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L'art page 1 à 4 philosophie term

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Par   •  31 Mai 2020  •  Cours  •  2 392 Mots (10 Pages)  •  320 Vues

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I. L’ART ET CE QUI N’EST PAS LUI.

1. L’art et la nature.

Aristote distingue d’abord l’art de la nature. Il y a d’un part ce qui est naturel et d’autre part ce qui est artificiel.

Parmi les produits de l’activité humaine, Aristote distingue la théôria, la praxis et la poièsis. La théôria, c’est l’activité pensante, celle qui fait que nous sommes proches des dieux ; la praxis c’est l’action, elle n’apporte de changement que dans le sujet lui-même ; enfin, il y a la poièsis, c'est-à-dire la création d’objet extérieurs à l’homme.

Tout cela s’oppose à la nature qui, en grec, se dit phusis et qui signifie plus exactement “ce qui croît de lui-même”. Là est toute la différence entre la nature et l’art : l’art n’existe que par l’intervention de l’homme, par une cause extérieure alors que la nature a son principe de production en elle-même.

Avec Hegel, il s’ensuit que le beau artistique est supérieur au beau naturel, supérieur parce qu’il porte l’empreinte de l’esprit :

« La plus mauvaise idée qui traverse l’esprit d’un homme est la meilleure et plus élevée que la plus grande production de la nature, et cela justement parce qu’elle participe de l’esprit et que le spirituel est supérieur au naturel. »

Chaque être selon Aristote est composé d’une matière et d’une forme ; la matière est indifférente, c’est la forme qui compte. La nature est ce qui se donne sa propre forme alors que l’art est ce qui n’a de forme que par l’intervention de l’artiste. Bref, le monde de la nature est une chose, celui de l’art en est une autre.

2. Art et artisanat.

La distinction aristotélicienne entre la phusis et la poièsis ne permet pas de distinguer l’art de la technique. En grec, il n’y a d’ailleurs qu’un seul terme désigner ces deux choses : la technè. Il y a en effet des points communs entre l’artiste et l’artisan : ils sont tout deux producteurs d’une œuvre, c'est-à-dire d’un objet résultant intégralement du talent et de l’habileté d’un individu. Il y a cependant d’incontestables différences, mais lesquelles ?

Ce n’est qu’au XVè siècle que le statut d’artiste apparaît pour se fixer au siècle suivant. Tout d’un coup, l’artiste acquiert un statut totalement différent, il sort de l’anonymat : Leonard est accueilli par François 1er avec tous les égards possibles et lorsque le Titien fait tomber son pinceau, Charles Quint le lui ramasse. C’est la reconnaissance de la puissance créatrice de l’artiste. Une nouveauté radicale apparaît alors : l’artiste signe ses œuvres ! Jusque-là, l’artiste, comme l’artisan, restait anonyme. Les statues grecques, les mosaïques romaines, les tableaux du Moyen-âge n’étaient pas signés.

L’introduction de la signature est dû au fait que l’artiste a acquis son indépendance, son autonomie.

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QU’EST-CE QUE L’ART ?

Notions principales : Art, vérité, interprétation Notions secondaires technique, matière et esprit.

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Ce qui fait que l’artiste n’est plus un artisan, c’est qu’il cesse de produire des œuvres utiles. Jusque-là, les œuvres avaient une valeur :

- éducative puisque le peuple, analphabète, voyait, dans les Eglises, la vie du Christ et des Saints.

- laudative : puisqu’elles étaient commandée à la gloire de Dieu ou du commanditaire, généralement un seigneur.

- ou décorative.

Dans tous les cas, l’artiste, comme l’artisan, créait sur commande et même les couleurs dépendaient de la volonté de l’acquéreur. Le client avait les mêmes exigences envers un peintre qu’envers un architecte. Et le prix des œuvres était fixé en fonction des matériaux utilisés et du temps de travail supposé pour réaliser la commande ! L’artiste est donc bien un produit du capitalisme. Les prix s’envolent selon que l’artiste est plus ou moins recherché : ce n’est plus le matériau qui fixe le prix, mais le talent de l’artiste. Importance de la signature : le fait qu’une œuvre soit signée lui fait cesser d’être un objet comme un autre appartenant simplement à son propriétaire : la signature fait de l’œuvre un produit de marché dont la côté peut augmenter ou diminuer. Une œuvre non signée coûte toujours moins chère qu’une œuvre signée...

Œuvre intermédiaire entre la signature comme enseigne de l’artisan fier de son ouvrage et la signature individuelle : Les époux Arnolfini de Van Eyck (1434). Le peintre est présent dans le reflet du miroir et l’œuvre est signée, mais cette signature est celle d’une marque de fabrique, elle n’est pas encore une signature à proprement parler.

C’est d’ailleurs à cause de cet aspect libéral et individualiste de l’art que Louis Cane, membre d’un mouvement artistique marxiste, Support/Surface, dont de nombreuses œuvres sont collectives, calcula ainsi le prix de l’une de ses œuvres en 1970 :

« Achat du drap... 30 frs / Fournitures diverses... 30 Frs / Travail manuel... 240 frs )/ Travail intellectuel... 1100 frs / TVA 20 %. »

Le prix est dérisoire, il dénonce les sommes astronomiques que commençaient à atteindre certaines œuvres de peintres modernes comme Picasso. En même temps, Cane est bien obligé de reconnaître que le plus important et donc le plus cher, c’est le côté créatif et individualiste de l’œuvre...

Le critère qui explique cette séparation de l’art et de l’artisanat est donc celui du

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