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Rabah

Dissertation : Rabah. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Avril 2013  •  Dissertation  •  1 623 Mots (7 Pages)  •  825 Vues

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1. Le lieutenant d'az-Zubayr (1870-1879)

Né à Halfaya al-Muluk (faubourg de Khartoum) vers 1842 dans une famille Hamaj arabo-soudanaise, Rabah servit un temps dans la cavalerie égyptienne irrégulière au cours de la campagne d'Éthiopie, où il fut blessé. Licencié de l'armée dans les années 1860, il devint le principal lieutenant du trafiquant d'esclaves soudanais az-Zubayr Rahma Mansur. Il était réputé pour sa cruauté, car il n'hésitait pas à rouer de coups les esclaves qui refusaient de se soumettre.

Au cours du XIXe siècle la ville de Khartoum était devenue un centre très important du trafic d'esclaves, organisé par des compagnies de « Khartumi » implantant dans le Bahr el-Ghazal des zaribas, ou postes de traite fortifiés et défendus par des soldats-esclaves, les bazingirs. Az-Zubayr Rahma Mansur, seigneur de la guerre marchand d'esclaves, prit le contrôle de ces zaribas et fut nommé en 1872 « pacha », gouverneur du Bahr el-Ghazal, pour le compte du khédive Ismaïl d'Égypte. Rabah, peut-être son parent, était son principal lieutenant.

En 1874 az-Zubayr conquiert le sultanat du Darfour. Parti au Caire en 1876 solliciter du khédive sa confirmation comme gouverneur de sa conquête, il y est retenu prisonnier. Son fils Suleyman se révolte, et Rabah le suit. Le colonel Charles George Gordon (Gordon Pacha, gouverneur général du Soudan anglo-égyptien) nomme Romolo Gessi (Gessi Pacha) gouverneur du Bahr el-Ghazal, et l'envoie mater la rébellion de Suleyman. Battu, ce dernier se rend le 15 juillet 1879, et est exécuté par Gessi. On prétend que Rabah aurait quitté Suleyman la veille de sa reddition, mais au témoignage de Gessi lui-même il s'était replié dès juin, après avoir subi des pertes.

2. Le seigneur de la guerre esclavagiste (1879-1890)

Pour échapper aux Égyptiens, Rabah quitte le Bahr el-Ghazal vers le sud et l'ouest avec 7 à 800 bazingirs dont 400 fusils. Appliquant les méthodes des Khartumi, il se taille dès 1880 un royaume entre les bassins de l'Oubangui et du Nil (pays des Kreich et du Dar Banda, au sud du Ouaddaï, où il fait un véritable désert).

En 1885 il tente de revenir au Soudan à l'invitation du Mahdi Mohammed Ahmed qui avait pris Khartoum aux Égypto-Britanniques. Le Mahdi lui avait envoyé en ambassade Zin el-Abeddin et Jabar, et il les avait suivis jusqu'au Darfour pour rejoindre le Mahdi à Omdurman, mais apprenant qu'on comptait le faire assassiner, il rebroussa chemin.

En 1887 Rabah envahit le Darfour, recrute des bazingirs, s'installe au Dar Kouti, mais échoue contre les troupes du Ouaddaï commandées par l'aguid (représentant du sultan) Salamat Cherif ed-Din). En 1890, il attaque le chef musulman Kobur dans le nord de l'Oubangui-Chari, le dépose et intronise à sa place son neveu Mohammed el-Senoussi, à qui il impose sa suzeraineté. Cette alliance est scellée par le mariage de Khadija, fille de Mohammed el-Senoussi, avec Fadlallah fils de Rabah. Mohammed et Rabah attaqueront ensemble le Dar Runga (théoriquement musulman), les Kreich, les Goula et les Banda Ngao.

3. Premiers affrontements avec la France (1891-1893)

L'alliance de Mohammed el-Senoussi avec Rabah inquiète les puissances coloniales, notamment la France qui souhaite prendre le contrôle de l'Afrique centrale. Mohammed el-Senoussi reste fidèle à Rabah et fait exécuter en 1891 le Français Paul Crampel à Dar Banda. Rabah récupère les armes de cette mission.

Au sud-est du lac Tchad, il attaque ensuite le Baguirmi en 1892, reprochant au Mbang (roi) Gaourang d'avoir accepté le protectorat des infidèles Français. Assiégé pendant 3 à 5 mois dans Manjaffa, Gaourang doit abandonner sa capitale qui est complètement détruite en mars 1893.

4. La conquête du Bornou (1893)

La même année 1893 Rabah se tourne vers le Bornou du shehu (roi) Hashim ibn Omar. Le Bornou était un empire sahélien remontant au Moyen Âge, qui disposait de 80 000 soldats, essentiellement des esclaves encadrés par des esclaves, mais était alors en plein déclin.

Sur la route du Bornou, Rabah fait prisonnier le sultan de Karnak Logone, dont la cité ouvre ses portes. Hashim, shehu du Bornou, qui n'était pas un guerrier, envoya 15 000 hommes à la rencontre de Rabah. Ce dernier les mit en déroute en mai ou septembre 1893 à Am Hobbio (au sud de Dikoa) puis à Legaroua avec seulement 2000 cavaliers. Hashim s'enfuit au nord du fleuve Komadougou et tenta peut-être de négocier, mais fut assassiné à l'instigation de son neveu Muhammad ibn Abi Bakr al-Amin (surnommé Kiyari) qui prit le pouvoir et décida de combattre. Il marcha contre Rabah depuis Geidam. Rabah rencontra Kiyari à Gashegar, à deux jours de marche de Kouka (aujourd'hui Kukawa), la capitale. Les Bornouans furent vainqueurs et prirent le camp de Rabah. Ce dernier regroupa ses forces, fit donner 100 coups de fouet à tous ses chefs de bannière, y compris à son propre fils Fadlallah pourtant blessé, à l'exception de Boubakar qui avait été un brave. Puis sa contre-offensive fut victorieuse. Kiyari refusa de fuir, fut pris et décapité. Kouka fut pillée et totalement détruite.

Rabah installa sa capitale à Dikoa, et y construisit son palais qui fit plus tard l'admiration du gouverneur français Émile Gentil.

5. Rabah maître du Bornou (1893-1900)

En 1895

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