le producteur et l’acheteur. Le vol peut donc être qualifié de mauvais. Après un vol, nous pouvons avoir « mauvaise conscience ». Kant définit ce test comme « test d’universalisation de la maxime de l’action ». Ainsi la conscience morale caractérisant la capacité de l’Homme de se demander si la source

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