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Ville de Bordeaux vu par Arthur Young

Fiche : Ville de Bordeaux vu par Arthur Young. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Janvier 2020  •  Fiche  •  3 331 Mots (14 Pages)  •  844 Vues

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La ville de Bordeaux vu par Arthur Young

Le XVIIIe siècle est marqué par le développement du trafic maritime de même que celui des ports fluviaux. Les ports s’animent de trafic aux volumes de plus en plus importants et les voies de communication sont devenues plus sûres et deviennent des lieux d’échanges importants[1]. Les villes connaissent alors un essor économique très net à partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Le grand commerce est la meilleure base de réussite économique et d’ascension sociale dans la France d’Ancien Régime. Le commerce maritime et les activités qu’il induit sont le principal moteur de cette croissance et les villes portuaires en sont les premières bénéficièrent[2]. De nombreuses villes portuaires maritimes françaises attirent alors les voyageurs, géographes et de nombreux autres hommes. Ces hommes ont comme démarche de se rendre sur les lieux pour confronter la réalité face à la représentation qu’ils s’étaient faite par les dire. On a donc de nombreux récits de voyages de ces personnes-là.

C’est le cas d’Arthur Young, un agronome et agriculteur britannique né en 1741 et mort en 1820. Il voyage dans le monde dans le but de découvrir de nouvelles techniques ainsi que des renseignements sur l’agriculture. Au cours de ses voyages il écrit de nombreux ouvrages dans lesquels il raconte tout ce qu’il apprend. Il a écrit Voyages en France qui est donc un récit de voyage dans lequel il raconte ses périples dans les années 1787, 1788 et 1789. Cet ouvrage est paru en 1792 et a été traduit en français très rapidement, en 1794, car le modèle britannique tout comme le modèle des Lumières est très important. Son récit de voyage nous livre des informations sur la France de l’époque du point de vu d’un étranger.

Dans cet extrait, Arthur Young nous parle de Bordeaux, qu’il découvre le 26 aout 1787. Au XVIIIe siècle la ville de Bordeaux, située au Sud-Ouest de la France et près de l’Océan Atlantique, voit son port se transformer. Le quotidien des habitants de la ville change également. C’est une ville qui à cette époque subit une évolution économique et un essor architectural.

Dans quelle mesure la ville de Bordeaux illustre-t-elle l’évolution des villes en France au XVIIIe siècle ?

Dans un premier temps, nous verrons quelles évolutions la ville a vu au cours du XVIIIe siècle en termes d’urbanisme. Puis, nous nous intéresserons aux modes de vie des bordelais qui va voir un changement. Enfin, nous parlerons du commerce qui est un enjeu majeur pour la ville de Bordeaux.

1. Une ville en mutation : changement de l’urbanisation

1. L’embellissement de la ville

Avec l’essor économique, la ville de Bordeaux s’embellie de par la construction de multiples bâtiments. La ville se développe avec de nombreux projets architecturaux menés grâce au roi. Les nombreux travaux ont eu lieu dans le but d’éliminer les marais qui étaient causes de maladies mortelles. Selon Arthur Young « la place royale, avec la statue de Louis XV au milieu constitue une belle ouverture. Mais ce qui est vraiment magnifique, c’est le château Trompette » (l.13-14). Certains travaux ont été lancés par Nicolas Boucher[3] avec comme premier projet la construction d’une place royale en juillet 1729. La construction de cette place royale est aussi nommée place de la bourse. Cette place a été construite entre 1730 et 1755 sous le règne de Louis XV. Une place est conçue pour associer la gloire du prince et la résidence des élites urbaines. La première place royale est apparue à Paris et cette construction a été imitée dans les villes provinciales au XVIIIème siècle[4]. La place de la bourse de Bordeaux est destinée à recevoir les fêtes et les carrousels. Sur cette place se situe la statue de Louis XV, symbole de la prospérité de la ville. Il s’agit d’une statue équestre qui a été inaugurée le 19 aout 1743. Ce genre de statue est d’une grande difficulté technique, a un grand coût de fabrication et est très novateur à cette époque. D’autres travaux ont été effectués par le marquis de Tourny tel que la création du jardin public.

Outre la place royale, le château de Trompette était déjà présent car il a été construit après la guerre de Cent Ans sous Charles VII. Il s’agissait d’une forteresse située sur le quai, qui est aujourd’hui rasée. Cela est évoqué dans l’extrait : « ce fort a été acheté au roi par une société de spéculateurs, qui sont en train de l’abattre dans l’intention de construire une belle promenade et des rues neuves, pouvant contenir dix-huit cents maisons » (l.15-17). L’offre massive de constructions est à l’origine de l’engorgement du marché immobilier.

On nous dit que « Les maisons neuves, qui sont bâties dans tous les quartiers de la ville, marquent trop clairement pour qu’on s’y méprenne, la prospérité de la ville » (l.25-27). On a de nouvelles rues et maisons pour notamment loger les marchands et commerçants. Avec l’afflux des populations, la ville doit construire pour pouvoir héberger ces nouveaux habitants.

Un théâtre a également été construit vers 1775 par Victor Louis, un architecte. Ce théâtre serait selon Arthur Young « de beaucoup le plus magnifique qu’il y ait en France » (l.18). Le théâtre est le symbole par excellence de la supériorité culturelle urbaine. Victor Louis a également construit de nombreux hôtels dans Bordeaux.

Les grandes villes portuaires exercent une attraction considérable. Leur population peut doubler : à Bordeaux on passe de 45 000 en 1715 à 110 000 en 1789[5]. C’est en partie pour cela que la ville se met à construire de nombreuses habitations afin de pouvoir loger les nouveaux arrivants que ce soit des marchands ambitieux, des colons étrangers ou encore la population rurale. On a un essor démographique.

En outre, Arthur Young est impressionné par la beauté des bâtiments de Bordeaux. Mais au-delà des nombreux endroits magnifiques que propose Bordeaux, la ville présente également des parties insalubres.

2. Mais une partie insalubre

En effet on trouverait de nombreuses ordures sur les quais du port qui gâcherait le beau paysage. Selon Arthur, le quai de Bordeaux est la partie qui « répond le moins à sa réputation » (l.4-5). On a un fort contraste entre le centre de la ville avec la magnificence des bâtiments tout juste construits et les quais laissés à l’abandon. En effet Arthur Young nous décrit ces quais de la manière

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