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Dissertation de philosophie sur l'inconscient

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Par   •  1 Décembre 2019  •  Dissertation  •  2 202 Mots (9 Pages)  •  3 598 Vues

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DISSERTATION DE PHILOSOPHIE

Les lapsus, rêves, actes manqués, témoignent de l’existence d’un inconscient psychique en nous. Au sens freudien, l’inconscient est l’ensemble des représentations refoulés par le moi en raison de leur incompatibilité avec les exigences morales et sociales du sujet (surmoi). Le moi aurait donc une partie qui lui échappe et notre psychisme agirait sans que l’on en ait conscience. L’idée d’inconscient revient-elle à dire qu’on est étranger à soi- même ? L’inconscient psychique ne menace-t-il pas l’unité du moi en admettant qu’il y ait des pensées dont je n’ai pas conscience dans mon esprit ? En admettant que je ne me connaîtrais jamais moi-même ? Ou bien l’inconscient se résume -t-il à admettre qu’il y a un autre moi en moi qui m’empêcherait de me contrôler pleinement et donc d’être totalement responsable de mes actes ? Ou bien l’inconscient nous ouvre de nouvelles possibilités pour mieux se comprendre et est un outil d’interprétation permettant d’enrichir notre compréhension de nous -même.

Freud, médecin autrichien a découvert qu’il y avait un autre moi que le moi conscient : l’inconscient, c’est-à-dire la part d’obscurité à la connaissance de moi-même. Cet inconscient fait alors partie de notre identité personnelle car il est en nous et agit. Certaines de nos actions nous sont incompréhensibles comme les rêves ou les lapsus. Nous nous demanderons donc si l’inconscient menace l’unité du moi, en essayant d’abord de voir s’il est possible avec un effort de concentration, de passer de l’inconscience à la conscience, au quel cas l’unité du moi serait maintenue. Cependant si l’inconscient est indépendant de la conscience, l’unité du moi peut-elle vraiment être maintenue ? Dans quelle mesure l’hypothèse de l’inconscient psychique admet qu’il y a un autre moi en moi ? Faut-il reconnaître mes pulsions, mes cauchemars, mes fantasmes comme étant moi ? L’inconscient est-il un obstacle dans la recherche de la connaissance de soi-même ?

Pour répondre à la première de ces questions, il convient d’abord de définir le moi. Une véritable identité est censée avoir une certaine unité, une certaine unicité c’est-à-dire le fait d’être unique et une certaine ipséité c’est-à-dire le fait de rester le même à travers le temps et les contextes. Pour Kant, dire « je » et affirmer son statut de sujet, place l’homme au- dessus de toute autre espèce : Par là il est une personne ; et grâce à l’unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne ». Ainsi, l’unité du moi apporte une cohérence à la personnalité et à ses différentes représentations. Cependant, cette unité si indispensable reste-elle possible avec l’idée d’un inconscient psychique qui vient perturber notre connaissance de nous-même ?

Ainsi, si l’on considère qu’il est possible de passer d’un état inconscient à conscient avec un effort de concentration, alors l’unité du moi est conservée. En effet, avant Freud, d’autres auteurs ont exploré le continent si mal connu de l’inconscient. Leibniz, philosophe allemand du XVIème siècle, a formulé la thèse de « petites perceptions » inconscientes : « Il y a mille marques qui font juger qu’il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous… c’est-à-dire des changements en l’âme même dont nous ne nous apercevons pas » (Essai sur l’entendement humain). Il prend l’exemple du « mugissement » de la mer dans lequel le bruit de chaque vague est perçu sans que nous y prêtions attention, de manière confuse. Autrement dit, il n’existe en fait qu’une différence de degrés entre le conscient et ce type d’inconscient provenant du fait qu’on ne peut apercevoir ni l’infiniment petit ni trop de perceptions au même moment. Ici, il n’est pas question d’un autre moi en moi mais d’une séparation entre un moi qui n’a pas conscience et un moi qui prend conscience. Cependant, même avec une attention soutenue certains actes échappent à notre conscience.

En effet, les rêves, lapsus, cauchemars, pulsions, actes manqués échappent à notre conscience quel que soit notre niveau de concentration. Aujourd’hui, la théorie de l’inconscient est adoptée par tous. Nous cherchons des messages de notre inconscient dans nos rêves, cauchemars ou dans nos actes manqués. Freud décrit, dans la 2ème topique comment notre psychisme est divisé en trois instances : le surmoi est le modèle social et parental intériorisé de manière largement inconsciente, il contraint le moi à refouler inconsciemment certaines pulsions et pensées elles aussi entièrement inconscientes qui caractérisent le ça. Ce refoulement apparaît alors à travers des symptômes (les lapsus, rêves…). Ainsi, Freud propose l’hypothèse d’un inconscient radicalement opposé et différent de la conscience qui ne peut être associé avec les degrés de conscience de Leibniz. C’est un système psychique autre : « L’inconscient est le psychique lui-même et son essentielle réalité ». Avec ce concept d’inconscient, Freud fait éclater l’unité de la conscience. Le sujet n’est pas transparent à lui-même et n’est pas « un ». L’altérité est au cœur du sujet ce qui nous rappelle le propos de Rimbaud « je est un autre ». L’inconscient est régi par les principes de désirs et de plaisirs, ignorant la contradiction, le mal ou le bien alors que la conscience obéit à la réalité et connaît les principes de contradiction de mal et de bien. Selon la théorie de Freud, il existe donc un autre moi en nous. Cependant mes pulsions font elles parties de moi ? Leur origine étant somatique c’est-à-dire relatif au corps, on peut dire qu’elles font alors partie de moi. L’unité psychosomatique de la personne peut être suggérée par les pulsions. Mais s’il y a un autre moi en moi qui m’est inaccessible, je ne pourrais donc jamais me connaître ? En effet, l’inconscient tel qu’il est décrit par Freud semble être un obstacle à notre connaissance de nous-même car il détruit l’unité du moi. On peut donc se demander si nous sommes totalement responsables de nos actes et s’il faut les assumer dans la mesure où un autre moi agirait à l’insu de notre conscience.

En supposant que l’unité du moi est brisée et qu’il y a un autre moi en moi, si l’inconscient est une force qui me dépasse et qui détermine mon comportement suis-je encore responsable de mes actes ? Nous verrons qu’à première vue l’inconscient freudien semble

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