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Les mémoires de la Seconde Guerre mondiale

Dissertation : Les mémoires de la Seconde Guerre mondiale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Octobre 2019  •  Dissertation  •  1 833 Mots (8 Pages)  •  405 Vues

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Composition Histoire

Sujet: L’évolution des mémoires de la Seconde Guerre mondiale

« Vichy un passé qui ne passe pas » (Henry Rousso). La Seconde Guerre mondiale engendre une situation particulière en France, puisque le gouvernement français a collaboré avec l’occupant censé être l’ennemi. Par conséquent, le jeu des mémoires s’est considérablement compliqué. La mémoire jonche donc entre souvenirs, oublis et refoulements et est donc troublée et complexe. Certains faits sont occultés ou modifiés et les mémoires de cette traumatique guerre divisent les français. La Seconde Guerre mondiale a donc laissé la France meurtrie par le souvenir de la défaite en 1940, de la participation à la politique génocidaire des nazis et des « années noires » de l’occupation allemande. Le rôle des historiens devient alors primordial afin de rétablir la vérité des faits réels.

La mémoire et l’histoire sont deux notions bien distinctes. La mémoire désigne, plus largement, la relation affective avec des évènements passés d’un groupe ou d’une société, dont elle assure la cohésion, elle reste cependant subjective et plurielle. La mémoire est donc mythifiée et sélective voire amnésique sur certains faits. Elle peut être complémentaire et concurrente du travail de l’historien. L’histoire, quant à elle, est une science humaine et sociale qui repose sur l’étude critique des sources diverses pour reconstruire des faits passés, les plus objectivement possible. Comment les mémoires de la Seconde Guerre mondiale ont-elles évoluées? Comment se sont-elles construites? Quelles sont les différentes mémoires de la Seconde Guerre mondiale?

Après avoir étudié la construction d’une mémoire officielle, qualifiée de « résistencialiste » par l’historien Henri Rousso, nous aborderons l’émergence de la mémoire juive.

Au lendemain de la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France est traumatisée et honteuse d’un conflit qui a divisé toute sa population. Les pillages, la longue occupation, le froid, la faim et la peur ont laissé place à une atmosphère conflictuelle. En effet, les prisonniers de guerre, les pétainistes, les collaborateur, les résistants, les déportés ont vécu différemment les « années noires » et en gardent des mémoires diamétralement opposées. La liberation s’accompagne d’une épuration sauvage. Fusillade et arrestations des collaborateurs, des miliciens et des personnes innocentes prennent place. Les femmes tombées enceintes ou amoureuses d’un allemand sont tondues et doivent défiler dans les rues. En effet, ces actes sont considérés comme un pêcher et une faute grave, c’est pourquoi ces femmes sont humiliées publiquement. Cependant, la division qui règne sur la nation doit cesser. Après l’épuration qui se termine par une série de lois d’amnistie en 1946 et 1947, Pétain est jugé par la Haute Cour de justice à l’été 1945. Il est condamné à mort mais il est gracié par de Gaulle.

La France doit désormais être reconstruite et la paix civile doit y régner.

En 1987, l’historien Henry Rousso développe dans son ouvrage Le syndrome de Vichy, un « mythe résistencialiste » qui est alimenté à la fois par les gaullistes et les communistes. Ces deux forces politiques s’entendent pour présenter un discours résistencialiste au français. D’autre part, ils montrent que la France est un pays totalement resistant et qui comprend très peu de collaborateurs. Le régime de Vichy ne représenterait en aucun la « vraie France ». Par ailleurs, ces deux forces ont chacune leur mémoire. La mémoire gaulliste privilégie la dimension militaire et bien évidemment le rôle majeur du général De Gaulle. De l’autre côté, les communistes affirment être « les partis des 75000 fusillés ». Ces derniers mettent en avant leur action résistencialiste afin de faire oublier que ce parti a soutenu le Pacte germano-soviétique de 1939 et qu’il n’est rentré dans la Résistance seulement à partir de l’invasion de l’URSS par Hitler en 1944. C’est ainsi que prennent place de 1947 à 1953 des conflits entre ces deux mémoires. De Gaulle dénonce, par exemple, les communistes comme étant des agents de Moscou.

De 1946 à 1958, la IV République domine et honore les résistants en donnant leurs noms à des stations de métro ou des noms de rues. Ils sont considérés comme les héros de la Résistance. Par ailleurs, plus d’une vingtaine de musées sont, construits entre 1960 et 1969, consacrés à la France combattante. Par la suite, en 1958, de Gaulle retourne au pouvoir et utilise son passé et les valeurs de la Résistance pour refaire l’unité des français.

Afin d’unifier radicalement la France, de nombreuses commémorations sont instaurées, le Mémorial du Mont-Valérien est inauguré en 1960 et l’enseignement de la Seconde Guerre mondiale est institué à l’école en 1962. En 1964, les cendres de Jean Moulin (fondateur du CNR) sont emmenés au Panthéon. La France doit retrouver son unité. Cependant cette politique amène à la minimalisation du rôle des Alliés dans la libération du pays et elle nie les responsabilités du régime de Vichy dans la collaboration et la déportation des juifs. Il faut taire les sujets qui désuniraient la France. C’est ainsi qu’en 1956 le film « Nuit et Brouillard » d’Alain Resnais est censuré car on y apprend que les Juifs internés étaient gardés par des policiers français.

Néanmoins la mort de Charles de Gaulle en 1970 est le point de départ d’une nouvelle vision de la Seconde Guerre mondiale. Cependant la volonté d’oublier perdure toujours, nul successeurs de de Gaulle ne souhaitent admettre la responsabilité de l’État français. Malgré cette persistance, une nouvelle génération voit le jour et est prête à écouter une autre version de l’histoire de leur pays. C’est alors qu’une remise en cause du mythe résistencialiste gaulliste apparait.

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