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Médias et opinion publique en France depuis l'Affaire Dreyfus

Dissertation : Médias et opinion publique en France depuis l'Affaire Dreyfus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Janvier 2017  •  Dissertation  •  1 766 Mots (8 Pages)  •  1 267 Vues

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Corrigé composition

Sujet : Médias et opinion publique en France depuis l'Affaire Dreyfus

En 1898, le célèbre « J'accuse… » de Zola, paru à la Une de l'Aurore, par son retentissement, fait de l'Affaire Dreyfus, simple affaire d'espionnage, une véritable crise politique qui divise l'opinion publique et destabilise les intstitutions.

L'affaire Dreyfus est donc très révelatrice quand on s'interroge sur les relations entre les medias et l'opinion publique (définie comme l'ensemble des convictions et des jugements qui reflètent les idées de la majorité de la population).

Depuis cette affaire, les médias, ensemble des moyens de diffusion de l'information, se sont multipliés et diversifiés : aux  côtés de la presse écrite apparaissent la radio, puis la télévision et enfin le numérique avec internet et les nouveaux médias en ligne.

Comment les médias et l'opinion publique s'influencent-ils réciproquement lors des grandes des grandes crises politiques depuis la fin des années 1890 ?

Tout d'abord, nous étudierons la période allant des années 1890 aux années 30, au cours de laquelle la presse est le media dominant. Ensuite, nous nous interesserons aux années 1930 à 1970, période où les medias audiovisuels deviennent les plus influents. Enfin, nous terminerons la période depuis les années 1970, avec la multiplication des medias qui fait entrer la société française dans l'ère de la communication.

À partir de la fin du XIXe siècle, la presse, devient le media dominant. Elle bénéficie alors de conditions favorables à son essor : s

ur le plan juridique, avec la loi de 1881 sur la liberté de la presse ; sur le plan technique, avec l’invention des rotatives ou les progrès de la photographie ; sur le plan social, avec les progrès de l’alphabétisation.

Dès lors, la presse cherche à jouer un rôle dans la formation de l'opinion publique, notamment la presse d'opinion, presse engagée et particulièrement vive dans ses propos. La presse d'information, elle, se veut plus neutre et a des tirage plus important (par exemple, le Petit Journal tire à 1M d'exemplaires).

La presse  joue  donc un rôle clé dans les grandes crises politiques.

Ainsi, lors de l’affaire Dreyfus (1894-1906), c’est l’engagement de la presse qui fait de l’affaire Dreyfus une cause nationale, divisant violemment l’opinion publique. En 1894, l'affaire est révelée par un journal d'extrême droite, antisémite très virulent, La Libre Parole d'E. Drumont. Il révèle qu'un officier juif est accusé d'avoir trahi la France, en espionnant, au profit de l'Allemagne. En 1896, le journal Le Matin publie un fac-similé du bordereau supposé être de la main de Dreyfus et qui a mené à sa condamnation pour trahison. Ce document permettra ensuite l'identification du vrai coupable : le commandant Esterhazy.  Les journaux sont aussi le terrain d’expression des intellectuels, lettrés qui s’engagent alors dans le débat public, ainsi, le 13 janvier 1898, c'est dans L'Aurore que Zola publie son « J'accuse », pour défendre l'innocence de Dreyfus. Dreyfusards et anti-dreyfusards s'affrontent dans la presse d'opinion : ils y avancent des preuves et des arguments, et cherchent à mobiliser les Français.

L'opinion publique est alors fortement marquée par la presse, notamment par les caricatures de l'un et de l'autre camp. A la fin de l'affaire, la reconnaissance de l'innocence de Dreyfus (gracié en 1899, réhabilité en 1906) consacre le rôle de la presse comme actrice de la démocratie.

Lors de la manifestation antiparlementaire du 6 février 1934 à l'appel des ligues d'extrême-droite suite à l'affaire Stavisky, la presse politique radicalise la crise par la dramatisation des enjeux. Par exemple, la presse de gauche (Le Populaire) dénonce une tentative de coup d’État fasciste. La presse d'extrême-droite, elle, dénonce un gouvernement de « voleurs » et d' « assasins » (la manifestations dégénère et  fait 17 morts et 2000 blessés).

Les medias ont donc contribué à creuser le fossé entre partisans d'un régime autoritaire et républicains de gauche qui appelent à former un « Front populaire » contre le danger fasciste.

Cependant, la presse écrite rencontre à partir de la Première Guerre mondiale des difficultés croissantes : la censure de l’État et la pratique du bourrage de crâne ont contribuét à décrédibiliser les journaux auprès de l’opinion, malgré la survie d'une presse libre (journaux de tranchée et création du Canard Enchainé, journal satirique en 1915). Surtout, dans les années 30 et 40, émergent de nouveaux médias concurrents : la radio et la télévision.

Entre les années 1930 et les années 1970, les médias audiovisuels (radio, télévision) deviennent en effet les médias les plus influents. C'est d'abord la radio qui connaît un essor rapide.

Elle possède sur la presse écrite l’avantage du direct et, à ce titre, elle joue un rôle essentiel lors des crises politiques. Dès le début, elle est très contrôlée par le pouvoir : c'est un monopole d’État. Les stations privée autorisées privilégient le divertissement et évitent de s'engager lors des crises politiques.

Ainsi, pendant l’Occupation, une véritable guerre des ondes oppose les collaborateurs et les résistants. Du côté de la collaboration, la propagande du gouvernement de Vichy est diffusée sur Radio-Paris ;  du côté de la résistance De Gaulle lance son célèbre appel du 18 juin 1940 sur la BBC. Ensuite une émission quotidienne en langue française sera diffusée sur ces ondes (« Les Français parlent aux Français ») avec la diffusion de messages codés à la résistance intérieure (« les carottes sont cuites » annonçant le débarquement). Après la guerre, l'essor de la radio se poursuit avec la multiplication du nombre de postes qui deviennent mobiles en 1956 grâce à l'invention du transistor.

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