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Quelles sont les caractéristiques des régimes totalitaires stalinien en URSS, fasciste en Italie et nazi en Allemagne et leurs conséquences sur l’ordre géopolitique européen.

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Par   •  19 Janvier 2023  •  Cours  •  3 558 Mots (15 Pages)  •  235 Vues

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LES REGIMES TOTALITAIRES DURANT L’ENTRE-DEUX GUERRES.

Introduction

Après la Première Guerre mondiale, les démocraties libérales (France, Grande-Bretagne) ont triomphé des vieilles monarchies autoritaires (Allemagne, Autriche-Hongrie, empire ottoman) qui s’effondrent. Guillaume II, le kaiser allemand, abdique en 1918 et lui succède la République de Weimar. L’empereur d’Autriche-Hongrie abdique lui aussi en novembre 1918 et son empire va éclater en plusieurs États (Autriche, Pologne, Hongrie, Tchécoslovaquie…). L’empire ottoman subit le même sort et Mustafa Kemal Atatürk, après avoir chassé le sultan, ne gouverne plus que la Turquie. Le temps des vieilles monarchies est donc révolu. Pourtant l’apogée des démocraties occidentales sera de courte durée. Dès 1917, ce modèle politique est contesté

  • en Russie (qui faisait partie de l’Entente pendant la guerre. Elle a connu deux révolutions en 1917 qui ont amené au pouvoir les bolcheviks, des communistes. Quant au tsar Nicolas II a été exécuté en 1918.
  • En Italie, au début des années 20, et en Allemagne, au début des années 30, des régimes d’un nouveau type surgissent et cherchent à imposer de nouveaux types de société.

Même si les totalitarismes stalinien, fasciste ou nazis n’ont pas le même fondement politique, ils présentent des caractéristiques communes qui rendent légitime leur comparaison.

Problématique :  Quelles sont les caractéristiques des régimes totalitaires stalinien en URSS, fasciste en Italie et nazi en Allemagne et leurs conséquences sur l’ordre géopolitique européen.

I. GENESE ET AFFIRMATION DES REGIMES TOTALITAIRES

A. LA PREMIERE GUERRE MONDIALE ET LE CONCEPT DE « BRUTALISATION »

Pour l’historien Stéphane Audoin-Rouzeau, l’origine de la montée en puissance des idéologies totalitaires est à rechercher dans la Première Guerre mondiale : « La guerre brutalise les hommes, au double sens du terme : elle les atteint dans leur chair et dans leur âme, elle les rend brutaux aussi ». La mort de masse se banalise pour les combattants mais, aussi parfois pour les civils. S. Audouin-Rouzeau reprend ainsi à son compte les thèses de l’historien américain George Mosse, pour qui « la banalisation et l’intériorisation de la violence de guerre permettent d’accepter durablement tous ses aspects, même les plus paroxysmiques et de les réinvestir dans le champ politique de l’après-guerre ».

Pendant la guerre civile en Russie (1917 – 1923), l’État bolchevique luttant pour sa survie face aux armées blanches (pro-tsaristes) et à leurs soutiens (France, Grande-Bretagne…), pratique une violence d’État afin de permettre l’avènement d’une société socialiste, et qui préfigure la violence du système stalinien et l’élimination systématique de l’ennemi intérieur.

En Allemagne et en Italie après-guerre, la violence politique est omniprésente. La guerre a brutalisé toute une génération façonnant un imaginaire mêlant héroïsme, camaraderie et haine de l’adversaire. Après la guerre, elle se transmet au champ politique, pour faire de la politique un monde scindé entre amis et ennemis mortels.

Les thèses mossiennes sont aujourd’hui contestées. Pour d’autres historiens la violence politique de l’après-guerre s’explique davantage par l’humiliation nationale de 1919. La dénonciation d’une « paix injuste » (« diktat » en Allemagne, « victoire mutilée » en Italie), a amené d’anciens combattants déçus à se détourner des démocraties jugées trop faibles et inefficaces pour restaurer la grandeur nationale. Ainsi, en Allemagne, se constituèrent les « corps francs », unités de soldats volontaires, très nationalistes, pour lutter contre la poussée révolutionnaire communiste que connaît l’Allemagne au lendemain de la guerre. Un grand nombre de ces anciens combattants rejoignent le parti nazi, fondé en 1920 et dirigé par Adolf Hitler à partir de 1921.

En Italie, se développe le squadrisme, une force paramilitaire luttant contre le communisme et le socialisme après la guerre. De nombreux squadristes rejoindre les faisceaux italiens de combat, créés en 1919 par Benito Mussolini.

Les mouvements fascistes et nazis recrutent essentiellement parmi une population sensible aux thèmes nationalistes et hostile aux tensions révolutionnaires d’après-guerre.

Conclusion : l’expérience de guerre n’explique pas à elle seule l’avènement de ces régimes (il y a aussi des facteurs économiques et sociaux comme la crise de 1929 pour l’Allemagne des années 30), mais elle en a été un catalyseur.

B) LES NAISSANCES VIOLENTES DES REGIMES TOTALITAIRES.

B1) Le coup de force fasciste en Italie.

Une contre révolution.

À ses débuts, le mouvement de Benito Mussolini a un poids politique très marginal. Ce sont les événements de l'été 1920 qui vont permettre au fascisme s’affirmer. L’Italie connaît alors une agitation sociale importante menée par les socialistes et les communistes. Mussolini et ses fasci se mettent alors au service des industriels et des grands propriétaires, qui les soutiennent financièrement comme instruments d'une « contre-révolution préventive » c’est-à-dire pour empêcher la gauche et surtout les communistes de s’emparer du pouvoir.

Dans les riches régions agricoles du Nord et du centre, les fascistes constituent des squadre armées, motorisées et encadrées par d'anciens officiers, et sement la terreur parmi les militants paysans et les membres des municipalités de gauche. Dans les centres urbains, les « expéditions punitives » des squadristi, en chemise noire attaquent les sièges des syndicats, des partis et des journaux de gauche, et y maltraitent voire assassinent leurs adversaires politiques (communistes et socialistes surtout). Les violences fascistes restent impunies et montrent que l'État italien a confié tacitement aux fascistes le soin de rétablir l'ordre.

La conquête du pouvoir (1922) et l’installation de la dictature

Le PNF (Parti national fasciste) est créé en 1921 et, on l’a vu, il est doté de moyens financiers importants. Cependant, il est Incapable de s’imposer par les urnes. Mussolini va donc recourir à l’intimidation pour s'emparer du pouvoir. Il réunit à Naples, fin octobre 1922, un congrès fasciste organise la « Marche sur Rome » qui rassemble 30 000 squadristi. Le roi Victor-Emmanuel III, évite l’affrontement et choisi de nommer Mussolini Président du Conseil afin qu’il forme un nouveau gouvernement (29 octobre 1922).

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