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Les partis politiques en Allemagne après la Seconde Guerre Mondiale

Fiche : Les partis politiques en Allemagne après la Seconde Guerre Mondiale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Février 2018  •  Fiche  •  1 695 Mots (7 Pages)  •  887 Vues

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  1. Après 1945, les divisions persistent à l’image du pays  

  1. Deux Allemagne, deux partis

Après la défaite allemande en 1945, le SPD est reconstitué dans chacune des quatre zones d’occupation. Mais, dans la zone soviétique (future RDA), l’occupant oblige le SPD à fusionner avec le KPD pour former une nouvelle entité le SED (Parti socialiste unifié d’Allemagne). L’heure de la soviétisation a commencé et tous, à l’Est, doivent porter obédience au régime stalinien.

Rappel : C’est par la Loi Fondamentale de 1949 que s’effectue la partition de deux Allemagne jusqu’en 1989 : à l’Est, un régime communiste sous domination soviétique qui impose un marxisme rigoureux (RDA ou DDR) ; à l’Ouest, un pouvoir libéral qui instaure le système capitaliste (RFA ou BRD)

A l’Ouest, la nouvelle RFA, née de la fusion des trois zones françaises, britanniques et américaines, se construit sur des bases capitalistes. Dans un premier temps, le SPD y reste hostile mais il se rallie au principe de l’économie de marché en 1959, lors du Congrès de Bad Gotesberg.

 A noter :

Cette tendance réformiste s’est principalement épanouie en Allemagne de l’Ouest, la RFA, mais aussi en Angleterre, avec le Labour ou en Allemagne, avec le PS.

Dès lors, le parti, présidé par Willy Brandt, accepte de participer à de nombreuses coalitions gouvernementales, avec les partis chrétiens (CDU et CSU), de 1966 à 1969, puis avec le parti libéral FDP, de 1969 à 1982. Devenu chancelier, Willy Brandt cherche à améliorer les relations avec la RDA voisine et rivale idéologiquement (Ostpolitik).

A noter : Willy Brandt a été chancelier de la RFA de 1969 à 1974 à la tête d’une coalition social-libérale. Son Ostpolitik ouvre une période de normalisation des relations entre l’Est et l’Ouest, qui lui vaut un prix Nobel de la paix en 1971.

Mais il est contraint à la démission en 1974, lorsqu’il est avéré que l’un de ses collaborateurs est un agent de la RDA. Son successeur, Helmut Schmidt, continue l’œuvre entreprise jusqu’en 1982, date à laquelle le SPD est battu aux élections. Une longue période d’opposition commence pour lui. En 1983, les Verts (Grüne) font leur entrée dans le jeu politique en obtenant des sièges aux Bundestag. C’est leur premier concurrent mais cela crée aussi la possibilité d’une « majorité à gauche du centre ».

Depuis 1949, et la fondation du syndicat DGB (Deutscher Gewerkschaftsbund), le système syndical en Allemagne se veut unitaire et marqué par le principe de la codécision, institutionnalisée dans les entreprises depuis 1951. Le droit de grève est limité par des négociations collectives. En opérant la fusion des courants jusque là concurrents, le syndicat doit afficher sa neutralité au regard de l’engagement politique partisan, des choix idéologiques ou religieuses. Le syndicat n’est pas conçu comme le relais d’un message politique contre le gouvernement. Des liens ont toujours unis les syndicats et le SPD, proche de leurs revendications, et avec des adhérents communs. Celui-ci a essayé plusieurs fois de les associer à une politique nationale, avec des succès inégaux. L’Allemagne a aussi opté pour le principe du syndicat de branche. Ce mode d’organisation transcende les différences de statut professionnel et les identités de métier, pour rassembler tous les salariés associés dans une même production. Au total, environ un tiers des salariés sont syndiqués et 80 %  d’entre eux sont organisés au sein du syndicat majoritaire, le DGB.

A noter : Le syndicalisme réformiste ou cogestionnaire est d’inspiration social-démocrate. Il vise à obtenir des avancées pour les salariés par le jeu du dialogue entre le patronat et le syndicat.

La quasi absence de concurrence évite le morcellement de la négociation et les effets de surenchère. Cet appareil a d’ailleurs les moyens de ses ambitions, car en prélevant des cotisations élevées (en moyenne 1 % du salaire brut de ses membres), il dispose d’une infrastructure particulièrement développée (nombre de permanents et moyens matériels), et offre des services (assistance juridique et indemnité en cas de grève). Il s’agit de rechercher systématiquement le consensus. Ainsi, la grève doit désormais rester l’exception. Elle ne peut porter que sur l’objet habituel de la négociation collective (interdiction de la grève politique), elle doit être proportionnée à l’ampleur de l’enjeu. Gouvernement et partenaires sociaux bannissent d’un commun accord l’intervention de la puissance publique. Plus largement, la dimension pragmatique de l’action l’emporte sur la lutte pour un projet de société. Les directives établies entre les partenaires sociaux prévoient aussi l’organisation d’un référendum avant l’adoption d’une résolution de grève ; les salariés doivent se prononcer à plus de 75% en faveur de la grève pour qu’elle puisse être déclenchée. L’installation d’un piquet de grève qui ne doit en aucun cas empêcher ceux qui le souhaitent de travailler. Par ailleurs, les fonctionnaires fédéraux sont eux privés du droit de grève en contrepartie de la sécurité de l’emploi. Ce système a bien fonctionné jusqu’aux années quatre-vingt ; les relations professionnelles pouvaient être considérées à la fois comme amortisseur social et comme facteur de compétitivité (notamment à travers les politiques de flexibilité interne.

A noter : cette organisation syndicale a tendance aujourd’hui à être ériger en modèle pour avoir su redresser la compétitivité allemande, grâce à une modération salariale temporaire, et à une politique d’investissement dans l’innovation et la formation professionnelle.

  1. La réunification favorise l’union des forces politiques

La réunification des deux Allemagne en 1989 vient modifier la répartition des forces politiques du pays. Le SPD (Parti social-démocrate), pas compromis dans les anciennes structures du régime communiste, se reconstitue et fusionne avec la SPD Ouest-allemand. Dix ans plus tard, le parti l’emporte aux élections autour d’une coalition SPD-Verts ; Gerhard Schröder devient chancelier et le président du parti Oskar Lafontaine est nommé ministre des finances. Mais rapidement, les deux hommes se heurtent sur la politique à poursuivre : entre les options plus libérales du chancelier et les positions d’inspiration keynésienne marquée plus à gauche du ministre, le conflit est inévitable et se traduit par la démission de Fontaine de toutes ses fonctions en 1999.

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